Rapport
Annuel
2021-22

Leur modèle pionnier d’impact collectif est révolutionnaire. Crisis Action construit des ponts et rassemble un réseau de la société civile à l’échelle mondiale, qui s’exprime et agit de manière cohérente et collaborative, pour proposer des solutions et trouver des résultats durables dans le but de protéger certaines des personnes les plus vulnérables au monde. ”

- Jan Egeland, Secrétaire général, Conseil norvégien pour les réfugiés

Le soutien de Crisis Action à Impunity Watch et à ses partenaires a été aussi essentiel que merveilleux. Nous travaillons bien parce que nous partageons la même philosophie, à savoir que les victimes doivent être aux commandes, que personne ne peut parler en leur nom. Grâce aux efforts de Crisis Action, un mouvement de victimes est allé à l’ONU et va rencontrer le Secrétaire général. Grâce à cette campagne, les familles syriennes se réapproprient leur pouvoir d’action et quelque chose de ce qu’elles ont perdu .”

- Habib Nassar, directeur des Politiques et de la Recherche, Impunity Watch

Par leur travail, ils ont continué à démontrer la puissance d’une analyse géostratégique sophistiquée combinée avec une concentration infaillible sur l’action et l’impact. Ils ont cassé les cloisonnements inutiles et ont convaincu de nouveaux alliés d’embrasser leur cause, celle de la prévention des conflits. Médecins, avocats, artistes, chefs religieux, militaires et anciens chefs d’État : tous ont été mobilisés par Crisis Action à des moments où leurs voix et points de vue seront cruciaux pour attirer l’attention sur les expériences et les recommandations politiques des communautés touchées par les conflits et de ceux qui travaillent avec elles. ”

- Mark Malloch-Brown, Président, Fondation Open Society

Dans les réponses apportées à la crise du Sahel, les organisations de la société civile locale ont longtemps été ignorées. A travers la Coalition citoyenne pour le Sahel, Crisis Action nous a permis de faire entendre notre voix aux décideurs, des gouvernements sahéliens jusqu’au Conseil de sécurité de l’ONU. Aujourd’hui, tout le monde parle de protection des civils au Sahel, grâce à notre travail collectif facilité par Crisis Action."

- Flore Gisèle Coulibaly, Présidente du Conseil d’administration par intérim, Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS) (Burkina Faso)

Crisis Action rassemble la société civile du monde entier pour plaider en faveur de la protection des civils dans les conflits, d’une voix collective plus forte et plus intelligente. Nous constatons régulièrement que les décideurs politiques sont plus susceptibles de prendre des mesures plus fermes et efficaces lorsque les ONG se coordonnent et collaborent. Le modèle unique de Crisis Action, qui consiste à réunir et à catalyser une action commune, permet à l’ensemble de la communauté des droits humains d’être mieux à même d’assurer le respect de ces droits. ”

- Kenneth Roth, Ancien directeur exécutif (1993-2022), Human Rights Watch

Crisis Action joue un rôle essentiel dans l’élaboration de stratégies, la coordination des acteurs clés, la dotation en ressources de la coalition, le partage d’informations, ainsi que la création et le maintien d’une dynamique. "

- Phil Lynch, Directeur exécutif, Service international pour les Droits de l’Homme

La contribution de Crisis Action pour maintenir les enjeux les plus critiques de notre génération à l’agenda des décideurs politiques est vitale. Son travail de rassemblement et de collaboration avec une diversité d'acteurs issus de différents secteurs, qui travaillent et pensent différemment, est essentiel pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés en Afrique et dans le monde entier.”

- Shuvai Busuman Nyoni, Directrice générale du African Leadership center (Kenya)

Crisis Action a fait preuve d'un soutien indéfectible pour que la crise au Myanmar ne soit pas oubliée et pour aider à réduire les risques de nouvelles atrocités commises par la junte. Cela a été une véritable lueur d'espoir.”

- Khin Ohmar, Fondateur et Président de Progressive Voice (Myanmar)

Ce que Crisis Action fait de mieux, c’est de mettre les voix des personnes touchées par les conflits au cœur du processus de paix. Crisis Action nous a aidés à faire en sorte que les voix des femmes soient entendues dans notre quête de paix inclusive, de justice et de sécurité humaine."

- Racha Jarhum, Directrice de la Peace Track Initiative (Yémen)

Nous sommes convaincus que le plaidoyer de Crisis Action et d’autres organisations a abouti à des changements de politique qui ont permis de sauver des vies et qui ont touché des millions de personnes."

- Graeme Smith, Analyste Senior sur l’Afghanistan, International Crisis Group

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Réflexions sur l’année

Anna Neistat
Présidente du Conseil d’administration
Basée à Paris

L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, aussi brutale soit-elle, est avant tout une tragédie pour le peuple ukrainien. Les réactions politiques polarisées, l’insécurité alimentaire et énergétique qui en résulte, la flambée des prix et la baisse du niveau de vie sont autant de facteurs qui aggravent les conflits dans le reste du monde, en particulier dans les pays du Sud. Si l’on y ajoute l’impact de la pandémie de Covid-19 et le retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan en août 2021, les défis à relever pour protéger les civils dans les conflits sont peut-être les plus importants depuis une génération.

Cependant, je crois tout aussi fermement que Crisis Action a été créée pour relever de tels défis. En ces temps d’incertitude, d’inégalités et de divisions politiques, le monde a besoin de clarté stratégique, d’un leadership décisif dénué de toute forme d’égo, et de collaboration entre nationalités, religions, secteurs et politiques. C’est la raison d’être de Crisis Action – une approche intrinsèque à notre modèle. Et grâce à la passion et à la détermination sans faille de Nicola et de son équipe internationale aussi diversifiée que soudée, c’est ce que Crisis Action a à offrir.

Cette année, Crisis Action a créé des coalitions qui ont contribué à protéger les civils dans neuf conflits différents sur quatre continents. Nous avons réagi rapidement au conflit en Ukraine, mais nous n’avons pas oublié les civils victimes de multiples autres crises qui se déroulent désormais dans l’ombre du conflit ukrainien – les conflits prolongés en Syrie, au Yémen et au Sahel, ou les crises négligées du Myanmar, du Mozambique, d’Haïti ou de l’Éthiopie.

Nous avons travaillé avec des artistes, des universitaires, des activistes, des économistes, des influenceurs, des ONG internationales et locales, des décideurs politiques, des artisans de la paix, des lauréats de prix Nobel, des dirigeants mondiaux et des activistes de terrain. Comme l’ont affirmé nos partenaires, nous avons « brisé les cloisonnements et convaincu de nouveaux alliés », uni « la société civile pour qu’elle s’exprime et agisse de manière cohérente et collaborative » et « apporté une véritable lueur d’espoir dans l’obscurité ». Grâce à nos campagnes de cette année, les autorités du Yémen et du Sahel recherchent de manière proactive la contribution de la société civile pour les aider à trouver le chemin de la paix.

Nous avons montré que nous disposions du modèle, de l’équipe, du plan et du réseau nécessaires pour avoir un impact, même dans les lieux et les circonstances les plus difficiles. Le défi consiste maintenant à soutenir notre réseau existant et à attirer de nouveaux partenaires et alliés pour poursuivre nos ambitieux objectifs.

Dans ce cadre, j’ai eu le plaisir d’accueillir quatre nouveaux membres au sein du Conseil d’administration cette année. Chris Gallagher, Preethi Herman, Elizabeth Seuling et notre nouvelle trésorière Tania Songini ont déjà apporté une réelle valeur ajoutée à notre travail. Nous avons également dit au revoir aux membres du Conseil d’administration Jacqueline Muna Musiitwa et au trésorier sortant Paul Fletcher. Ils partent avec nos remerciements les plus sincères pour leurs années de service au sein de cette organisation unique et impressionnante.

Les temps forts, par notre équipe de direction

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    "Lorsque le Conseil d’administration m’a demandé de devenir Directrice exécutive de Crisis Action et que Janah Ncube, qui dispose d’une énergie transformatrice extraordinaire, a accepté d’être mon adjointe, j’ai su que j’allais vivre des moments passionnants. En élaborant notre stratégie organisationnelle, nous avions vu venir une période de complexité et de menaces existentielles déconcertante. Nous savions que nous nous devions d’améliorer notre stratégie pour accroître notre impact. Je n’avais toutefois pas prévu à quel point une petite organisation comme la nôtre serait capable de maintenir son impact face à des défis aussi multiples.

    Dans un contexte d’effondrement de l’espace civique, Crisis Action a ouvert de nouvelles voies de mobilisation de la société civile afin de garantir que la paix et l’élaboration des politiques soient éclairées par les personnes les plus touchées par les crises. Nous avons encouragé la solidarité entre femmes ukrainiennes et activistes sud-africains, entre Yéménites et Syriens, entre Géorgiens et Tchétchènes.

    À l’heure où les droits des femmes reculent et où les niveaux de violence sexuelle dans les conflits sont insoutenables, les femmes ont joué un rôle central dans de nombreuses campagnes organisées par Crisis Action – en organisant des points de presse à l’échelle mondiale sur le Yémen, en faisant campagne pour la paix en Haïti et en s’adressant au Conseil de sécurité des Nations Unies chaque fois qu’il s’est réuni cette année pour discuter du Sahel.

    Nous avons aidé les Ukrainiens à exiger plus de protection pour eux-mêmes et avons attiré l’attention sur les conflits et crimes « oubliés ». Nous avons permis aux Yéménites de réclamer justice et responsabilité. Nous avons travaillé avec les lauréats du prix Nobel de la Paix de cette année et de l’année dernière, en soulignant le lien entre le respect des droits humains et l’instauration de la paix. Nous avons contribué à renforcer la confiance dans l’architecture multilatérale de paix et de sécurité lors du vote visant à exclure la Russie du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU était bloqué, nous avons fait en sorte de trouver des voies pour agir ailleurs – à l’Assemblée générale des Nations Unies, au Conseil des droits de l’Homme et au-delà. Et avec nos partenaires syriens, nous avons obtenu de grandes avancées en renouvelant le soutien aux familles des centaines de milliers de personnes détenues en Syrie dont on ignore toujours le sort – des progrès qui apportent un certain réconfort aux familles et pourraient avoir des répercussions sur les conflits dans le monde entier dans les années à venir.

    Nous y sommes parvenus grâce à notre modèle pionnier et à notre réseau mondial de partenaires et d’alliés qui continuent de nous inspirer. À eux, et à nos incroyables donateurs, j’adresse mes remerciements. Les avancées présentées dans ce rapport sont les vôtres. Je suis fière et reconnaissante d’être au service de notre incroyable équipe et d’un modèle de collaboration qui a changé la donne, et qui est désormais imité par des organisations sœurs qui s’attaquent au changement climatique et aux menaces numériques pour la démocratie. Je suis convaincu que grâce à des coalitions avisées et à des partenariats nouvelle génération, nous pouvons obtenir des changements, nous attaquer aux systèmes afin de rendre les conflits moins probables et moins meurtriers pour les civils du monde entier.

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    "J’ai partagé bien des moments de fierté cette année quand Crisis Action travaillait avec ses partenaires à travers le monde. Parmi nos réussites, figure l’engagement historique de l’ambassadeur Bankole Adeoye, Commissaire de l’Union africaine (UA) pour les Affaires politiques, la Paix et la Sécurité d’ouvrir l’accès de la société civile à l’UA. Pendant des décennies, la société civile a eu du mal à participer aux travaux de l’UA sur la paix et la sécurité. Aujourd’hui, nous disposons, selon les termes d’un autre de nos partenaires, le Dr Japhet Biegon d’Amnesty International, d’un espace « sans précédent » qui permet aux personnes touchées par les conflits d’être régulièrement entendues par ceux qui ont le pouvoir d’influer sur le changement. C’est là une réalisation historique, qui donnera à la société civile de tout le continent africain les moyens d’agir dans les années à venir."

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    "Crisis Action a une longue histoire de protection des civils dans les crises émergentes grâce à une action rapide, ciblée et stratégique – un bilan d’impact qui s’est poursuivi en 2021-22 avec nos campagnes de réponse d’urgence pour l’Ukraine, Haïti, l’Afghanistan, le Myanmar et le Mozambique. Nous savons néanmoins que la nécessité d’un travail d’intervention rapide dans le sillage de crises nouvelles et grandissantes ne fait qu’augmenter et que nous pouvons faire davantage encore. Je ne pouvais donc pas être plus enthousiaste à l’idée de rejoindre Crisis Action cette année à un nouveau poste de direction, pour piloter notre ambition d’être plus réactifs et plus efficaces dans la manière dont nous mettons en place nos collaborations, et d’être encore plus rigoureux dans notre utilisation des indicateurs nouvelle génération qui nous permettent d’évaluer notre impact. Je suis impatiente de créer et de diriger notre nouvelle équipe ERLI (Emergency Response, Learning and Innovation, pour Réponses d’urgence, Apprentissage et Innovation), afin de relever les défis d’un paysage géopolitique en constante évolution et d’avoir, dans les années qui viennent, un impact encore plus important grâce à notre rapidité d’action et à l’innovation."

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    "Protéger les civils des conflits ne signifie pas seulement répondre immédiatement aux crises qui éclatent, mais aussi s’engager dans un changement à plus long terme en défiant ceux qui désintègrent les normes et en impliquant ceux, quels qu’ils soient, qui ont le pouvoir de protéger. Cette année, notre programme pionnier d’engagements stratégiques nous a permis de travailler avec des universitaires, des analystes, des défenseurs de causes diverses et d’autres experts pour explorer de nouvelles façons d’impliquer la Chine dans la résolution des conflits en Afrique de l’Est. Face à l’oppression accrue du gouvernement, nous avons également soutenu les médias russes indépendants et la société civile dans le but de combattre la désinformation pratiquée par l’État, d’attirer l’attention sur les comportements illégaux répétés de la Russie dans de multiples conflits et de faire campagne pour les droits humains en Russie même. L’utilisation de notre modèle unique de collaboration pour mener à bien ces campagnes aussi innovantes que stimulantes continue d’être pour moi une source de fierté immense. Je suis enthousiaste à l’idée de diriger notre travail et de renforcer cet impact en 2023."

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    "Le choix d’ouvrir de nouvelles voies dans la protection des civils dans les conflits entraîne inévitablement de nouveaux défis en matière de sécurité. Je suis donc fier d’avoir dirigé nos investissements dans de nouveaux protocoles de sécurité qui permettent d’assurer la sécurité de notre personnel, de nos partenaires et de nos systèmes, alors que nous continuons à nous attaquer à des cibles que tant d’autres jugent trop difficiles. Dans un environnement aussi exigeant, je suis heureux que nous ayons réussi à maintenir l’équilibre de nos finances et à conserver notre culture organisationnelle solidaire et de proximité, qui joue un rôle si décisif dans l’impact que nous obtenons. Je suis également fier de travailler avec les femmes incroyables qui dirigent Crisis Action et qui sont le fer de lance de la paix dans un si grand nombre de nos campagnes, alors que nous continuons à honorer, sur le plan organisationnel, notre engagement à lutter contre les inégalités entre les sexes dans l’ensemble de nos activités."

Forger la solidarité pour les civils d’Ukraine

Par Jacqueline Hale
Directrice UE
Basée à Bruxelles, Belgique

 L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une onde de choc à travers le monde, qui aura de profondes répercussions à l’avenir. Nombre des épineuses questions soulevées par les actes de la Russie – l’impératif de prévenir les violations croissantes des normes internationales, la nécessité de surmonter les divisions entre les États les plus puissants pour répondre efficacement aux conflits dans le monde – sont au cœur des préoccupations de Crisis Action (et de notre nouvelle stratégie organisationnelle).

L’attaque impitoyable de Poutine contre le peuple ukrainien, qui utilise un mode opératoire familier aux Syriens, a plongé les Nations Unies dans le désarroi, exacerbé les tensions entre l’Occident et les pays du Sud et s’est avérée désastreuse pour l’économie mondiale.

Crisis Action est immédiatement passée à l’action, convoquant plus de 80 partenaires et alliés du monde entier pour évaluer la meilleure façon de réagir. Les participants allaient d’ONG ukrainiennes et russes à l’ancien Premier ministre finlandais.

Pour attirer l’attention sur la position de la société civile ukrainienne, nous avons contribué à obtenir un soutien de premier plan et l’attention des médias pour la Déclaration de Kyiv – un appel lancé à la communauté internationale par les dirigeants de la société civile ukrainienne. Nous avons également soutenu une délégation de membres de la société civile ukrainienne pour briefer les missions gouvernementales auprès des Nations Unies à New York. Des représentants des États-Unis, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie ont cité le témoignage de cette délégation dans leurs remarques ultérieures, prononcées devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Je m’identifie à ces femmes et à ces enfants [qui fuient l’Ukraine]. J’ai déjà vu cela sur mon continent. La caméra s’est déplacée de l’Afrique vers une autre région, mais le traumatisme est exactement le même. Pour nous, c’est une tragédie humaine, et elle nous parle de la même manière qu’elle parle au peuple ukrainien. Il n’y a aucune distinction entre les deux.”

- Graça Machel, femme d’État et Vice-présidente de The Elders, s’exprimant dans le cadre d’un webinaire en ligne destiné à renforcer la solidarité entre l’Ukraine et l’Afrique.

Alors que la guerre en Ukraine se poursuivait, l’opinion s’est divisée selon des lignes géopolitiques, et les gouvernements des pays du Sud – notamment en Afrique – ont subi des pressions pour prendre parti. Notre stratégie a donc consisté à travailler avec plusieurs partenaires pour bâtir des ponts entre Ukrainiens et Africains, en encourageant la solidarité et en remettant en question la diffusion et l’impact du récit officiel avancé par Poutine pour justifier la guerre.

Nous avons soutenu une série de webinaires de haut niveau, en commençant par « A Just Peace for Ukraine » (« Une paix juste pour l’Ukraine »), organisé par l’un des principaux médias sud-africains, The Mail & Guardian. A cette occasion, la célèbre femme politique et activiste humanitaire Graça Michel s’est jointe à des intervenantes et intervenants ukrainiens et africains pour s’adresser à un public panafricain de plusieurs milliers de personnes. Nous avons également contribué à attirer l’attention du public, des médias et des réseaux sociaux sur le lancement d’une exposition de femmes artistes ukrainiennes – #TheWomanlyFaceOfWar – dont les représentations de l’impact du conflit sur les femmes et les filles ont fait le tour de l’Afrique du Sud. L’exposition a permis de détourner les projecteurs des acteurs de la guerre pour les braquer sur les victimes du conflit.

En octobre, nous avons coordonné l’intervention de leaders de la société civile africaine pour informer des hauts responsables du bureau du ministre ukrainien des Affaires étrangères afin de garantir qu’une tournée diplomatique prévue dans plusieurs États africains tienne compte des perspectives africaines. Lors du vote de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a suivi et visait à condamner l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie, le Sénégal – l’un des quatre pays visités par le ministre des Affaires étrangères suite à notre réunion – est passé de l’abstention sur les questions ukrainiennes au vote en faveur de la résolution, ce qui suggère que les efforts de solidarité commencent à porter leurs fruits.

Vidéo produite par Crisis Action avec les artistes ukrainiennes de la campagne #TheWomanlyFaceOfWar.

Favoriser la compréhension et la réconciliation en Éthiopie

Par Racha Mouawieh
Responsable de Plaidoyer et de Campagnes
Basée à Beyrouth, Liban

En 2021, des combats intenses entre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et l’armée éthiopienne ont commencé à se propager dans toute l’Éthiopie. Le coût pour les civils a été important, et plusieurs rapports ont fait état d’abus généralisés, notamment de violences sexuelles, de la part des deux parties. Pourtant, le conflit n’a pas reçu l’attention qu’il aurait dû recevoir dans les médias ou dans les cercles politiques hors des frontières du pays.

En identifiant le besoin d'une réponse régionale au conflit, notre campagne s’est concentrée sur l’amplification des voix africaines exhortant les autorités du continent – notamment l’Union africaine (UA) – à intensifier leur réponse et à faire pression sur toutes les parties pour qu’elles rejoignent la table des négociations de paix.

Nous avons travaillé avec des partenaires et des influenceurs africains à une campagne sur les réseaux sociaux qui a permis au message de solidarité #UbuntuForEthiopia (Humanité pour l’Éthiopie) d’être vu plus de six millions de fois dans toute l’Afrique de l’Est. Nous avons préparé ensemble une lettre conjointe de 13 organisations régionales de la société civile, adressée au président de la Commission de l’UA et appelant à une réponse plus ferme au conflit. Faisant appel à la forte foi évangélique du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, nous avons également soutenu nos partenaires africains dans le but d’informer une délégation de dirigeants de l’Association des évangéliques d’Afrique (AEA) sur le conflit – du Zimbabwe au Sud au Kenya à l’Est, au Sénégal à l’Ouest, et à un éventail diversifié de pays entre ces deux régions. Nous sommes heureux que l’AEA se soit ensuite engagée à développer une stratégie d’engagement de haut niveau de leaders religieux africains avec des décideurs politiques pour résoudre ce conflit.

Nous avons également soutenu une délégation de partenaires régionaux et internationaux qui a rencontré Raila Odinga, ancien Premier ministre kényan, afin de l’encourager à partager avec Uhuru Kenyatta (alors président du Kenya) leurs recommandations en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accès humanitaire. Lorsque le Kenya a accédé à la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) le mois suivant, le président Kenyatta s’est entretenu en privé avec le Premier ministre Abiy Ahmed et s’est adressé publiquement au CSNU, appelant toutes les parties au conflit à « s’asseoir à la table des négociations et à mettre fin aux combats, afin de permettre l’accès humanitaire aux populations du nord de l’Éthiopie et du Tigré ».

Merci à Crisis Action pour votre aide et pour avoir organisé ces réunions [avec les membres du Conseil de sécurité de l’ONU]. Seuls, nous n’aurions pas été en mesure d’obtenir la tenue de ces réunions.”

- Dismas Nkunda d’Atrocities Watch Africa

Après avoir contribué à mettre ce conflit à l’ordre du jour des leaders politiques et religieux de la région, nous avons mis fin à notre campagne vers la fin de l’année 2021, tout en restant en contact avec nos partenaires et en assurant un suivi si un éventuel soutien de Crisis Action était nécessaire. Peu après la reprise de la violence en août 2022, qui a mis fin au fragile cessez-le-feu conclu quelques mois plus tôt, Crisis Action a soutenu une délégation d’éminents leaders de la société civile panafricaine afin qu’ils fassent part aux hauts responsables de l’ONU et aux membres du Conseil de sécurité, de leurs préoccupations croissantes concernant l’établissement des responsabilités, l’accès humanitaire et la protection des civils en Éthiopie. Conformément aux recommandations de la délégation, la France – alors présidente du Conseil de sécurité des Nations Unies – a organisé le premier dialogue informel du Conseil sur l’Éthiopie depuis plus de cinq mois. L’Éthiopie était de nouveau à l’ordre du jour des travaux du Conseil.

En novembre 2022, l’UA a annoncé une cessation permanente des hostilités en Éthiopie. Cependant, notre campagne se poursuit afin d’assurer la pérennisation de cette paix.

Visuel de la campagne réseaux sociaux #UbuntuForEthiopia coordonnée par Crisis Action

Faire pression pour la vérité et la justice en Syrie

Par Gareth Sweeney
Directeur ONU
Basé à New York, USA

Cela fait plus de 10 ans que la répression brutale par l’État d’un soulèvement pacifique a dégénéré en conflit en Syrie. Au cours de cette période, plus de 100 000 Syriens ont disparu, victimes d’un système de détention abusif organisé par l’État, sans que leurs familles ne sachent ce qu’il est advenu d’eux.

Le travail de Crisis Action est aujourd’hui de soutenir ses partenaires – notamment les survivants de la détention et les familles des disparus – pour faire obtenir l’établissement d’un mécanisme international permettant de clarifier le sort de ces derniers. Première initiative de ce type, ce mécanime permettrait, selon les termes de nos partenaires, « de surmonter l’un des obstacles les plus difficiles à franchir pour progresser vers plus de justice, d’apporter un soulagement à court terme aux familles et de contribuer à réduire l’ampleur des disparitions forcées et de la torture ».

En 2021, Crisis Action a soutenu le lancement de Humans Not Numbers : The Case for an International Mechanism par le groupe Truth and Justice Charter. Nous avons organisé des réunions avec les principaux États membres de l’ONU et des agences internationales, et aidé nos partenaires à persuader le Secrétaire général (SG) de l’ONU de produire une étude de faisabilité sur cette proposition. Cette étude, publiée en août 2022, appelle l’Assemblée générale des Nations Unies à créer un organisme international chargé de faire la lumière sur le sort des personnes disparues en Syrie, et d’apporter un soutien financier adapté aux victimes, aux survivants et aux familles.

Nous avons depuis travaillé avec des partenaires syriens pour faire pression en faveur de la création de cet organisme. En novembre 2022, Crisis Action a contribué à faciliter l’organisation d’une table ronde de haut niveau à laquelle ont participé des hauts responsables de l’ONU, ainsi que des réunions avec d’autres missions des différents groupes régionaux de l’ONU. Nous avons obtenu une couverture médiatique à l’échelle mondiale, notamment par la diffusion d’un reportage télévisé d’une demi-heure, mettant en scène nos partenaires Families for Freedom et Caesar Families, diffusé auprès d’un public de 40 millions de personnes à travers l’Amérique latine, afin d’encourager le soutien de la région au vu des expériences partagées sur la question des personnes disparues. En décembre, à la suite d’une réunion du SG avec des familles syriennes, son porte-parole Stéphane Dujarric a réitéré l’appel aux États membres de l’ONU pour la création de cet organisme et a cité la reconnaissance par le SG de la nécessité de s’adresser directement à la société civile pour faire avancer ces causes.

En 2022, nous avons également travaillé avec plusieurs partenaires, dont la journaliste et réalisatrice syrienne nommée aux Oscars Waad Al-Kateeb, qui a rédigé une tribune pour des médias indiens afin d’encourager le soutien du gouvernement de ce pays au renouvellement de la résolution du Conseil de sécurité autorisant l’entrée de l’aide humanitaire en Syrie depuis les pays voisins. Suite à l’engagement des partenaires de Crisis Action qui ont travaillé avec les gouvernements et agences des Nations Unies qui les soutiennent, la mesure a été adoptée par le Conseil avec le soutien de l’Inde. Cette intervention cruciale constitue une véritable bouée de sauvetage pour près de quatre millions de civils vivant dans le nord-ouest de la Syrie.

Nous, associations syriennes de terrain, n’avons pas les capacités de faire ne serait-ce que la moitié des efforts de plaidoyer que nous faisons à l’heure actuelle. Une grande partie de notre succès est due à cette formidable organisation qui nous soutient. Grâce à Crisis Action, nous savons où concentrer nos efforts de campagne sans gaspiller nos ressources limitées. Et grâce à l’expertise et au soutien de Crisis Action, nous prenons de l’avance et sommes très près d’atteindre l’un de nos principaux objectifs. ”

- Ahmad Helmi, du groupe de survivants Ta’afi

Les partenaires de Crisis Action de "The Syria Campaign" manifestent à Berlin pour l’établissement de la vérité et de la justice pour leurs proches disparus. Photo: Paul Wagner, The Syria Campaign

Isoler les oppresseurs au Myanmar : le point de vue d’un partenaire

Par Khin Ohmar
Fondatrice et présidente Progressive Voice, Myanmar
Progressive Voice, Myanmar

Notre collaboration avec Crisis Action a débuté à la suite des violences dévastatrices qui ont secoué le Myanmar après la tentative de coup d’État de février 2021. Nous avons été très reconnaissants de la façon dont Crisis Action nous a ouvert la porte, à nous, une organisation locale, en créant un espace et des opportunités pour amplifier les voix du peuple du Myanmar dans le monde entier – tout en gardant un profil public discret, pour laisser les projecteurs sur le peuple du Myanmar.

Nous avons réellement apprécié le travail que nous avons fait avec eux. Ils ont fait preuve d’une réelle capacité de collaboration, et ont été à l’écoute de nos préoccupations et de nos recommandations, ainsi que de celles des autres partenaires lors de la co-création de notre stratégie de campagne. Ils se sont également montrés créatifs et ont axé leur approche sur l’impact des stratégies proposées puis mises en œuvre. Notre action conjointe, ainsi que celle de la société civile au sens large, a permis de faire en sorte que les Nations Unies rejettent effectivement la tentative de la junte militaire de siéger aux Nations Unies, et que le représentant permanent du Myanmar, U Kyaw Moe Tun, qui a courageusement pris parti pour le peuple du Myanmar, continue de nous représenter. Cela a considérablement renforcé le mouvement contre l’armée qui commet effrontément des crimes atroces, en toute impunité.

Lorsque Crisis Action a mis un terme à sa campagne plus tard dans l’année, elle ne s’est pas contentée de se retirer et d’oublier le Myanmar. Nous sommes restés en contact étroit et ils ont maintenu un « mandat de surveillance », prêts à refaire campagne si une autre opportunité d’impact se présentait. C’est ce qui s’est produit lorsque l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a décrété que les militaires du Myanmar devaient coordonner la réponse humanitaire dans le pays – ce qui leur permettait de dicter effectivement les conditions du programme d’aide et d’exclure les populations qu’ils attaquaient, tout en garantissant que l’aide n’atteindrait que les zones loyales à la junte.

En réponse, Crisis Action a coordonné une délégation de partenaires du Myanmar et de partenaires régionaux – la première à réunir une expertise humanitaire régionale, des intervenants locaux et des défenseurs des droits humains – qui est venue plaider auprès des Nations Unies pour une solution humanitaire centrée sur les recommandations des intervenants locaux. Soutenus par Crisis Action, nous avons eu des conversations franches et perspicaces avec des décideurs clés et avons présenté des recommandations pratiques sur la manière de fournir une aide directe et efficace sans que la junte ne l’instrumentalise. Nous avons également noué de nouvelles alliances avec des universitaires de premier plan, des organisations de la société civile et d’autres soutiens, jetant ainsi les bases d’un impact plus important encore, alors même que nous nous efforçons de faire évoluer le débat sur l’aide humanitaire – et sur le pouvoir pour qu’il revienne aux mains du peuple du Myanmar.

Le soutien de Crisis Action a été déterminant et vital d’un point de vue stratégique. À un moment où de multiples crises mondiales détournaient l’attention de la situation au Myanmar, Crisis Action a fait preuve d’un soutien inébranlable à notre égard, pour que cette crise ne soit pas oubliée et pour aider à réduire les risques de nouvelles atrocités commises par la junte. Du fond des ténèbres, cela nous a procuré une véritable lueur d’espoir.

Progressive Voice est une ONG du Myanmar dont l’objectif est d’amplifier les voix de terrain au Myanmar, avec un récit politique fondé sur le respect des principes et des droits au niveau local, national et international, alimenté par des recherches, des analyses et des plaidoyers coopératifs, collaboratifs et participatifs.

Délégation de partenaires du Myanmar coordonnée par Crisis Action, aux Nations Unies à New York 

Poser les bases de la paix au Yémen

Par Joe Keyrouz
Directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord
Basé à Beyrouth, Liban

Le conflit meurtrier qui oppose depuis huit ans au Yémen le gouvernement internationalement reconnu, soutenu par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, et les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, a engendré l’une des pires crises humanitaires au monde. Le travail mené par Crisis Action avec une coalition diversifiée de partenaires yéménites et internationaux s’est concentré cette année sur la mise en place de certains des fondements essentiels d’une paix durable : la création d’une obligation de rendre des comptes pour les abus et violations commis pendant le conflit, l’engagement de la société civile yéménite dans le processus de paix, et l’accent mis sur les obstacles à la paix.

Nous nous sommes associés à l’Institut du Caire pour les études des droits de l’Homme (Cairo Institute for Human Rights Studies) pour organiser les « Spoilers of Peace Awards », afin de décerner des distinctions satiriques à des personnes telles que le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson, et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, pour avoir fait obstruction aux efforts de paix. La couverture médiatique que nous avons obtenue dans des pays clés (en particulier au Moyen-Orient) a également mis en évidence le rôle souvent négligé des Houthis dans l’affaiblissement des efforts de paix, le chef des Houthis, Abdulmalik Al Houthi, ayant reçu la plus haute distinction.

Nous nous sommes associés à Greenpeace dans le cadre d’une campagne visant à empêcher le FSO Safer – un superpétrolier en décomposition échoué à huit kilomètres des côtes du Yémen – de provoquer une catastrophe écologique et économique sans précédent et d’alimenter encore un peu plus le conflit en déversant ses 1,1 million de barils de pétrole dans la mer Rouge. La campagne a consisté à attirer l’attention sur la catastrophe imminente dans les médias et sur les réseaux sociaux (y compris par le biais d’un compte Twitter satirique se présentant comme le pétrolier lui-même), et à encourager les principaux gouvernements à contribuer au fonds de sauvetage des Nations Unies. En octobre 2022, l’ONU a annoncé qu’elle avait réuni les fonds nécessaires pour éviter une marée noire qui aurait été catastrophique.

Par son soutien à l’implication de la société civile yéménite dans le processus de paix, Crisis Action a investi dans le développement de relations entre le nouvel Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grunberg, et un plus large éventail d’organisations de la société civile. Deux tables rondes à New York et une lettre conjointe d’ONG locales et internationales ont persuadé l’équipe de l’Envoyé spécial de s’engager dans une collaboration soutenue avec la société civile. En mars 2022, le bureau du nouvel Envoyé spécial a consulté les responsables politiques, de la sécurité et de la société civile sur un nouveau cadre pour un règlement politique durable du conflit.

Notre campagne en faveur de l’obligation de rendre des comptes a subi un revers inattendu en octobre 2021, lorsque le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (CDH) a voté contre le renouvellement du mandat du Groupe d’experts éminents (GEE) sur le Yémen – le seul mécanisme international chargé d’enquêter sur les violations, les crimes et les abus commis dans le cadre du conflit. Ce vote fait suite à une campagne "d’incitations et menaces" supposées de la part de l’Arabie saoudite. Sans surprise, cette campagne a eu pour résultat une forte augmentation de la violence, avec une frappe aérienne dirigée par l’Arabie saoudite en janvier qui s’est avérée être le pire incident en termes de pertes civiles ces trois dernières années.

Pour faire pression en faveur d’un mécanisme de remplacement qui pourrait mieux résister au lobbying des intérêts particuliers, Crisis Action a organisé un atelier pour 20 partenaires yéménites afin d’identifier les obstacles et opportunités d’un nouveau mécanisme et de renforcer sa capacité de faire campagne de manière collective. Des partenaires syriens ont participé à cet atelier et ont partagé leur expérience d’une campagne réussie, lors de la mise en place d’un tel mécanisme en 2016 avec le soutien de Crisis Action.

Nous avons également coordonné un point de presse médiatique à l’échelle mondiale à l’occasion du 7ème anniversaire du conflit, au cours duquel un panel exclusivement féminin de partenaires yéménites et internationales, a mis en évidence la corrélation entre la surveillance exercée par l’ONU et la réduction des pertes civiles, afin de plaider en faveur d’une action en ce sens. Cette séance d’information a donné lieu à une couverture médiatique dans les principaux pays membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Nous avons ensuite aidé nos partenaires yéménites à persuader les décideurs politiques dans les pays cibles, notamment lors de réunions avec des personnalités politiques américaines très en vue, tels que Bernie Sanders et Ilhan Omar.

L’effondrement en octobre de la trêve d’avril a porté un coup terrible aux espoirs yéménites. Mais nos partenaires yéménites affirment que le travail de Crisis Action a contribué à augmenter la probabilité que les futurs pourparlers s’accompagnent d’une voie claire vers la justice et la réconciliation pour les civils.

Crisis Action a été un véritable soutien pour notre mission de défense des droits humains, réduisant les longues distances entre nous, les travailleurs des droits humains sur le terrain, et les décideurs, les législateurs et les médias dans diverses capitales influentes à travers le monde."

- Abdulrasheed Faqih, Directeur exécutif de Mwatana

S’attaquer aux racines du conflit au Sahel

Par Mouhamadou-Moustapha Ba
Responsable de Plaidoyer et de Campagnes
Basé à Dakar, Sénégal

Les efforts internationaux visant à éradiquer les groupes armés de la région du Sahel, en Afrique de l’Ouest, ont déclenché l’une des crises alimentaires et de personnes déplacées qui connaît la croissance la plus rapide au monde, elle-même aggravée par le changement climatique. Le deuxième semestre de 2021 a été marqué par des massacres au Burkina Faso, au Mali et au Niger, et par des coups d’État au Tchad et au Mali.

Afin de faire évoluer les politiques régionales et internationales vers une approche davantage centrée sur les populations, nous avons continué à travailler avec la « Coalition citoyenne pour le Sahel », une coalition innovante d’organisations de la société civile sahélienne créée par Crisis Action en 2020 pour aider la société civile de la région à jouer le rôle qui lui revient dans les politiques et le rétablissement de la paix.

Ce travail s’est véritablement intensifié en 2022 et nous avons contribué à positionner la Coalition citoyenne comme un acteur majeur, cité et consulté par les décideurs politiques au niveau national et international, en repoussant les limites sur la manière dont la société civile est entendue dans la région et au-delà.

En janvier, nous avons accompagné Cécile Yougbaré, figure de la société civile burkinabé, dans son intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur l’impact de la crise et l’incapacité actuelle à protéger les civils, avec un discours qui, selon l’ambassadeur américain, « influencera certainement l’approche du gouvernement américain face aux défis auxquels nous sommes confrontés au Sahel ». De nouveau en juillet, Crisis Action a facilité la participation de Rabia Djibo Magagi, de l’Alliance pour la paix et la sécurité au Niger, à une session du Conseil de sécurité des Nations Unies où elle a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du conflit. Le président brésilien du Conseil a remercié Rabia d’avoir « enrichi [la] réunion de son point de vue unique de championne et de défenseuse des droits des jeunes et des femmes », tandis que la mission irlandaise à l’ONU a indiqué qu’elle s’inspirerait directement du travail de la Coalition pour rédiger une déclaration présidentielle au Conseil.

L’influence de la Coalition citoyenne s’est également ressentie au niveau régional. Dans les jours qui ont suivi le coup d’État au Burkina Faso en janvier, Crisis Action a rassemblé les partenaires de la Coalition citoyenne pour qu’ils partagent leurs préoccupations s’agissant de la protection des civils avec les gouvernements de la région. L’une des recommandations qui a émergé a été de plaider pour que la réponse au coup d’État de l’organisme régional, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), n’inclut pas de sanctions comme pour le Mali en 2021, celles-ci ayant engendré des conséquences humanitaires désastreuses. Ces contributions ont été largement saluées par les responsables gouvernementaux, qui ont promis d’« utiliser ces messages comme modèle » pour les interventions de la CEDEAO. Le 28 janvier, la CEDEAO a suspendu le Burkina Faso sans imposer de sanctions économiques.

Ce rapport nous incite à en faire plus et nous aide à mieux cibler les problèmes à résoudre. ”

- Djimé Adoum, Haut représentant de la Coalition internationale intergouvernementale pour le Sahel.

Le mois de juin a été marqué par deux événements importants pour la Coalition citoyenne. Crisis Action a convoqué et facilité la première réunion en présentiel de la Coalition à Dakar, aidant les membres du Burkina Faso, du Mali et du Niger à développer une stratégie de plaidoyer commune afin de poursuivre la quête de la paix pour les civils du Sahel.

Nous avons également collaboré avec la Coalition pour lancer le rapport « Sahel : Ce qui a changé », qui évalue les progrès réalisés dans la résolution de la crise depuis la publication précédente de la Coalition, « Sahel : Ce qui doit changer » en 2021. En collaboration avec la Coalition, nous avons veillé à ce que les conclusions du rapport soient partagées dans les médias nationaux et internationaux, et directement avec des responsables de haut niveau de l’Union africaine, des Nations Unies, du Parlement européen, de la Coalition internationale pour le Sahel et des gouvernements nationaux.

La situation au Sahel reste volatile et dangereuse, notamment avec l’arrivée au Mali du groupe Wagner – une société militaire privée russe liée au Kremlin. S’assurer que les décisions des gouvernements sahéliens reflètent les préoccupations de la société civile et y répondent restera essentiel pour protéger les civils et poser les bases d’une paix et d’une stabilité durables. Crisis Action continuera à travailler avec la Coalition citoyenne, et à la soutenir pour qu’elle devienne pleinement autonome, afin que cet objectif soit atteint.

Nous devons cesser de parler de l’éradication des terroristes au Sahel. Ce que nous devons plutôt éradiquer, ce sont les raisons qui poussent nos jeunes à prendre les armes. ”

- Rabia Djibo Magagi, de la Coalition citoyenne pour le Sahel, s’adressant au Conseil de sécurité des Nations Unies en juillet 2022.

L’intervention de Rabia Magagi était fantastique – une démonstration vraiment formidable de la raison pour laquelle le Conseil doit entendre la société civile de manière régulière. ”

- Mission irlandaise au Conseil de sécurité de l’ONU

Atelier de la Coalition Citoyenne pour le Sahel à Dakar, Sénégal

Promouvoir les droits humains en Russie

Par Sacha de Wijs
Directeur des engagements stratégiques
Basé à Berlin, Allemagne

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, les médias et la société civile russes indépendants ont fait face à une nouvelle vague de répression de la part du gouvernement. Pourtant, nombre d’entre eux, notamment ceux qui sont désormais exilés dans les pays voisins, sont plus désireux que jamais de contester la désinformation du Kremlin et de sensibiliser les publics russophones et internationaux à la conduite adoptée par leur pays dans les conflits du monde entier.

Cette année, nous avons facilité de nouvelles collaborations avec les médias internationaux pour que les activistes russes puissent régulièrement partager leurs histoires. Nous avons également aidé les médias russes en exil à se rendre au Moyen-Orient pour couvrir la manière dont la Russie agit en Syrie, notamment eu égard à son implication dans des violations des droits humains et de possibles crimes de guerre. La Syrie a été décrite comme un laboratoire où sont testées les tactiques actuellement utilisées par ce pays en Ukraine. Cette visite a permis d’établir de nouveaux liens entre Syriens et Russes, une étape qui facilitera l’examen des agissements de la Russie par les médias dans les prochains mois.

Cette visite de plusieurs journalistes s’inscrivait dans le prolongement de notre travail avec nos partenaires et alliés, travail qui vise à mettre en lumière la façon dont l’impunité dans un conflit peut entraîner des atrocités et abus dans d’autres conflits. En novembre, ce travail s’est prolongé dans l’organisation d’un « Dialogue contre l’impunité » : une table ronde en ligne qui s’est déroulée devant un public diversifié d’universitaires, d’activistes, d’ONG et de journalistes du monde entier, au cours de laquelle des activistes de Tchétchénie, de Géorgie, de Syrie et d’Ukraine ont analysé et révélé des schémas communs dans la conduite adoptée par la Russie dans ces quatre conflits. Cet événement était le premier d’une série qui doit alimenter une nouvelle stratégie visant à garantir la création d’une obligation de rendre des comptes et d’une justice pour les victimes des violations commises par la Russie.

Mais l’événement le plus marquant de ces derniers mois a été la nomination par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (CDH) d’un Rapporteur spécial chargé de surveiller la situation des droits de l’Homme en Russie, encouragé en ce sens par une coalition de partenaires russes et internationaux. Avant la réunion du Conseil des droits de l’Homme en septembre, nous avons travaillé avec des partenaires, notamment des défenseurs des droits humains, des journalistes indépendants et des lauréats du prix Nobel de la Paix de cette année et de l’année dernière, afin d’obtenir une couverture médiatique favorable dans un ensemble de pays ciblés pour leur capacité à proposer et à obtenir un soutien pour la nomination d’un rapporteur spécial. La mise en place d’un rapporteur spécial pour la Russie est une étape importante pour les droits humains et l’obligation de rendre des comptes : c’est le premier mécanisme de surveillance de ce type jamais mandaté pour un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Assurer une transition politique inclusive en Haïti

Par Sienna Merope-Synge
Ancienne responsable de Plaidoyer et de Campagnes
Basée à New York, USA

L’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, le 7 juillet, a marqué un point d’inflexion dans une grave crise politique et sécuritaire. L’impasse politique s’est aggravée à la suite de cet assassinat. La violence des gangs affiliés à des partis politiques s’est intensifiée alors qu’ils prenaient le contrôle d’importantes parties du territoire du pays. Les conséquences pour les Haïtiens ordinaires ont été graves. Plus de 18 000 personnes ont été déplacées, avant même qu’un énorme tremblement de terre ne fasse plus de 2 000 morts en août et n’augmente la pression sur les infrastructures et les institutions défaillantes du pays.

Les États-Unis ont fait pression pour que des élections aient lieu avant la fin de l’année. À la demande de dirigeants de la société civile haïtienne, Crisis Action a lancé une campagne de sensibilisation aux risques d’élections précipitées, qui a ciblé les principaux responsables des Nations Unies et les membres du Conseil de sécurité. A cette campagne, a participé une délégation de femmes leaders de la société civile, qui a adressé une mise en garde contre de nouvelles violences et plaidé pour un calendrier électoral plus progressif et une transition politique inclusive dirigée par la société civile.

Le 15 octobre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution renouvelant le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). La résolution appelle à une révision du rôle du BINUH dans les six mois à venir et à une collaboration avec la société civile, et fait écho aux appels de la société civile haïtienne en évitant de s’engager sur un calendrier électoral définitif.

Soutenir la voix des pays du Sud au G7

Par Eleanor Kennedy
Responsable de Plaidoyer et de Campagnes
Basée à Londres, Royaume-Uni

 En mai, la présence du président sud-africain Cyril Ramaphosa au sommet des leaders du G7 en juin 2022 a été identifiée par Crisis Action comme une opportunité claire d’attirer l’attention sur l’impact du conflit ukrainien sur les pays du Sud et sur la nécessité d’une action du G7 pour y remédier. Nous avons réuni une coalition de partenaires africains et internationaux pour demander aux dirigeants du G7 de décider d’un « ensemble de mesures de solidarité à l’échelle mondiale », pour s’attaquer aux causes des conflits dans les pays du Sud.

Afin de compléter les efforts du président Ramaphosa pour que cette question soit soulevée au G7, nous avons, en collaboration avec son bureau, facilité l’envoi d’une lettre commune aux dirigeants du G7 par plus de 40 organisations de la société civile africaine, et nous avons travaillé avec des partenaires africains et internationaux pour assurer une couverture médiatique en Afrique du Sud, en Allemagne (le pays hôte du sommet) et dans d’autres pays du G7.

Le communiqué final du sommet reflète l’intention de soutenir les pays et les communautés du Sud touchés par des crises convergentes, notamment en consacrant 4,5 milliards de dollars à la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale. Cependant, ces nouvelles promesses n’ont pas le niveau d’ambition nécessaire pour garantir que les pays vulnérables du Sud puissent répondre efficacement aux crises actuelles et futures.

Déplacer le débat sur l’Afghanistan

Par Fatima Ayoub
Directrice États-Unis
Basée à Washington DC, USA

En août 2021, le retrait chaotique de l’armée américaine d’Afghanistan a entraîné une nouvelle vague de violence et de souffrance, avec la reprise du contrôle du pays par les Talibans.

Quelques heures après avoir réuni ses partenaires pour partager leurs points de vue sur l’escalade de ces événements, Crisis Action a organisé, à l’échelle mondiale, une conférence de presse animée par Human Rights Watch et d’éminents défenseurs des droits humains afghans. Plus de 60 journalistes de médias tels que le New York Times, le Washington Post, le LA Times et Al-Jazeera ont eu un aperçu des dangers auxquels sont confrontés les Afghanes et Afghans travaillant dans le domaine des droits humains, du journalisme, de l’activisme, des forces internationales, ou pour le gouvernement précédent.

Dans les mois qui ont suivi, l’économie afghane a glissé vers l’effondrement, laissant la majeure partie du pays dans l’incapacité de se nourrir. En réponse, Crisis Action a travaillé avec des partenaires américains, afghans et internationaux pour pousser l’administration Biden à assouplir les sanctions contre la banque centrale d’Afghanistan. Notre stratégie s’est concentrée sur l’obtention et l’amplification du soutien du Parti démocrate en faveur de ce changement, principalement par le biais de réunions d’information avec de hauts dirigeants américains et d’une lettre d’experts politiques, universitaires, journalistes et économistes afghans de premier plan.

Près de 50 démocrates du Congrès ont ensuite appelé le président Biden à « modifier de toute urgence la politique américaine actuelle s’agissant du gel des réserves étrangères de l’Afghanistan et des sanctions en cours », un appel qui a représenté une avancée significative dans cette campagne. Cette démarche a rapidement été suivie d’effets au Congrès américain, qui a forcé un vote sur la position de la Maison Blanche concernant l’économie afghane.

Après avoir contribué à modifier les termes du débat au cours des premières semaines cruciales qui ont suivi le retrait américain, nous avons mis fin à notre campagne, mais nous restons en contact avec nos partenaires et soutenons leur travail. Aujourd’hui, les Nations Unies font pression pour la création d’un fonds fiduciaire tiers qui permettrait de gérer les 9 milliards de dollars d’actifs afghans gelés, une demande qui figurait au centre de notre campagne de plaidoyer. 

Nous sommes convaincus que le plaidoyer de Crisis Action et d’autres organisations a abouti à des changements de politique qui ont permis de sauver des vies et ont touché des millions de personnes.”

- Graeme Smith, Analyste Senior sur l’Afghanistan, International Crisis Group

Priorité à l’accès humanitaire au Mozambique

Par Aditi Lalbahadur
Responsable de Plaidoyer et de Campagnes
Basée à Johannesburg, Afrique du Sud

 L’insurrection des milices armées dans la région de Cabo Delgado au Mozambique, qui entre dans sa cinquième année, a eu un effet dévastateur sur la population civile. Motivé par un sentiment d’exclusion socio-économique dans cette province riche en ressources, le conflit a donné lieu à de nombreux rapports sur l’existence de décapitations, d’enlèvements et de villages rasés. Plus de 800 000 personnes, soit la moitié de la population de la région, ont été déplacées.

En octobre 2021, Crisis Action est intervenue pour aider ses partenaires à convaincre le gouvernement mozambicain et ses partenaires régionaux de s’attaquer aux causes profondes du conflit.

Avec l’aide de Crisis Action, une coalition de partenaires mozambicains, sud-africains et panafricains a produit un rapport, « Humanizing Security in Cabo Delgado » (« Humaniser la sécurité à Cabo Delgado »), pour exposer ceux qui profitent du conflit et mettre des visages et des noms sur les chefs des insurgés, en défiant l’affirmation du gouvernement du Mozambique selon laquelle il ne serait pas en mesure de négocier avec un « ennemi sans visage ».

Nous avons obtenu de plus de 50 dirigeants, diplomates et responsables de toute l’Afrique australe et de nombreux pays européens de venir assister au lancement du rapport, et nous avons partagé les conclusions de ce dernier avec une couverture médiatique aux niveaux national et international. L’Envoyé spécial de l’Union africaine pour le Mozambique a fait partie de ceux ayant demandé un exemplaire du rapport ainsi qu’un exposé avec nos partenaires. Les responsables politiques ont par la suite reconnu que le rapport était devenu une ressource incontournable pour tous les diplomates et décideurs soucieux de s’attaquer au conflit.

Le rapport “Humaniser l'insécurité à Cabo Delgado” produit par une coalition panafricaine de partenaires de Crisis Action.

Engager la Chine pour la paix en Afrique

Par Joshua Rosenzweig
Consultant sur la Chine

Dans le prolongement du travail pionnier de Crisis Action l’année dernière pour s’assurer de l’engagement de la Chine pour la paix au Soudan du Sud, Crisis Action a organisé en décembre 2022 une table ronde en ligne réunissant un groupe restreint d’universitaires, d’analystes, de défenseurs et d’autres experts des relations Chine-Afrique et de la politique étrangère et de développement chinoise. Ils ont échangé leurs observations sur l’Initiative de sécurité globale (ISG) de la Chine et ses implications pour la résolution des conflits dans la Corne de l’Afrique. Cette région reste au centre de notre travail d’engagement de la Chine dans la consolidation de la paix, étant donné le nombre important et croissant de campagnes percutantes menées par Crisis Action avec des partenaires locaux, et l’investissement régional fort de la Chine.

Animée par notre partenaire le Dr Cobus van Staden du China Global South Project et du South Africa Institute for International Affairs, la discussion visait à identifier des approches permettant de tirer parti des ambitions mondiales de la Chine tout en l’encourageant à promouvoir une paix et une sécurité durables dans la région.

La table ronde a conclu qu’une grande partie de l’engagement économique de la Chine dans la région – que ce soit sous la forme du développement d’infrastructures ou d’investissements contribuant à la création d’emplois – est nécessaire à la stabilité et à la sécurité régionales à long terme. Toutefois, les participants ont également mis en garde contre le fait que les investissements qui exacerbent les disparités économiques, qui ne sont pas inclusifs ou n’ont pas pour objectif d’atténuer les tensions sociales sous-jacentes, peuvent avoir l’effet inverse. Les participants ont estimé qu’il s’agissait d’un point qui méritait une attention particulière, alors même que le processus visant à mettre fin au conflit en Éthiopie est toujours en cours.

Nourri des résultats de cette table ronde, Crisis Action va maintenant chercher à étendre sa collaboration avec la Chine dans la résolution des conflits – d’abord en Afrique de l’Est, avant d’appliquer les stratégies et enseignements à d’autres régions des pays du Sud, où la Chine a la possibilité de jouer un rôle constructif majeur dans la protection des civils dans les conflits.

Une peinture murale décrivant l’espoir d’enfants pour la paix au Sud-Soudan avec le soutien de la Chine, produite dans le cadre de l'engagement de Crisis Action en Afrique de l'Est en 2021.

Soutenir l’impact collectif dans de nouveaux secteurs

Par Hayley Davidson
Directrice Royaume-Uni
Basée à Londres, Royaume-Uni

Le modèle de coalition stratégique de Crisis Action, dont l’efficacité a été officiellement reconnue, permet de réunir diverses forces pour générer un impact qu’une organisation ou un individu ne peut avoir seul. Pour accroître notre impact dans notre secteur d’activité, et au-delà, nous soutenons de nouvelles collaborations qui s’appuient sur notre modèle et notre expérience dans de nouveaux espaces.

Deux organisations « sœurs » sont inclues dans cette approche – Digital Action et Climate Catalyst – qui utilisent et font évoluer notre modèle. Les principes fondamentaux de ce modèle – renoncer à avoir un profil public, créer des coalitions à la carte, utiliser le pouvoir des réseaux et se concentrer sur l’impact – restent au cœur de leur travail et de leur impact.

Forts, comme le montre ce rapport, de l’impact que nous continuons d’avoir sur les conflits dans le monde, nous souhaitons partager notre modèle avec d’autres et encourager de nouvelles formes de collaboration dont l’efficacité n’est plus à prouver. Comme tant de partenaires nous l’ont dit, le modèle de Crisis Action n’a jamais été aussi important, urgent et pertinent que dans la période de turbulence actuelle.

Pour en savoir plus sur notre modèle d’action collective maintes fois primé, consultez notre Manuel du changement et le court-métrage qui l’accompagne sur CrisisAction.org/Handbook.

Le modèle de Crisis Action protège les civils dans les conflits depuis plus de 17 ans. Je suis fier de diriger l’équipe qui applique et adapte ses principes pionniers pour faire face à l’urgence climatique, en suivant l’exemple inspirant de Nicola et de son équipe.

La communauté climatique compte de nombreux héros, qui accomplissent et réalisent de grandes choses. Mais face à des défis aussi importants et globaux que la crise climatique, nous devons travailler ensemble. Je pense que le modèle de Crisis Action est le moyen le plus efficace d’utiliser nos voix individuelles et collectives pour faire évoluer les esprits, influencer les politiques et créer l’avenir que nous voulons et dont nous avons besoin.”

- Stephen Hale, Directeur général, Climate Catalyst

Recettes (£) 2022 (£) 2021 (£) 2022 ($) 2021 ($)
Fondations et particuliers 2,226,767 2,746,633 2,815,412 3,898,022
Gouvernements 610,231 1,091,735 771,546 1,549,390
Contributions des partenaires 123,261 128,667 155,846 182,604
Autres 157,345 208,460 198,940 295,846
Intérêt 439 2,672 555 3,791
Total 3,118,043 4,178,166 3,942,298 5,929,653
Dépenses (£) 2022 (£) 2021 (£) 2022 ($) 2021 ($)
Salaires et charges afférentes 2,631,804 2,835,895 3,327,521 4,024,702
Locaux 180,347 194,373 228,022 275,855
Déplacements et frais connexes 147,966 23,017 187,081 32,666
Informatique, communications et fournitures de bureau  131,523 117,557 166,291 166,837
Publications 50,730 76,650 64,140 108,781
Évènements 11,038 5,849 13,955 8,301
Frais professionnels 79,215 67,559 100,155 95,879
Dépréciation d'actif 19,818 14,527 25,057 20,617
Charges financières -51,923 152,720 -65,648 216,740
Dépréciation 10,716 8,987 13,548 12,755
Total 3,211,233 3,497,134 4,060,122 4,963,132
Déficit/excédent 2022 (£) 2021 (£) 2022 ($) 2021 ($)
(Déficit)/Excédent avant imposition -93,190 681,032 -117,824 966,521
Imposition 508 -509 642 -722
(Déficit)/Excédent après imposition -92,682 680,523 -117,183 965,799

Taux de change au 31 mai 2022 £1 =US$1.2644

Taux de change au 31 mai 2021 £1 = US$1.4192

Bilan comptable de l'année

Pour l'exercice clos le 31 mai 2022

Revenu total