Rapport Annuel 2017

Notre impact

Message du président et du directeur exécutif

Arnold Tsunga
Arnold Tsunga - président
Andrew Hudson
Andrew Hudson - directeur exécutif

Le monde traverse actuellement la plus grave crise humanitaire et des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les guerres sont de plus en plus étendues et complexes et les normes fondamentales humanitaires et des droits humains sont mises à mal. La montée du populisme et du nationalisme ainsi que les défis auxquels font face les institutions régionales et multilatérales rendent les conflits plus probables et plus difficiles à résoudre.

Les conflits inextricables qui sévissent en Syrie et au Soudan du Sud et la souffrance permanente des populations civiles ont poussé Crisis Action à rechercher de nouvelles manières d’avoir de l’influence. La résurgence des combats et des attaques contre les civils violant le droit international au Yémen nous a incités à nous réengager sur ce conflit. Et la menace de violences électorales en République démocratique du Congo nous a conduits à lancer une nouvelle réponse d’urgence.

Au cours de l’année écoulée, Crisis Action a aussi eu un impact sur les conflits sur lesquels nous travaillons:

  • En Syrie, des millions de personnes ont reçu un approvisionnement vital grâce à une aide venue de l’extérieur de la Syrie, résultant d’un accord novateur, renouvelé en décembre en grande partie grâce aux efforts des coalitions facilitées par Crisis Action. Les collaborations de Crisis Action ont contribué au rejet de la candidature de la Russie au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU au vu de ses agissements en Syrie, signifiant ainsi à Moscou que son soutien au régime brutal de Bachar el-Assad avait un prix. Nos réseaux ont aidé l’ONU à mettre en œuvre un nouveau dispositif d’enquête pour établir les responsabilités de crimes de guerre et réduire la culture d’impunité en Syrie. Avec le concours de Crisis Action, nos ONG partenaires ont convaincu l’UE de conditionner tout financement de la reconstruction à l’organisation d’une transition politique, contribuant ainsi à pousser Bachar el-Assad à la table des négociations pour participer aux pourparlers de paix peut-être les plus prometteurs à ce jour.
  • Les efforts menés avec nos partenaires pour alerter sur la catastrophe humanitaire que représenterait le bombardement de Hodeïda, port vital pour le Yémen, ont convaincu les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres acteurs de l’importance de la protection de ce port, permettant d’éviter une attaque, de poursuivre l’acheminement de l’aide et sans doute de sauver des milliers de vies
  • Ayant identifié le rôle clé que pourraient jouer l’Église catholique congolaise, les associations de femmes et les pays voisins de la RDC en faisant pression sur le dialogue national en République démocratique du Congo, nous avons contribué à la négociation d’un accord politique en RDC qui a permis d’éviter de potentielles violences généralisées en 2016.
  • Notre soutien aux demandes de la société civile sud-soudanaise pour plus de justice et la relance du processus de paix redynamisé au Soudan du Sud a commencé à porter ses fruits.

Comme toujours, l’impact de notre action découle des réseaux que nous avons le privilège de coordonner, et nous sommes extrêmement reconnaissants envers nos partenaires, alliés, équipes, bénévoles, ainsi que les militants dévoués avec lesquels nous travaillons. En ces temps difficiles, il est plus important que jamais d’unir nos forces pour tirer parti du pouvoir transformatif des coalitions à œuvrer pour un monde meilleur.

Syria
Photographie : Javier Manzano/Agence France-Presse via Getty Images

Syrie

Des lueurs d’espoir dans une année noire

Cette dernière année, les souffrances des populations civiles syriennes ont continué à s’intensifier de façon familière mais non moins choquante. Les sièges – celui, dévastateur, d’Alep-Est en particulier – font partie intégrante de la stratégie du régime de Bachar el-Assad et de ses alliés. En avril 2017, le gouvernement a largué des armes chimiques sur une ville rebelle de la province d’Idlib, tuant plus de 70 personnes et en blessant plus de 550 autres. Il s’agissait là de l’attaque chimique la plus meurtrière depuis 2013. En septembre 2016, l’attaque d’un convoi humanitaire de l’ONU par le régime el-Assad a également choqué le monde entier, et s’est soldée par un rapport accablant de l’ONU accusant le régime de crimes de guerre.

Pendant ce temps, la Russie a accru son soutien au président Bachar el-Assad, déployant des troupes au sol et un nombre croissant d’avions, ce qui a renforcé la position du gouvernement syrien et remis en question l’influence des États-Unis et de ses alliés. Des cessez-le-feu et des pourparlers de paix ont laissé entrevoir quelques lueurs d’espoir, mais le schéma dominant a été celui d’accords systématiquement rompus et bafoués. Une grande partie du travail de Crisis Action pendant cette période a consisté à donner de la voix à des hommes et des femmes ordinaires qui, subissant ces attaques, ont eu le courage de tenter de sauver des vies humaines – un cri de ralliement pour que les dirigeants du monde en fassent autant.

Crisis Action a permis à notre réseau de plus de 60 organisations syriennes de secours d’urgence de s’associer à d’autres pour appeler à la protection des civils. Ainsi, toutes les voix se sont mieux fait entendre, notamment celles des organisations syriennes locales qui se trouvent en première ligne de l’action.

Doctor Kais Al Dairi

Directeur régional, Syria Relief Network

Syria in news

Donner une voix aux médecins d’Alep

Notre collaboration avec des médecins et autres soignants a joué un rôle clé dans ces initiatives : il s’agissait de mettre en évidence les souffrances et les craintes des civils syriens victimes d’attaques au quotidien et de rappeler aux responsables politiques les conséquences de leur échec à protéger les civils en danger. Pendant l’attaque d’Alep dans la deuxième moitié de 2016, Crisis Action a collaboré avec les derniers médecins encore en exercice dans la ville assiégée afin d’en appeler publiquement au Président Obama pour qu’il fasse cesser les bombardements aveugles. Cette initiative a fait la une de presse à travers le monde, notamment dans le Guardian, le Washington Post, sur la BBC et CNN. La Maison-Blanche a répondu le jour-même à l’appel des médecins d’Alep, et la Russie et les États-Unis ont convenu d’un cessez-le-feu peu de temps après ; les médecins d’Alep auraient été mentionnés lors de leurs pourparlers.

Crisis Action a également travaillé avec le Dr Hamza Al-Khatib, un chirurgien dirigeant l’un des rares hôpitaux d’Alep-Est, pour publier une tribune dans le quotidien allemand Bild – le journal le plus lu d’Europe. Le porte-parole de la Chancelière Angela Merkel a qualifié l’article d’« avertissement » et le rédacteur-en-chef de Bild a écrit sur Twitter : « Si vous ne devez lire qu’un seul texte aujourd’hui, que ce soit celui-ci. » Peu après la Chancelière a persuadé les dirigeants du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, de la France et de l’Italie de publier un communiqué conjoint sans précédent accablant la Russie pour son rôle à Alep. Cette initiative et d’autres actions collectives coordonnées par Crisis Action ont également joué un rôle pour convaincre l’UE et le G7 de conditionner tout financement de la reconstruction en Syrie à la mise en œuvre d’une transition politique, accroissant ainsi la pression sur Bachar el-Assad pour qu’il rejoigne la table des négociations.

Plus de 600 civils ont été tués pendant la bataille d’Alep, et de nombreux autres ont été terrorisés par des bombardements et des combats indiscriminés. De hauts responsables onusiens, du Royaume-Uni, des États-Unis, d’Allemagne et de France ont reconnu que les interventions des coalitions facilitées par Crisis Action avaient contribué à faire pression sur la Russie pour l’inciter à accepter une évacuation coordonnée d’Alep en décembre 2016, au lieu de poursuivre une lutte à mort. Cette évacuation a probablement sauvé des milliers de vies.

Il est impératif que les Syriens puissent se faire entendre auprès des responsables politiques afin de leur demander d’œuvrer pour la paix, la justice et la réconciliation. Crisis Action a joué un rôle important en les rapprochant des milieux politiques européens.

Marietje Schaake

Députée européenne néerlandaise

Plus de
Plus de 600 civils
civils ont été tués pendant la bataille d'Alep

Exiger des comptes de la Russie

En 2016-17, Crisis Action a collaboré avec un certain nombre de partenaires pour accroître le coût que la Russie devait payer en termes de réputation pour son rôle dans le conflit, en démontrant que son soutien actif à un gouvernement responsable de crimes de guerre avait un prix. En octobre 2016, nous avons coopéré avec Human Rights Watch à la rédaction d’une déclaration signée par plus de 80 organisations humanitaires et de défense des droits humains qui remettait en question l’aptitude de la Russie à conserver son siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La candidature de la Russie a été rejetée, ce que les médias ont qualifié de « camouflet », et l’intervention des ONG a été reconnue comme ayant influé sur ce résultat. C’était la première fois qu’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU était exclu du Conseil des droits de l’homme, et les pressions politiques à l’égard de la Russie pour ses agissements en Syrie se sont intensifiées.

Syria on TV

Établir une plateforme pour les héros syriens

Crisis Action a également continué de faire entendre les voix d’autres Syriens héroïques, dont celles des Casques blancs, ces secouristes bénévoles dont le courage extraordinaire et la capacité à témoigner des souffrances de leurs compatriotes sont reconnus comme un des éléments les plus marquants de ces six dernières années. Nous avons appuyé leur candidature au prix Nobel de la paix (qu’ils n’ont malheureusement pas obtenu) et nous sommes félicités qu’un documentaire sur leur travail ait remporté un Oscar à Hollywood. Nous avons aussi collaboré avec nos partenaires afin d’organiser une série de rencontres de haut niveau pour les Casques blancs à Bruxelles, Londres et Paris. À l’issue de ces rencontres, la chancelière allemande a adressé un courrier indiquant que ces rencontres avaient laissé une « impression profonde et durable ».

En décembre 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a pris une décision historique en adoptant une résolution instaurant un mécanisme pour contribuer à enquêter et traduire en justice les responsables des crimes les plus graves commis en Syrie depuis le début de la guerre. Des diplomates du Canada et du Liechtenstein, à l’origine de cette initiative, ont salué le rôle de Crisis Action pour coordonner une déclaration de 223 organisations de la société civile, demandant à l’Assemblée générale de l’ONU de suppléer aux échecs du Conseil de sécurité sur la Syrie. Le mécanisme d’enquête de l’ONU est désormais établi, montrant aux criminels de guerre que leurs actes sont documentés pour de possible poursuites à venir.

Les perspectives d’avenir de la Syrie et de sa population civile durement éprouvée sont extrêmement incertaines. Pourtant, au moment où nous mettons sous presse, le nombre de morts parmi les civils a été réduit d’un tiers par rapport à l’année précédente, faisant naître l’espoir que les efforts en cours en faveur des cessez-le-feu et d’une reprise des pourparlers puissent contribuer à améliorer la situation en Syrie. Grâce à l’accord historique qui a permis à l’ONU d’acheminer vers la Syrie une aide provenant d’autres pays, l’ONU estime que des millions de Syriens ont bénéficié d’opérations humanitaires. Les coalitions coordonnées par Crisis Action ces dernières années ont joué un rôle clé pour sécuriser les modalités de cette aide transfrontalière. L’impact est bien réel pour des millions de personnes qui ont ainsi pu recevoir une aide vitale.

Crisis Action est un allié fidèle qui aide à la société civile syrienne à faire entendre sa propre vision du conflit et son impact sur l’avenir du pays.

Salma Kahale

Directrice exécutive, Dawlaty

Syria Idlib
Avril 2017
Le régime largue des armes chimiques sur Khan Cheikhoun, ville rebelle de la province d'Idlib, faisantplus de 70 morts et 550 blessés.
2016
  • Juin Daraya et 18 autres villes assiégées reçoivent la première livraison de nourriture de l’ONU depuis 2012, après des mois de campagne de nos partenaires. Peu après, le régime syrien largue des bombes-barils sur la ville, suscitant la condamnation de la communauté internationale
  • Juin
    25
    L’armée syrienne et ses alliés lancent une offensive au nord-ouest d’Alep pour couper la dernière voie d’approvisionnement des rebelles
  • Juillet
    28
    Les forces gouvernementales syriennes, soutenues par des frappes aériennes russes, achèvent d’encercler Alep ; d’après les estimations, 275 000 personnes sont en état de siège dans l’est de la ville sous contrôle rebelle
  • Août
    11
    Dans une lettre ouverte coordonnée par Crisis Action, les derniers médecins encore en exercice à Alep lancent un appel désespéré au Président Obama ; la Maison-Blanche y répond le jour-même
  • Mid
    Sept
    Signature d’un accord de cessez-le-feu à Alep pour permettre l’acheminement de l’aide
  • Sept
    15
    Le régime syrien bombarde un convoi humanitaire de l’ONU de plus de 18 camions, faisant 14 morts
  • Oct
    28
    Suite à une campagne d’ONG humanitaires et de défense des droits humains coordonnée par Crisis Action, la Russie est exclue du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
  • Nov
    19
    Le dernier hôpital d’Alep-Est est détruit par des frappes aériennes, témoignant de l’attaque systématique des infrastructures médicales par les avions russes et du régime
  • Déc
    13
    Le gouvernement syrien s’empare d’Alep ; cinq jours plus tard, 50 bus évacuent des civils et des militants
  • Déc
    21
    L’Assemblée Générale des Nations Unies adopte une résolution établissant un mécanisme pour enquêter et traduire en justice les responsables de crimes de guerre en Syrie, suite à un appel de 223 organisations de la société civile coordonné par Crisis Action
  • Déc
    28
    Des pourparlers de paix entre la Turquie et la Russie à Astana (Kazakhstan) conduisent à un accord de cessez-le-feu national
2017
  • Jan
    23-24
    Les pourparlers d’Astana se terminent par un accord entre l’Iran, la Russie et la Turquie, lesquels s’engagent à former un organe de suivi du cessez-le-feu
  • Mar
    1
    Un rapport de la Commission d’enquête de l’ONU conclut que l’attaque du convoi humanitaire de l’ONU en septembre 2016 avait été « méticuleusement planifiée » et « menée sans pitié » par le régime syrien, et la qualifie « d’attaque parmi les plus honteuses » des nombreux crimes de guerre commis lors de l’offensive gouvernementale syrienne visant Alep
  • Mar
    15
    Crisis Action coordonne une réponse de la société civile mondiale pour marquer le 6ème anniversaire du soulèvement pacifique qui a précédé le conflit syrien
  • Avr
    4
    Les armes chimiques du régime frappent la ville de Khan Chaikhoun
  • Avr
    7
    Le Président Trump autorise le lancement de missiles de croisière sur une base aérienne syrienne en réponse à l’utilisation d’armes chimiques par Bachar el-Assad
  • Mai
    4
    La Russie, l’Iran et la Turquie signent un accord à Astana visant à créer quatre « zones de désescalade » en Syrie
White Helmets
Photographie : Javier Manzano/Agence France-Press via Getty Images

Un Oscar Pour Les Heros De La Syrie

En février 2017, « Les Casques blancs » remporte l’Oscar du meilleur court-métrage documentaire

Ce film captivant nous fait découvrir le quotidien des secouristes bénévoles syriens qui se précipitent vers les sites bombardés et extirpent les victimes des décombres, bravant la menace de nouvelles attaques. Le réalisateur Orlando von Einsiedel a lu une déclaration du fondateur des Casques blancs, Raed al-Saleh, en recevant le prix :

Nous sommes très reconnaissants du fait que ce film a permis de faire connaître notre travail […]. Notre organisation est guidée par un verset du Coran : ‘Sauver une vie, c’est sauver l’humanité toute entière.’

Crisis Action a eu le privilège de collaborer avec les Casques blancs en leur fournissant un accès direct aux responsables politiques, de Berlin à Washington. Leur témoignage a donné un visage humain à un conflit sinistre, faisant voler en éclats l’idée selon laquelle les Syriens sont tous des réfugiés ou des rebelles, et incitant les acteurs politiques et les citoyens à prendre des initiatives pour la Syrie, qui n’auraient pas eu lieu sans ces efforts.

Dr Hamza

Chirurgien à l’hôpital Al-Quds d’Alep

Depuis le début de la révolution jusqu’à la fin de l’année dernière, j’ai été médecin à Alep. Bien des fois, on m’a réveillé en frappant à ma porte : « Docteur, dépêchez-vous, il y a eu un massacre. »

J’essayais de rester positif, en espérant que les blessures seraient sans complications. Mais à chaque fois, j’étais choqué par le spectacle : des patients sur tous les lits, par terre, dans les couloirs. Des enfants brûlés, se vidant de leur sang, ou asphyxiés. Je me disais que je n’avais vraiment pas de chance qu’une attaque aussi terrible se soit produite pendant que j’étais de service, et puis je réalisais que j’avais beaucoup de chance d’être encore en vie.

Je n’arrive pas à oublier ce que j’ai vu et les choix que j’ai dû faire. Un jour, j’ai crié après des employés de l’hôpital pour qu’ils enlèvent les cadavres de quatre enfants : ils prenaient de la place et je devais m’occuper d’un grand nombre de blessés. Les employés m’ont répondu qu’il n’y avait pas de place pour ces cadavres, alors je leur ai dit : « Emmenez-les n’importe où, même dehors. » Quelques heures plus tard, alors que je prenais une courte pause juste pour regarder le ciel, j’ai vu des chats qui léchaient le sang sur ces petits corps et leur mordillaient les doigts.

Malgré l’horreur de la situation, j’ai décidé de rester jusqu’à l’évacuation de mon dernier patient. Et puis je suis parti. Depuis, j’ai pris le temps de me reposer et de profiter de ma famille. En 2015, j’ai eu mon premier enfant. Cela n’a pas été une décision facile, mais cette petite fille a changé notre vie et nous a donné de la force même les jours les plus difficiles. Le mois dernier, nous avons eu une autre petite fille. Mes enfants me donnent envie de me battre encore plus pour faire changer les choses, afin qu’eux et tous les autres enfants syriens puissent avoir une vie meilleure. Avec l’aide de Crisis Action, je vais continuer à me battre pour leur avenir.

Dr Hamza
Syria
Photographie : Svenn Torfinn/Panos

Soudan du Sud

Le combat pour la justice sur fond de famine et craintes de génocide

Crisis Action fait campagne sur le Soudan du Sud depuis que ce pays a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 ; ce qui aurait dû représenter un nouveau départ positif a rapidement dégénéré en une guerre civile voyant s’opposer d’anciens alliés. L’accord de paix négocié en août 2015 n’a pas tenu et la période couverte par ce rapport a été marquée par un niveau inquiétant de violence à l’encontre des civils et des travailleurs humanitaires, un désengagement des principaux acteurs qui avaient négocié l’accord de paix, un éclatement de l’opposition en groupes rivaux et l’arrivée de la famine, « causée par l’homme » d’après l’ONU

South Sudan Famine

Un tribunal pour juger les crimes de guerre

Les efforts de Crisis Action se sont concentrés sur la lutte contre l’impunité, la protection des civils et la compréhension des causes sous-jacentes du conflit, notamment la corruption. Plus spécifiquement, nous avons collaboré avec nos partenaires et alliés pour continuer à demander la mise en place d’un tribunal hybride pour juger les auteurs de violences. Nous avons contribué à faire entendre les voix des populations sud-soudanaises afin que la création de ce tribunal reste à l’ordre du jour de l’Union africaine (UA). Nous avons ainsi emmené des délégations de militants sud-soudanais à Addis-Abeba ; donné du poids à leurs revendications en publiant des tribunes dans les médias africains et mondiaux ; coordonné des lettres conjointes de nos partenaires à l’UA et à l’ONU ; et préparé un document d’information de deux pages avec la société civile sud-soudanaise plaidant pour un tribunal hybride. Cette campagne a aussi cherché à interpeller la Présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma – officiellement chargée de superviser la mise en œuvre de l’accord de paix – afin que, lorsqu’elle quitterait ses fonctions au printemps 2017, la justice au Soudan du Sud reste à l’ordre du jour de son successeur.

Suite à ces initiatives, des acteurs clés comme Mme Dlamini-Zuma et l’Envoyée spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité se sont prononcés pour ce tribunal. En octobre, les États-Unis ont annoncé qu’ils octroyaient à l’UA 3,3 millions de dollars pour embaucher du personnel et des experts techniques. Depuis, l’UA a rédigé un cadre réglementaire et un protocole d’accord a été proposé. Grâce en grande partie au travail de Crisis Action et de nos partenaires, le tribunal est passé d’une simple idée ne bénéficiant guère de soutien à une proposition dotée d’un financement et d’un certain dynamisme. La perspective de l’instauration de ce tribunal est cruciale car elle permet de lutter contre la culture d’impunité, l’une des principales causes des atrocités commises au Soudan du Sud.

Cette dernière année, j’ai pu constater combien Crisis Action savait tirer parti de sa connaissance intime des milieux politiques pour mobiliser la société civile à des moments clés afin d’aider les responsables politiques à porter un regard nouveau sur la situation

Peter Biar

Conseiller principal, International Growth Centre

Endiguer le flux d’armes vers le Soudan du Sud

En 2016-17, Crisis Action a continué d’aider ses partenaires et alliés à réclamer un embargo sur les armes auprès du Conseil de sécurité de l’ONU. En décembre, nous avons travaillé avec la juge sud-africaine Navi Pillay pour produire une note confidentielle à destination des décideurs démontant les arguments contre le tribunal, document que le directeur des Affaires africaines au département d’Etat américain a qualifié de « fort intelligent ». Les arguments avancés dans ce document ont été cités par l’ambassadrice des États-Unis au Conseil de sécurité juste avant le vote. Si le Conseil de sécurité de l’ONU a refusé de décréter un embargo sur les armes, il a cependant mis en place un mécanisme de contrôle des ventes d’armes au Soudan du Sud et imposé des sanctions aux principaux responsables des violences.

Crisis Action montre l’impact que peut avoir la coordination stratégique du travail de plaidoyer des ONG à un moment où les populations civiles s’exposent à des dangers croissants. Alors que la coopération mondiale s’érode, le modèle de Crisis Action, qui consiste à aider la société civile à œuvrer de concert, est plus nécessaire que jamais

David Miliband

Président et PDG, International Rescue Committee

Aider les associations de femmes à réclamer un leadership international

Les travaux de Crisis Action destinés à renforcer la société civile ont surtout impliqué les associations de femmes. Ainsi, nous avons collaboré avec l’UA pour monter une exposition de portraits du photographe américain Robert Fogarty à l’occasion de la campagne « 16 Journées d’activisme contre la violence basée sur le genre ». La présidente sortante de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a assisté à l’inauguration, puis a profité de sa dernière allocution pour demander à son successeur, Moussa Faki Mahamat, de faire du Soudan du Sud une priorité. Grâce à notre soutien, plusieurs dirigeantes d’associations de femmes ont envoyé des photographies au format carte postale aux missions de l’ONU et à de hauts fonctionnaires à New York. Lors de leur premier discours, le nouveau président de la Commission de l’UA Moussa Faki et le nouveau Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ont tous les deux annoncé que le Soudan du Sud serait l’une de leur principale priorité.

Julie Gichuru

Encourager le Kenya à user de son influence

Le Kenya pourrait jouer un rôle clé pour mettre fin à la guerre au Soudan du Sud. Fort de ce constat, Crisis Action a collaboré avec l’organisation Enough Project pour montrer comment la corruption était l’un des principaux moteurs de la guerre, plus spécifiquement en exposant le rôle des banques kenyanes qui acceptent l’argent volé par les factions belligérantes sud-soudanaises. Crisis Action a également travaillé avec la célèbre présentatrice de télévision kenyane Julie Gichuru pour que les Kenyans prennent conscience de la question sud-soudanaise et qu’ils encouragent leurs dirigeants à en faire plus pour mettre fin à la guerre. Nous avons organisé une série d’événements télévisés, sur les réseaux sociaux et dans la presse écrite au cours desquels Julie Gichuru a exposé les violences faites aux femmes et aux filles au Soudan du Sud ainsi et a insisté sur le rôle crucial que le Kenya peut jouer dans l’avènement de la paix. Il s’agit là d’une nouvelle approche à l’égard de la crise au Soudan du Sud, qui vise à aider nos partenaires à convaincre le Kenya d’user de son influence considérable sur les dirigeants sud-soudanais pour leur faire choisir la paix plutôt que la guerre.

Nkosazana Dlamini Zuma
Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine, devant les photos de l’exposition organisée par Crisis Action en vue d’aider le peuple sud-soudanais à exprimer ses espoirs et ses rêves avec ses propres mots.

Redynamiser le processus de paix

Début 2017, l’accord de paix de 2015 était indéniablement moribond. Crisis Action a permis à des représentants de la société civile sud-soudanaise, notamment des dirigeants de mouvements de jeunes et des dignitaires religieux africains, d’interpeler les dirigeants de l’UA et de l’IGAD (organisation régionale d’Afrique de l’Est), ainsi que des diplomates kenyans, éthiopiens et ougandais, pour qu’ils soutiennent un nouveau processus de paix. Suite à ces interventions, l’IGAD a accepté d’organiser un sommet pour redynamiser le processus de paix, suscitant l’espoir que des pourparlers plus inclusifs parviennent enfin à mettre fin aux combats.

Daily Nation
2016
  • Juil
    7-11
    300 morts, dont 33 civils, lors d’affrontements entre forces gouvernementales et d’opposition à Juba. Cinq travailleuses humanitaires sont violées par des soldats du gouvernement à l’hôtel Terrain. Le chef de l’opposition Riek Machar fuit le Soudan du Sud avec un grand nombre de ses forces
  • Juil
    19
    Le journaliste Alfred Taban, est arrêté et détenu pour avoir écrit des articles critiquant les dirigeants du pays
  • Juil
    24
    Riek Machar est officiellement démis de ses fonctions de Premier vice-président du pays ; il est remplacé par Taban Deng, considéré comme fidèle au gouvernement
  • Août
    12
    Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la résolution 2304 autorisant le déploiement d’une Force de protection régionale pour Juba , suite au travail de plaidoyer coordonné par Crisis Action à New York
  • Sep
    19
    Un rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur le Soudan du Sud attribue les violences du mois de juillet à la « poursuite des hostilités » entre toutes les parties au conflit et s’inquiète de l’intensification de la dimension tribale et ethnique du conflit
  • Oct
    21
    La Présidente de la Commission de l’Union africaine annonce le soutien de l’UA à un tribunal hybride pour le Soudan du Sud pour lutter contre l’impunité et promouvoir l’unité nationale et la justice dans la pays, objectif clé de la campagne menée par Crisis Action
  • Nov
    1
    L’ONU limoge le commandant kenyan de sa mission de maintien de la paix en raison de son incapacité à protéger les civils à Juba pendant les violences de juillet
  • Nov
    11
    Le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide Adama Dieng prévient du risque potentiel de génocide au Soudan du Sud
  • Dec
    14
    Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme prévient qu’un processus de nettoyage ethnique est en cours dans plusieurs régions du pays
  • Dec
    23
    Malgré des semaines de campagne des partenaires de Crisis Action, l’ONU n’adopte pas une résolution proposée par les États-Unis pour imposer des sanctions et un embargo sur les armes
2017
  • Fév Une famine est déclarée dans certaines régions du pays, causée selon l’ONU par la guerre civile et l’effondrement économique
  • Mar
    6
    Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU rend compte de violations massives des droits humains, notamment de violences sexuelles généralisées à l’encontre des femmes
  • Mar
    27
    Six travailleurs humanitaires et leur chauffeur sont tués dans une embuscade, portant à 79 le nombre de travailleurs humanitaires tués au cours du conflit
  • Avr
    13
    Un rapport du Groupe d’experts de l’ONU incrimine le gouvernement pour la plupart des atteintes aux droits humains et des politiques qui ont favorisé la famine
  • Avr
    27
    De violents combats éclatent dans la ville de Kodok, au nord-est du Soudan du Sud, 25 000 déplacés
  • Mai
    22
    Le Président Kiir lance un dialogue national et déclare un cessez-le-feu unilatéral lors d’une cérémonie à laquelle assiste le Président ougandais Yoweri Museveni. Le dialogue national est rejeté par une opposition fragmentée et qualifié de « non inclusif » par la société civile

Bineta Diop

Fondatrice et présidente de Femmes Africa Solidarité (FAS), Envoyée spéciale de la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité

Cela fait maintenant dix-sept ans que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution historique, la résolution 1325, qui place les femmes aux avant-postes de l’agenda mondial paix et sécurité. Pourtant, les femmes et les filles continuent d’être les principales victimes de violences dans les pays d’Afrique touchés par des conflits. L’enlèvement par Boko Haram de plus de 200 jeunes filles à Chibok, au Nigeria, est sans doute l’événement qui illustre le mieux la violence qui s’exerce sur les femmes et les filles en période de conflit. Mais on pourrait trouver des exemples tout aussi frappants au Burundi, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud.

Profondément préoccupée par la persistance de ce fléau, la Présidente de la Commission de l’Union africaine m’a nommée Envoyée spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité l’année de l’enlèvement des lycéennes de Chibok. Ma mission était ainsi de faire entendre la voix des femmes et des jeunes filles et d’accroître leur rôle dans les processus de paix à travers le continent africain. C’est pour moi un véritable honneur de promouvoir le rôle mobilisateur des femmes dans la prévention et la résolution des conflits. Lorsque les femmes sont impliquées, elles plaident en faveur d’une transformation et d’un changement positifs.

Depuis, nous avons organisé de nombreuses campagnes et missions de solidarité pour soutenir les femmes affectées par les conflits et rétablir leur dignité. Crisis Action a grandement contribué à une campagne menée d’octobre à novembre 2016 pour soutenir les femmes du Soudan du Sud en faisant écho à leurs appels à mettre fin au cycle de violence faites aux femmes et à juger leurs auteurs. Cette campagne s’est également appuyée sur une exposition de photographies pour faire entendre l’appel à la paix et à la sécurité des populations du Soudan du Sud et exprimer l’espoir d’un Soudan du Sud uni et pacifique.

Notre mission commune est de revenir à une situation où le récit d’une seule fille ou d’une seule femme victime de sévices sexuels suffit à contraindre les gens à agir. Pour ce faire, nous devons encourager l’établissement de liens plus profonds, l’autonomisation et la responsabilité.

Je remercie Crisis Action pour son soutien et apprécie grandement le partenariat mis en place pour éliminer les violences envers les femmes. Je salue ses initiatives qui visent à autonomiser les femmes pour les aider à trouver des solutions au conflit, ainsi que son engagement à promouvoir la paix en Afrique et au-delà. Je me réjouis à l’idée de poursuivre cette collaboration.

Bineta Diop
Syria
Photographie : Kenny Katombe/Reuters

Réponse d’urgence sur la RDC

Éviter la violence en République démocratique du Congo

En septembre 2016, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence sur la République démocratique du Congo (RDC) face à la multiplication des manifestations dénonçant la réticence manifeste du Président Kabila à quitter ses fonctions au terme de ses deux mandats. Une généralisation de la violence et des atrocités était à craindre. Conseillés par une coalition d’ONG composée notamment de l’association de femmes congolaises SEPPAF, d’OSISA (Open Society International for Southern Africa), de Human Rights Watch et de l’International Crisis Group, nous avons élaboré une stratégie pour prévenir des violences électorales en trouvant un accord sur le processus électoral accepté par le Président Kabila, les principales personnalités de l’opposition et la société civile. Notre priorité était de collaborer avec les acteurs nationaux et régionaux qui exercent le plus d’influence sur la RDC.

Crisis Action a rassemblé une coalition d’ONG de premier plan qui ont beaucoup contribué à montrer l’importance d’une action résolue, à l’échelle de l’UE, pour faire pression sur les responsables politiques de la RDC dans le sens de la démocratie et des droits de l’Homme

Guillaume Lacroix

Ancien conseiller Afrique du ministre français des A aires étrangères

80 women
Nous avons réuni 80 associations de femmes issues de 25 pays pour demander au Président Kabila de respecter la constitution et de permettre de « réaliser la première passation de pouvoir démocratique dans l'histoire de la RDC »

La stratégie collective coordonnée par Crisis Action avait pour objectif de parvenir à un accord de transition politique par l’intermédiaire de trois groupes de messagers.

D’abord, nous avons constaté, avec nos partenaires, notamment Christian Aid et CAFOD (organisation de développement international catholique d’Angleterre et du pays de Galles), que les évêques catholiques de la RDC exerçaient une influence essentielle en tant que principaux acteurs non étatiques respectés par la population, l’opposition et le Président Kabila lui-même. Avec le concours de CAFOD, nous avons partagé avec les évêques les idées et analyses de nos partenaires congolais et internationaux, en les encourageant à user de leur influence pour négocier en faveur de la paix. En octobre, Crisis Action a organisé un déplacement des évêques auprès de l’Union africaine pour défendre une nouvelle stratégie de médiation de la crise. Le déplacement a été annulé à la dernière minute, le Président Kabila ayant lui-même prié les évêques de faciliter les négociations à Kinshasa.

Les femmes, une force pour la paix

En complément du travail des évêques, nous avons constaté l’influence que pouvaient avoir sur le président les organisations de femmes. Crisis Action a ainsi facilité une lettre ouverte au Président Kabila, signée par 80 associations de femmes de 25 pays l’implorant de respecter la constitution et de « réaliser la première passation de pouvoir démocratique dans l’histoire de la RDC ». Cet appel, qui fait référence aux violences sexuelles généralisées subies par les femmes et les filles, a été relayé par des médias de premier plan et repris par nos partenaires à l’échelle internationale.

Enfin, une table ronde organisée en Afrique du Sud avec l’Open Society Initiative for South Africa (OSISA) et d’autres partenaires nous a permis d’identifier les présidents de l’Angola et du Congo-Brazzaville comme des personnalités susceptibles d’influencer leur homologue de RDC. Ces deux dirigeants ont été approchés, en privé, par trois Africaines de premier plan, Leymah Gbowee, co-lauréate du prix Nobel de la paix, Julienne Lusenge, lauréate du Ginetta Sagan Award for Women Human Rights Champions, et Nyaradzayi Gumbonzvanda, ambassadrice de bonne volonté de l’Union africaine, qui leur ont demandé d’œuvrer pour la paix en RDC.

Le 31 décembre 2016, les évêques sont parvenus à un accord historique pour assurer la transition politique et la tenue d’élections d’ici la fin 2017. Cet accord tenait compte des revendications des coalitions de femmes coordonnées par Crisis Action. Il a permis, au moins temporairement, de faire reculer les tensions dans le pays et d’éviter les violences généralisées qui étaient à craindre.

Le travail de Crisis Action auprès des associations de femmes illustre l’importance des voix des femmes ainsi que notre capacité à agir en tant qu’agents d’un changement en profondeur en Afrique

Nyaradzayi Gumbonzvanda

Secrétaire générale de la YWCA mondiale

Women 4 Congo
2016
  • Mai
    11
    La Cour constitutionnelle congolaise juge que le Président Kabila peut rester au pouvoir « jusqu’à l’installation du nouveau président élu », malgré l’interdiction de briguer un troisième mandat
  • Mai
    26
    1 mort et 11 blessés dans la répression au gaz lacrymogènes et balles réelles de manifestations contre les retards dans l’organisation de l’élection prévue pour novembre 2016
  • Juil
    31
    Des dizaines de milliers de personnes se rassemblent à Kinshasa pour le retour de l’opposition historique Étienne Tshisekedi après deux ans d’exil
  • Août
    20
    La Commission électorale nationale annonce que l’élection est reportée jusqu’en juillet 2017 au plus tôt, officiellement pour permettre aux électeurs de s’inscrire sur les listes
  • Sep
    1
    Ouverture du Dialogue national pour résoudre l’impasse politique sous l’égide de l’Union africaine et présidé par l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo
  • Sep
    19
    Des manifestants descendent dans la rue alors que la Commission électorale dépasse la date limite à laquelle l’élection devait être annoncée. Les forces de sécurité répondent par une violence démesurée, tuant plus de 60 personnes
  • Oct
    15
    La Commission électorale annonce un nouveau report de la présidentielle jusqu’en juillet 2018
  • Nov
    5
    À l’approche de manifestations prévues à Kinshasa, les autorités coupent la diffusion de Radio France Internationale et de Radio Okapi
  • Dec
    8
    Nouvelle série de négociations alors le Dialogue national s’essoufle ; de nouveaux pourparlers doivent être facilités par l’Eglise catholique
  • Dec
    19
    Fin du mandat de Kabila. Les forces de sécurité sont déployées dans les principales villes et au moins 40 manifestants sont tués et des centaines d’autres arrêtés
  • Dec
    31
    Les évêques parviennent à négocier un accord de transition politique, les élections sont prévues fin 2017
2017
  • Fev
    1
    La mort du chef d’Étienne Tshisekedi à Bruxelles à l’âge de 84 ans prive l’opposition de sa figure de proue et met en question l’accord de la Saint-Sylvestre

Desiderata Furaha

Militante pour la paix et les droits des femmes dans l’est de la RDC

Mon nom signifie "joie" en swahili. Inspirée par ma mère, une assistante sociale qui a été pionnière de l'émancipation des femmes, j'ai toujours vécu avec la passion de rendre service aux autres.

J'ai grandi sur les rives du lac Kivu, dans l’est du pays. Mes amis et moi cultivions des légumes pour les distribuer aux vieillards et aux malades.

Lorsque la guerre a éclaté en 1996, j'étais à Kinshasa dans l'ouest, loin des miens. Je me sentais tellement impuissante. Mes amis m'ont supplié de me tenir à l’écart, ils m'ont dit que la guerre, c’était une affaire d’hommes. Mais je savais qu’il ne pouvait rien sortir de bon d’une telle spirale de violence alors j’ai ignoré leurs avertissements et j’ai pris contact avec les parents des belligérants - mes anciens voisins - pour qu’ils tentent de ramener leurs fils à la raison. Je suis devenue l'une des rares femmes militant pour la paix dans le pays. La guerre a changé ma vie pour toujours.

Ma deuxième vocation, je l’ai eue suite au décès mon mari. Ma belle-famille a tenté de m’éloigner de mes filles et j’ai dû me battre de toutes mes forces pour garder ma famille unie. Cette injustice a déclenché une passion plus profonde pour les droits humains et en 2001 j'ai créé « Femmes solidaires pour la paix et le développement ». Depuis, je travaille sans relâche pour autonomiser les femmes, aider les survivants et les victimes des conflits.

Travailler avec Crisis Action a été l’occasion de donner plus d’ampleur à mon travail. Avec des femmes activistes de tout le continent africain, nous avons écrit au Président Kabila pour l'exhorter à quitter le pouvoir à la fin de son mandat. La lettre n'a pas tout résolu, mais elle a contribué à éviter un conflit majeur.

Je garde encore l’espoir qu’il sera possible de ramener la paix un jour en République démocratique du Congo. J'ai affronté de nombreux obstacles, j’ai été menacée de mort. Mais je ne peux pas me permettre d’abandonner : il y a encore tant de problèmes à surmonter dans mon pays. C'est ma vocation. J’ai ça dans le sang.

Syria on TV
Syria
Photographie : Khaled Abdullah/Reuters

Réponse d’urgence sur le Yémen

Faire entrer l’aide, pas les armes

Crisis Action a repris son engagement sur le Yémen en janvier 2017 après l’effondrement du cessez-le-feu et des négociations politiques et la multiplication d’attaques indiscriminées contre des civils.

Protéger Hodeida pour assurer l’acheminement de l’aide

En mars, des responsables politiques ont alerté Crisis Action sur l’imminence d’une attaque aérienne de la coalition menée par l’Arabie saoudite contre le port de Hodeïda, par lequel transitait l’essentiel de la nourriture et de l’aide destinées à secourir 17 millions de personnes vulnérables. Crisis Action a collaboré avec ses ONG partenaires afin d’accroître le coût politique pour la coalition saoudienne et ses soutiens (notamment les États-Unis et le Royaume-Uni) en suscitant une levée de boucliers internationale face aux conséquences humanitaires catastrophiques qu’engendrerait une attaque sur ce port.

Nous avons réuni un groupe d’une quarantaine d’anciens diplomates, travailleurs humanitaires et experts au Royaume-Uni pour sensibiliser les décideurs au risque de famine. Nous avons également tiré la sonnette d’alarme, à travers notre réseau, en facilitant des lettres communes d’ONG aux dirigeants britanniques et hauts responsables de l’ONU. Nous avons été informés que c’est suite à cette mobilisation de la socité civile que la Première ministre a évoqué l’importance de Hodeida et la situation humanitaire dans son entretien avec le roi Salman d’Arabie saoudite et son ministre de la Défense.

17 million
de personnes, soit 60% de la population dupays, sont désormais en situation d'insecurité alimentaire
23 Mai 2017
Une épidémie de choléra éclate, 35,000 cas suspectés
Yemen Cholera

Le savoir-faire de Crisis Action, son engagement actif et ses interpellations ont eu un impact positif sur le travail du Conseil de sécurité de l’ONU au Yémen

Ambassador Olof Skoog

Représentant permanent de la mission suédoise auprès de l’ONU

Yemen Almutawakel Yemen NGO's

Selon le Times, la levée de boucliers internationale face à l’impact humanitaire d’une attaque contre Hodeida a joué un rôle dans la décision saoudienne de renoncer à ce projet.

En mai, Crisis Action a facilité une intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU de Radhya Almutawakel, présidente de l’organisation yéménite de défense des droits humains Mwatana, pour réclamer la protection du port de Hodeida. C’était la première fois qu’un membre de la société civile yéménite prenait la parole dans cette enceinte. Parallèlement, Crisis Action a organisé une campagne sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #YemenCantWait (Le Yémen ne peut attendre), qui a atteint plus de sept millions de personnes en une semaine.

Après une année de quasi-silence, le Conseil de sécurité a expressément demandé, dans une déclaration de son Président, la protection du port de Hodeida, qualifié de « voie d’accès vitale pour le soutien humanitaire ». Les gouvernements britannique, français et suédois nous ont confié que les pressions exercées par les ONG, coordonnées par Crisis Action, avaient joué un rôle primordial dans cette décision. Compte tenu du soutien des États-Unis et du Royaume-Uni, par ailleurs principaux alliés de la coalition au Yémen, une attaque contre Hodeida semble aujourd’hui improbable. Les efforts pour empêcher l’attaque du port ont permis à l’aide de continuer à être acheminée auprès de millions de personnes dont la vie en dépend.

Coup de projecteur sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite

Soucieuse d’accroître la pression sur l’Arabie saoudite et les États-Unis pour qu’ils accordent plus d’importance à la protection des civils au Yémen, Crisis Action a travaillé avec ses partenaires pour renforcer l’opposition du Congrès américain au renouvellement des ventes d’armes américaines au royaume. Avec Oxfam, le Friends Committee on National Legislation et le Yemen Peace Project, nous avons organisé une table ronde sur le Yémen à Washington, réunissant 4 experts de think-tanks conservateurs et progressistes, à laquelle ont assisté 41 collaborateurs parlementaires. Nous avons également facilité l’intervention privée d’un ancien ambassadeur américain au Yémen auprès de sénateurs, leur demandant de s’opposer aux ventes d’armes. Le Sénat américain a finalement approuvé les ventes d’armes, mais à une très faible majorité. Jamais la question des ventes d’armes à l’Arabie saoudite n’avait suscité autant d’opposition, ce qui a clairement montré que le Sénat était préoccupé par les violations des droits humains au Yémen. Cela a également permis d’ouvrir un débat sur le mode d’utilisation de ces armes et de faire pression sur l’Arabie saoudite et les États-Unis pour qu’ils minimisent le nombre de victimes civiles au Yémen.

Yemen can't wait
2016
  • Juin
    30
    La Haute Cour de Justice britannique autorise un examen judiciaire sur la conformité des ventes d’armes à l’Arabie saoudite aux lois britanniques sur les exportations d’armes
  • Oct Première épidémie de choléra ; des cas réapparaissent en avril 2017
  • Oct
    8
    140 morts et 500 blessés lors de funérailles à Sanaa visées par une frappe aérienne de la coalition menée par l’Arabie saoudite
  • Oct
    13
    Le Royaume-Uni informe les membres du Conseil de Sécurité de son intention de préparer une nouvelle résolution comprenant un appel à l’arrêt des hostilités ; elle ne sera jamais présentée
  • Dec
    13
    Les États-Unis annoncent leur décision d’annuler certaines ventes prévues de missiles de haute précision à l’Arabie saoudite en raison du grand nombre de victimes civiles des frappes au Yémen
2017
  • Jan
    26
    Stephen O’Brien, chef des Affaires humanitaires de l’ONU, prévient le Conseil de sécurité que 18,8 millions de personnes au Yémen ont besoin d’aide humanitaire et que 14 millions sont en situation d’insécurité alimentaire
  • Jan
    27
    Un rapport du Groupe d’experts de l’ONU met en évidence des violations « généralisées et systématiques » du droit international humanitaire commises par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, certaines de ces attaques pouvant « constituer des crimes de guerre »
  • Fév
    7-10
    L’action judiciaire britannique sur la délivrance de licences d’exportation d’armes à l’Arabie saoudite est entendue devant la Haute Cour ; Crisis Action coordonne des réunions d’information auprès des médias afin d’alerter sur l’impact de ces ventes sur les civils yéménites
  • Fév
    8
    L’ONU lance un appel de fonds d’urgence de 2,1 milliards de dollars pour éviter la famine
  • Mar
    15
    La FAO (Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture) signale que 60 % du pays – soit 17 millions de personnes – manque d’accès fiable à la nourriture, le pays se retrouvant ainsi au bord de la famine ; Crisis Action coordonne des réunions d’information pour les médias et députés pour faire davantage pression sur le gouvernement britannique
  • Avr
    25
    Des organisations humanitaires préviennent qu’une attaque du port de Hodeïda par la coalition saoudienne pourrait faire sombrer le Yémen dans la famine
  • Mai
    23
    Des organisations humanitaire et l’OMS alertent sur une grave épidémie de choléra ; au moment où nous mettons sous presse, , plus de 600 000 cas ont été recensés

Faire campagne à l’ère du numérique

Plus de la moitié des habitants de la planète sont désormais connectés à internet et la communication numérique est un outil de plus en plus important pour mobiliser le public et influencer les responsables politiques. En 2016, Crisis Action a engagé une spécialiste des stratégies numériques pour améliorer les compétences de notre équipe et nous permettre d’apporter soutien et conseil à nos partenaires en matière d’innovation et de campagnes numériques.

Crisis Action nous pousse à adopter des stratégies collectives innovantes face aux crises politiques les plus complexes et les plus inextricables du monde.

Laurie Lee

PDG de CARE International UK

Temps forts

Les points forts de notre activité numérique au cours de l’année écoulée :

Une pétition sur le site change.org lancée par l’un des derniers médecins d’Alep, signée à ce jour par plus de 700 000 personnes et qui continue de grandir. Le Dr Hamza peut désormais contacter les signataires de sa pétition par courriel et leur demander d’agir à tout moment. Cette initiative, qui met en relation les signataires avec un Syrien au plus près des réalités de terrain a donné lieu à des milliers d’actions en ligne de la part de citoyens ciblant notamment les responsables politiques.

La mise à disposition temporaire par des célébrités de leur compte Twitter au profit de militants syriens pour marquer le sixième anniversaire du conflit ; les messages des Syriens ont été vus par les trois millions de followers de ces célébrités.

Un « hackathon » créatif – une soirée organisée sous le signe de la collaboration pour rassembler nos partenaires, des experts politiques, des spécialistes des campagnes numériques et des designers dans le but de créer de nouvelles méthodes visuelles compatibles avec les réseaux sociaux pour raconter la réalité du Yémen.

Un « appel à l’action » pour le Soudan du Sud de partenaires d’Afrique de l’Est ciblant des responsables de haut niveau de l’UA, de l’UE et de l’ONU avec du contenu numérique mis à disposition par Crisis Action. La campagne a atteint plusieurs millions de personnes sur les réseaux sociaux.

Les 12 prochains mois

Au cours de la prochaine année, nous renforcerons nos relations avec la « génération connectée » et les personnes influentes de notre réseau et au-delà, afin de continuer à innover en utilisant la technologie numérique, en complément de méthodes plus classiques dans toutes nos campagnes.

French flag
En France, Crisis Action a appuyé des initiatives pour que les questions de politique étrangère ne soient pas oubliées lors de la campagne présidentielle

Défendre le multilatéralisme et la responsabilité de protéger

En cette année tourmentée, Crisis Action a saisi plusieurs opportunités de collaborer avec des alliés dans différents pays occidentaux afin de rappeler aux gouvernements leur responsabilité de protéger les populations contre les atrocités et la guerre.

La première de ces initiatives a consisté à appuyer la publication d’un rapport initié par Jo Cox, députée travailliste britannique et amie de Crisis Action, dont le meurtre en juin 2016, à l’approche du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, a choqué le monde entier. Ce rapport, intitulé The Cost of Doing Nothing, a pour point de départ les conversations que Jo a eu avec son collègue député conservateur Tom Tugendhat et le professeur John Bew du King’s College de Londres.

Tom et Jo avaient beau ne pas représenter le même parti, ils s’inquiétaient de voir la Grande Bretagne se replier sur elle-même à la suite des interventions en Irak et en Afghanistan. Le rapport, lancé à Policy Exchange avec le concours de l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown et de l’ancien ministre des Affaires étrangères William Hague, fait valoir la nécessité d’un « engagement solide pour prévenir [les atrocités de masse] » et d’un soutien actif à la Responsabilité de protéger, doctrine adoptée par l’ONU en 2005.

Alison McGovern, une amie de Jo, également députée travailliste, a co-signé le rapport aux côtés de Tom. Crisis Action a aidé les auteurs à finaliser le rapport et a contribué à la campagne médiatique qui a accompagné sa publication.

La Première ministre britannique a apporté son soutien au rapport, affirmant qu’il « mettra les politiciens de tous bords au défi de s’interroger sur la marche à suivre pour placer [la prévention de la violence et la protection des populations] au cœur des décisions que nous prenons ». Tom et Alison se sont engagés à aller plus loin dans ce travail bipartisan visant à changer les mentalités, notamment en restructurant le Groupe parlementaire multipartite pour la prévention du génocide.

Cost of doing nothing

Par ailleurs, Crisis Action a appuyé les efforts déployés en France pour que les questions de politique étrangère ne soient pas oubliées lors de la campagne présidentielle de 2017. Crisis Action a facilité des réunions privées entre ses partenaires et les conseillers diplomatiques des principaux candidats afin que leur soient communiquées de nouvelles idées et recommandations sur la meilleure stratégie à employer pour protéger les populations confrontées aux crises internationales les plus préoccupantes du monde. Le retour positif recueilli parmi les partenaires suggère que ces activités les ont grandement aidés dans leur travail de plaidoyer.

Crisis Action a également collaboré avec BOND, l’organisme qui regroupe les agences britanniques de développement international, pour formuler une vision du rôle du Royaume-Uni dans le monde après le Brexit. Face à la montée du nationalisme et de l’hostilité envers les migrants, BOND et Crisis Action ont facilité la signature par les partenaires d’un appel pour la défense de l’internationalisme qui demande à tous les grands partis politiques britanniques des engagements spécifiques, notamment dans les domaines de l’aide au développement et du changement climatique. Les trois principaux partis ont donné suite à cet appel en confirmant que 0,7 % du produit national brut serait attribué à l’aide au développement.

Ayant moi-même passé plus de dix années à faire campagne auprès de l’ONU pour que le monde entier adopte la doctrine de la Responsabilité de protéger, j’estime que nous devons désormais faire en sorte que tous les gouvernements de la planète tiennent leurs promesses en matière de prévention des génocides et autres crimes contre l’humanité. Nous ne devons plus jamais permettre que des innocents connaissent les sou rances subies lors de l’Holocauste. Plus jamais

Jo Cox

Députée britannique

Bilan des activités pour l’exercice clos au 31 mai 2017

Faire défiler vers la droite pour voir l’ensemble du tableau

  2017 (€) 2016 (€)
Recettes  
Bailleurs de fonds et donations 3,426,546 3,621,878
Partenaires 132,891 168,821
Intérêts 8,712 9,232
Total 3,568,149 3,799,932
Depenses  
Salaires et charges afférentes 2,666,392 2,614,675
Locaux 228,579 227,067
Déplacements et frais connexes 299,988 383,599
Informatique, communications et fournitures de bureau 202,593 221,008
Publications 35,614 32,943
Evénements 23,349 22,220
Frais professionnels 94,982 108,878
Dépréciation d’actifs 17,796 36,057
Charges financières 12,560 51,419
Dépense exceptionnelle - 57,118
Total 3,581,853 3,754,985
(Déficit)/Excédent de l’année avant taxes (13,705) 44,947
Taux (1,742) (1,847)
(Déficit)/Excédent de l’année après taxes (15,447) 43,099
Fonds accumulés en début d’année 1,321,893 1,472,319
Fonds accumulés en fin d’année 1,306,451 1,515,414
Taux de change au 31 mai 2017 1.1462  
Taux de change au 31 mai 2016 1.3140  

Faire défiler vers la droite pour voir l’ensemble du tableau

  2017 (€) 2016 (€)
Actifs immobilisés  
Débiteurs1 251,570 411,470
Espèces en Banque 2,257,428 2,148,566
Créanciers2 (1,202,547) (1,044,622)
Total net des actifs 1,306,451 1,515,414
Fonds propres  
Fonds propres 1,507,689 1,480,079
Fonds réserves - (285)
Fonds non réserves3 (201,237) 35,620
Capital & Reserves 1,306,451 1,515,414
  1. €128,948 de fonds débiteurs sont 4. des dons pour 2016/17 reçus en 2017/18.
  2. €1,009,043 de fonds Créanciers est le montant d’un fond différé reporté sur 2017/18
  3. Les fonds non réservés comprennent trois actions d’une valeur nominale de €1.15. Ces actions sont détenues par les administrateurs qui ne perçoivent aucun dividende

Revenus 2016/17

Financial Piechart

Dépenses 2016/17

Financial Piechart

Donateurs et partenaires philanthropiques

Crisis Action est une organisation indépendante et à but non lucratif, financée grâce à des contributions volontaires. Nous recevons un soutien financier de fondations, de gouvernements et de particuliers, dont la plupart fournissent un financement pluriannuel sans restriction. L’ensemble des partenaires principaux de Crisis Action apportent également une contribution financière annuelle, à l’exception de ceux situés dans les pays du Sud. Afin d’assurer la viabilité financière de l’organisation et de préserver son intégrité et son indépendance, nous élargissons et diversifions continuellement notre base de donateurs. Crisis Action respecte des normes strictes de responsabilité et de transparence dans ses relations avec ses donateurs.

Fondations

  • Adessium Foundation
  • Ford Foundation*
  • Greenbaum Foundation
  • Hand Foundation
  • Humanity United*
  • John D. and Catherine T. MacArthur Foundation*
  • Joseph Rowntree Charitable Trust*
  • Kerfuffle Foundation
  • Nduna Foundation*
  • New Venture Fund
  • Oak Foundation*
  • Open Society Foundations*
  • Pears Foundation*
  • Rockefeller Brothers Fund*
  • Sigrid Rausing Trust*
  • Silicon Valley Community Foundation
  • Skoll Foundation
  • Stanley and Marion Bergman Family Charitable Fund
  • Sundance Institute
  • The Eagle Fund
  • Wellspring Philanthropic Fund*

Gouvernements

  • Dept of Foreign Affairs and Trade of Canada
  • Federal Dept of Foreign Affairs of Switzerland
  • Ministry of Foreign Affairs of Norway
  • Ministry of Foreign Affairs of Sweden

Individus

  • David Avital
  • Susan Gibson
  • Tatiana Maxwell*

* Crisis Action est particulièrement reconnaissante à ces donateurs pour leur soutien pluriannuel sans restriction

Notre Réseau

Crisis Action network map

Légende

  • Réseau
  • Partenaires Principaux

Principaux Partenaires

La liste complète des membres de notre réseau est disponible sur notre site internet.

Thank you

Nous souhaitons remercier les personnes suivantes pour leur contribution au travail de Crisis Action au cours de l’année écoulée:

  • Usha Allear
  • Elodie Andrault
  • Amy Barry
  • Anna Blum
  • Anouck Bronée
  • Ine Van Bastelaer
  • Javier Cuebas
  • Tom Dale
  • Vanessa Gathecha
  • Venitia Govender
  • Roxane Grisard
  • Louise Guillaume
  • Undleeb Iqbal
  • Oliver Hall
  • Ayushmita Hazarika
  • Natalie Jeffers and Richard Jackson from Matters of the Earth
  • Ellen Judson
  • Mugambi Kiai
  • Kelly Koop
  • Chloe McCrann
  • Richard Ndururi
  • Mina al-Oraibi
  • Lily Piachaud
  • Catherine Read
  • Lawrence Robinson
  • Hayat Abu Samra
  • Catherine Simon
  • Will Tanner
  • Elias Yousif
  • Fat Beehive
  • Product Forge
  • Nice and Serious
  • Manon Glaser
  • Ashley Rai
  • Katy Walsh
  • Irene Carpini
  • Isabelle Glimcher
  • Stephen Semler
  • Emily Parker

2017 Rapport Annuel