Campagnes passées
République démocratique du Congo (2024) – Réponse d’urgence
Si un obstacle de taille entrave la voie vers une paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), c’est bien l’absence d’un processus de paix cohérent. Bien que diverses initiatives de paix aient été lancées, elles sont soit au point mort soit confrontées à des difficultés majeures. Cette intervention d’urgence à court terme […]
Si un obstacle de taille entrave la voie vers une paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), c’est bien l’absence d’un processus de paix cohérent. Bien que diverses initiatives de paix aient été lancées, elles sont soit au point mort soit confrontées à des difficultés majeures. Cette intervention d’urgence à court terme cherchait d’ailleurs à écarter l’une de ces difficultés: la « situation de statu quo » qui perdure entre le président Tshisekedi de RDC et le président Kagame du Rwanda.
Cette campagne se voulait donc en véritable catalyseur de changement à nos partenaires de promouvoir, sur le long terme, la paix et la stabilité en RDC, et de multiples collaborations avec l’Union africaine et la SADC (la Communauté de développement de l’Afrique australe) qui permettraient ainsi aux présidents du Rwanda et de la RDC à s’engager de manière significative dans un processus de négociation.
Syrie (2023)
Au cours de plus d’une décennie d’embrasement de la Syrie, Crisis Action s’est associée à des militants, des survivants et des familles de disparus syriens afin de plaider en faveur de la vérité et de la justice. En 2021, Crisis Action a ainsi soutenu le lancement de “Humans Not Numbers”, faisant état du besoin urgent […]
Au cours de plus d’une décennie d’embrasement de la Syrie, Crisis Action s’est associée à des militants, des survivants et des familles de disparus syriens afin de plaider en faveur de la vérité et de la justice. En 2021, Crisis Action a ainsi soutenu le lancement de “Humans Not Numbers”, faisant état du besoin urgent d’un mécanisme international visant à faire la clarté sur le sort de plus de 100 000 Syriens disparus. Cet effort a conduit à une étude de faisabilité commandée par le Secrétaire général de l’ONU qui a été publiée en août 2022. Crisis Action a par ailleurs facilité des discussions de haut niveau et une couverture médiatique qui ont mis en lumière le sort des disparus, attirant ainsi l’attention internationale. En juin 2023, une coalition d’organisations de familles syriennes a obtenu une victoire historique : convaincre l’Assemblée générale des Nations unies de voter en faveur de la création d’une nouvelle institution indépendante qui aurait pour mission de clarifier le sort et le lieu de détention de toutes les personnes disparues en République arabe syrienne et de soutenir les victimes, les survivants et les familles touchées par ce drame.
Crisis Action a simultanément plaidé pour l’accès à l’aide humanitaire dans les zones touchées par le conflit, obtenant le renouvellement de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU grâce au soutien crucial de l’Inde. Via un engagement stratégique, Crisis Action a pu renforcer les organisations communautaires syriennes, leur permettant de faire résonner leurs voix et de se rapprocher de leurs objectifs. Le plaidoyer de Crisis Action a permis d’amplifier les voix syriennes et de réaliser des progrès tangibles pour remédier à la crise humanitaire et plaider en faveur de l’établissement des responsabilités.
Ethiopie (2023)
Suite à la signature de l’Accord sur la cessation des hostilités entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), Crisis Action a rapidement concentré ses efforts en faveur d’une paix globale en Éthiopie. Bien que le traité ait apporté une lueur d’espoir au Tigré, Crisis Action considérait que des […]
Suite à la signature de l’Accord sur la cessation des hostilités entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), Crisis Action a rapidement concentré ses efforts en faveur d’une paix globale en Éthiopie. Bien que le traité ait apporté une lueur d’espoir au Tigré, Crisis Action considérait que des efforts de paix plus larges étaient nécessaires, englobant d’autres régions touchées par le conflit.
Dans le but de plaider pour un processus de paix inclusif, Crisis Action a facilité des rapports directs entre des groupes de la société civile panafricaine et des décideurs clefs de l’Union africaine. L’ambassadeur Bankole Adeoye a par ailleurs félicité les partenaires de Crisis Action pour avoir présenté des propositions pratiques visant à améliorer l’accord de paix.
De par sa collaboration avec l’ancienne ministre du gouvernement éthiopien Filsan Abdi, Crisis Action a mis l’accent sur l’amplification de la voix des femmes dans le processus de paix. Mme Abdi a souligné l’importance de la représentation des femmes via des tribunes dans des médias de premier plan et des apparitions dans des émissions populaires, suscitant d’importantes discussions et attirant une large attention à cet aspect de la vie politique.
De plus, Crisis Action s’est associée au Daily Maverick pour organiser un webinaire mettant en évidence les lacunes du processus de paix et le rôle de la société civile dans sa consolidation. Le lancement d’Ethiopia Watch, un mécanisme de suivi de l’Accord par la société civile, a également fait progresser les efforts de plaidoyer en fournissant des informations essentielles ainsi que des recommandations d’action.
Grâce à une vaste couverture médiatique, des campagnes sur les réseaux sociaux et l’organisation d’événements en ligne, la campagne de Crisis Action a entravé la progression de narratifs préjudiciables et a maintenu l’attention sur l’importance de réaliser une paix durable en Éthiopie.
Le directeur exécutif d’Atrocities Watch Africa, Dismas Nkunda, a félicité Crisis Action pour avoir réussi à unir la société civile et permis des stratégies collectives ayant un impact, déclarant: “Crisis Action unit la société civile comme personne d’autre. Cette équipe permet aux organisations de co-créer des stratégies collectives créatives et percutantes à la fois.”
L’approche collaborative de Crisis Action et son plaidoyer stratégique ont été déterminants pour faire progresser la cause de la paix et de la stabilité en Éthiopie.
Ukraine (2022-2023) – Réponse d’urgence
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a provoqué des ondes de choc de par le monde, incitant Crisis Action et son réseau international de partenaires à agencer une réponse urgente et coordonnée. Vu l’importance de cette crise ainsi que les implications qui en découleraient en terme de normes internationales et de stabilité mondiale, […]
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a provoqué des ondes de choc de par le monde, incitant Crisis Action et son réseau international de partenaires à agencer une réponse urgente et coordonnée. Vu l’importance de cette crise ainsi que les implications qui en découleraient en terme de normes internationales et de stabilité mondiale, Crisis Action a immédiatement concentré ses efforts sur une intervention visant à contrer l’embrasement de ce conflit ainsi que ses répercussions, qui promettaient d’être de taille.
Au lendemain de l’invasion, Crisis Action a convoqué une réunion virtuelle qui a rassemblé plus de 80 partenaires et alliés d’horizons divers. La liste des participants comprenait notamment des ONG ukrainiennes et russes, ainsi que d’anciens dirigeants politiques dont le Premier ministre de Finlande. À l’ordre du jour : une évaluation de la situation et l’élaboration d’une réponse efficace à cette crise.
Dans le but d’amplifier les voix de la société civile ukrainienne, Crisis Action a facilité la diffusion de la Déclaration de Kiev : un appel retentissant des leaders de la société civile ukrainienne lancé à la communauté internationale. Crisis Action a par ailleurs soutenu une délégation de représentants de la société civile ukrainienne dans le but d’informer 24 missions gouvernementales de l’ONU à New York. Ces rencontres ont par la suite influencé les remarques faites par les responsables des États-Unis, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie au Conseil de sécurité.
Plus le conflit prenait de l’ampleur, plus les divisions géopolitiques devenaient prononcées. La pression s’accentuait sur les gouvernements du Sud global, plus particulièrement en Afrique, afin qu’ils prennent position. Dans ce contexte, Crisis Action a adapté sa stratégie, s’attenant à favoriser un sentiment de solidarité et à jeter des ponts entre les Ukrainiens et les Africains. Une série de webinaires de haut niveau ont ainsi été organisés, dont « Une paix juste pour l’Ukraine », qui mettait en vedette des personnalités de premier plan comme Graça Machel et visait à établir un dialogue sur cette crise avec un public panafricain.
Crisis Action a également joué un rôle déterminant dans la mise en lumière de l’impact humain qu’avait ce conflit via des initiatives telles que l’exposition artistique #TheWomanlyFaceOfWar. Cette dernière présentait des œuvres d’artistes ukrainiennes dépeignant les expériences des femmes et des filles touchées par le conflit. L’exposition a fait le tour de l’Afrique du Sud, attirant l’attention des visiteurs sur le sort des victimes du conflit et remettant en question ses narratifs dominants.
En octobre 2022, Crisis Action a animé les briefings de leaders de la société civile africaine auprès de hauts responsables du bureau du ministre ukrainien des Affaires étrangères. Ces rencontres avaient pour but de s’assurer que les engagements diplomatiques avec les États africains reflétaient les perspectives africaines. Le vote ultérieur de l’Assemblée générale des Nations Unies condamnant l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens a ainsi vu le Sénégal – parmi les pays visités par le ministre ukrainien des Affaires étrangères – passer de l’abstention au vote en faveur de la résolution, indiquant l’impact des efforts pour favoriser la solidarité et l’engagement.
Tout au long de la crise, Crisis Action a fait preuve de détermination dans son soutien à la société civile ukrainienne, amplifiant les voix de ses acteurs sur la scène internationale et œuvrant à la construction d’un réseau solidaire mondial afin de répondre au conflit et à ses répercussions.
Afghanistan (2022) – Réponse d’urgence
En août 2021, le retrait tumultueux des troupes américaines d’Afghanistan alors que les talibans reprenaient le contrôle a plongé le pays dans une nouvelle ère de violence et d’instabilité. Face à l’urgence de la situation, Crisis Action a rapidement oeuvré à faire évoluer le débat, plaidant en faveur de politiques qui pourraient soulager les souffrances […]
En août 2021, le retrait tumultueux des troupes américaines d’Afghanistan alors que les talibans reprenaient le contrôle a plongé le pays dans une nouvelle ère de violence et d’instabilité. Face à l’urgence de la situation, Crisis Action a rapidement oeuvré à faire évoluer le débat, plaidant en faveur de politiques qui pourraient soulager les souffrances du peuple afghan.
Après avoir réuni ses partenaires dans le but de discuter de cette crise, Crisis Action a immédiatement mis sur pieds une conférence de presse mondiale autour de Human Rights Watch et d’éminents défenseurs afghans des droits humains. Cet événement a fourni des informations cruciales sur les défis auxquels étaient confrontés les Afghans et a conduit à une couverture médiatique d’envergure, y compris de la part du New York Times, du Washington Post, du LA Times et d’Al Jazeera.
Au cours des mois suivants, l’économie afghane s’est trouvée au bord de l’effondrement. Crisis Action a donc collaboré avec des partenaires américains, afghans et internationaux pour plaider en faveur d’un assouplissement des sanctions contre la banque centrale d’Afghanistan. Un soutien en faveur de ce changement a finalement abouti grâce à des briefings auprès de hauts responsables américains et à une lettre d’universitaires, de journalistes, d’experts politiques et d’économistes afghans. Ce sont ainsi près de 50 démocrates siégeant au Congrès qui ont exhorté le président Biden à agir.
Ces efforts de plaidoyer ont joué un rôle déterminant dans l’orientation du discours sur l’économie afghane et ont permis des changements de politique tangibles visant à atténuer la crise humanitaire qui ravageait le pays. Bien que cette campagne soit conclue, Crisis Action continue de soutenir ses partenaires et de plaider en faveur de politiques qui défendent les droits humains et atténuent les souffrances dans les régions, comme l’Afghanistan, qui sont touchées par les conflits armés.
Russie (2022) – Réponse d’urgence
Pendant plus de six ans, le gouvernement russe a joué un rôle majeur dans le conflit ravageant la Syrie. Des allégations d’abus des droits humains et de crimes de guerre potentiels avaient notamment été portées contre le gouvernement russe par des organismes internationaux tels que l’ONU et des groupes de défense des droits humains. Cependant, […]
Pendant plus de six ans, le gouvernement russe a joué un rôle majeur dans le conflit ravageant la Syrie. Des allégations d’abus des droits humains et de crimes de guerre potentiels avaient notamment été portées contre le gouvernement russe par des organismes internationaux tels que l’ONU et des groupes de défense des droits humains. Cependant, il y avait peu de reportages à ce sujet en Russie. Les médias étant largement contrôlés par le Kremlin, les médias indépendants et la société civile étaient confrontés à d’importantes contraintes dans l’accès à toute information au sujet de la Syrie.
Depuis 2019, Crisis Action travaillait activement à combler ce fossé d’information en collaborant avec des groupes de la société civile syrienne et russe. En facilitant les rapports et en permettant aux médias et à la société civile russes indépendants de rendre compte de la situation en Syrie, Crisis Action a permis d’énormes progrès en mettant en lumière les réalités du conflit.
Cette collaboration a principalement abouti à la publication du tout premier rapport de la société civile russe sur le conflit syrien. Ce rapport exhaustif de 192 pages se basait sur plus de 150 témoignages originaux, fournissant des informations détaillées sur les violations des droits de l’homme commises en Syrie par toutes les parties concernées, y compris la Russie. Le rapport a fait l’objet d’une large couverture dans les médias russes et internationaux, marquant une étape importante dans la prise de conscience collective sur le rôle de la Russie dans le conflit.
Un autre succès de taille de cette campagne a été l’affaire judiciaire déposée en mars 2021 contre le Groupe Wagner, société militaire privée russe. Cette affaire découlait d’un événement de dialogue entre les sociétés civiles russes et syriennes organisé par Crisis Action en 2019 s’étant attaqué à l’implication du Groupe Wagner dans la torture d’un détenu syrien. Avec des répercussions pour la Syrie et partout ailleurs, cette action en justice a souligné l’importance de l’engagement de la société civile afin d’obliger les responsables à répondre de leurs actes.
L’analyse de Crisis Action suggérait que l’opinion publique russe pourrait potentiellement influencer les actions du gouvernement russe dans la protection des civils en zones de conflit et ce plus efficacement que la seule diplomatie internationale. Le durcissement des restrictions imposées par l’État russe aux médias et à la société civile mettait en évidence l’importance du travail novateur de Crisis Action dans le but de faciliter le dialogue et l’échange d’informations entre les sociétés civiles syriennes et russes.
De manière globale, les efforts de Crisis Action ont joué un rôle crucial dans la promotion d’une plus grande transparence et d’une mise en lumière de la responsabilité de la Russie dans le conflit syrien. En amplifiant les voix de la société civile et en facilitant le dialogue, Crisis Action a joué un rôle crucial dans la défense de la justice et de la paix en Syrie et partout ailleurs.
Haïti (2022) – Réponse d’urgence
Le 7 juillet, la crise politique et sécuritaire en Haïti s’est exacerbée avec l’assassinat du président Jovenel Moïse. Le bras de fer politique s’intensifiait et la violence des gangs affiliés à des partis politiques s’accentuait, forçant la population Haïtienne à subir le poids de ces tensions. Plus de 18 000 déplacés ont par ailleurs aggravé […]
Le 7 juillet, la crise politique et sécuritaire en Haïti s’est exacerbée avec l’assassinat du président Jovenel Moïse. Le bras de fer politique s’intensifiait et la violence des gangs affiliés à des partis politiques s’accentuait, forçant la population Haïtienne à subir le poids de ces tensions. Plus de 18 000 déplacés ont par ailleurs aggravé les défis d’une nation souffrant d’infrastructures et d’institutions défaillantes, mises à mal par un tremblement de terre dévastateur en août.
Suite aux appels des États-Unis pour la tenue d’élections avant la fin de l’année, Crisis Action a répondu aux demandes des leaders de la société civile haïtienne en lançant une campagne visant à mettre en lumière les risques d’élections hâtives. En ciblant des responsables clefs de l’ONU ainsi que des membres de son Conseil de sécurité, les partenaires de Crisis Action ont plaidé pour un calendrier électoral qui s’étendrait sur la durée ainsi qu’une transition politique inclusive menée par la société civile.
Le 15 octobre a marqué un moment phare de cette campagne avec l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une résolution renouvelant le mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH). La résolution s’est notamment abstenue de s’engager sur un calendrier électoral fixe, s’alignant sur les positions de la société civile haïtienne. Elle a par ailleurs souligné l’importance d’une collaboration avec la société civile, appelant à un examen du rôle du BINUH dans les six mois à venir.
La campagne coordonnée par Crisis Action a également permis d’amplifier les voix des femmes leaders de la société civile haïtienne, mettant en garde contre une violence accrue et plaidant pour une approche plus mesurée du processus électoral. Via la mise en avant de ces voix et son intervention auprès des décideurs de l’ONU, Crisis Action a joué, pendant une période tumultueuse, un rôle crucial en faveur de perspectives de stabilité et de gouvernance inclusive en Haïti.
Israël et les Territoires palestiniens occupés (2021) – Réponse d’urgence
Au printemps 2021, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence en raison de la recrudescence des violences en Israël et en Palestine. Des ONG partenaires et des experts du monde entier se sont réunis dans le but de trouver des moyens de mieux protéger les Israéliens et les Palestiniens. Il fallait pour ce faire aller […]
Au printemps 2021, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence en raison de la recrudescence des violences en Israël et en Palestine. Des ONG partenaires et des experts du monde entier se sont réunis dans le but de trouver des moyens de mieux protéger les Israéliens et les Palestiniens. Il fallait pour ce faire aller au-delà de la simple dénonciation de la violence croissante et favoriser la mise en place d’actions qui s’attaqueraient aux causes profondes afin de prévenir des escalades de plus en plus meurtrières. À cette fin, la nouvelle administration Biden aux États-Unis devait entre autre être encouragée à tenir son engagement de défendre les droits humains et à utiliser son influence dans le but d’aider à prévenir toute récurrence de violence.
Crisis Action a ainsi fédéré l’une des plus grandes et des plus diverses coalitions de son histoire, coordonnant une lettre mondiale signée par 680 personnalités et organisations éminentes venant de 75 pays, dont des Israéliens et des Palestiniens, des dirigeants mondiaux et des lauréats du prix Nobel. Tous appelaient les États-Unis à faire preuve de leadership dans le traitement des causes profondes du conflit. Crisis Action a par ailleurs oeuvré à la promotion de cette lettre sur les réseaux sociaux, le hashtag #NowIsTheTime ayant été vu près de 12 millions de fois de par le monde. Elle a également été reprise par des médias internationaux tels qu’Al Jazeera et Mediapart ainsi que d’autres médias régionaux tels que Palestine Chronicle et Gaza Post.
Myanmar (2021) – Réponse d’urgence
Crisis Action a lancé une réponse d’urgence face au coup d’État militaire de février 2021 et à la répression violente des manifestations pacifiques qui s’en est suivie. Une coalition de partenaires birmans et internationaux a été convoquée dans le but de publier une déclaration commune signée par plus de 200 organisations provenant des cinq continents. […]
Crisis Action a lancé une réponse d’urgence face au coup d’État militaire de février 2021 et à la répression violente des manifestations pacifiques qui s’en est suivie.
Une coalition de partenaires birmans et internationaux a été convoquée dans le but de publier une déclaration commune signée par plus de 200 organisations provenant des cinq continents. Cette dernière appelait à des actions tangibles qui mettraient fin à la violence. Il s’agissait plus précisément de pousser en faveur d’un embargo mondial sur les armes qui serait imposé par l’ONU contre la junte militaire du Myanmar. Crisis Action a fait en sorte que la lettre soit diffusée dans le monde entier, du New York Times au South China Morning Post. Ces efforts ont été accompagnés par une campagne intitulée #NotOneBulletMore sur les réseaux sociaux, atteignant plus de 10 millions de personnes dans le monde entier dès sa première semaine.
La réticence du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a poussé Crisis Action à mobiliser les États membres de l’ONU afin qu’ils soutiennent le message de cette déclaration. Ces efforts ont abouti à une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU appelant à la fin de tous les transferts d’armes et condamnant le coup d’État. Depuis la fin de la guerre froide, c’était la troisième fois que l’ONU émettait une telle condamnation par le biais de son Assemblée générale. Selon les termes de l’ambassadeur de l’UE Olof Skoog, il s’agissait là d’un « message ferme et puissant… [qui] délégitime la junte militaire… et démontre son isolement aux yeux du monde ».
Mozambique (2021) – Réponse d’urgence
En février 2021, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence au coeur d’un climat de violence accrue au Mozambique. Les tensions se concentraient dans la province de Cabo Delgado, riche en ressources. Des insurgés y avaient renversé quatre districts, tuant des centaines de personnes. Plus d’un demi-million de personnes ont par ailleurs été déplacées. Une […]
En février 2021, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence au coeur d’un climat de violence accrue au Mozambique.
Les tensions se concentraient dans la province de Cabo Delgado, riche en ressources. Des insurgés y avaient renversé quatre districts, tuant des centaines de personnes. Plus d’un demi-million de personnes ont par ailleurs été déplacées. Une réponse inefficace des autorités mozambicaines et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), principal organisme intergouvernemental régional, a soulevé les préoccupations des organisations de défense des droits humains et de consolidation de la paix à l’échelle régionale.
La réponse de Crisis Action a pris la forme d’une lettre signée par 31 ONG locales et internationales envoyée à la SADC et l’exhortant à une action plus ferme visant à lutter contre l’insurrection et à maintenir un accès humanitaire pour les 2,3 millions d’habitants de Cabo Delgado. Crisis Action a également oeuvré à l’organisation d’une table ronde réunissant des universitaires et des groupes de réflexion influents, explorant les moyens mis à la disposition de la SADC dans le but d’aborder ce conflit. Une « rafale de tweets », coordonnée par Crisis Action, a été orchestrée en synchronisation avec le sommet de la SADC, atteignant plus d’un million de personnes dans toute la région.
En juin 2021, la SADC a annoncé le déploiement d’une force de réserve ainsi que la formation d’un centre des opérations humanitaires et d’urgence. Elle a également encouragé les États membres à travailler avec les agences humanitaires afin de fournir l’aide nécessaire dans les zones touchées. Les commentateurs de la région ont souligné ces décisions comme étant le résultat direct des efforts de plaidoyer coordonnés par Crisis Action.
Syrie (2011-2021)
« Les efforts de Crisis Action afin d’établir des liens personnels avec les médias russes indépendants ont créé des partenariats inestimables basés sur la confiance et le respect mutuels. Leur travail nous a permis d’octroyer un aspect humain à l’implication de la Russie en Syrie. Ceci a permis au public russe de voir les Syriens non […]
« Les efforts de Crisis Action afin d’établir des liens personnels avec les médias russes indépendants ont créé des partenariats inestimables basés sur la confiance et le respect mutuels. Leur travail nous a permis d’octroyer un aspect humain à l’implication de la Russie en Syrie. Ceci a permis au public russe de voir les Syriens non pas comme des entités abstraites, mais comme des gens de chair et d’os qui travaillent dur pour la paix et la justice. » – Olga Bobrova, journaliste, Novaya Gazeta.
Entre 2011 et 2021, Crisis Action a coordonné une réponse mondiale à la guerre en Syrie. Cette guerre, ayant entraîné la mort de centaines de milliers de personnes et forcé plus de 13 millions de personnes à fuir leurs foyers dans la terreur, a incité Crisis Action à soutenir une collaboration visant à une action d’envergure de la part des parties au conflit, de l’ONU, de la Ligue arabe et de l’UE dans le but de prioriser la protection des civils.
Au cours de sa campagne syrienne, Crisis Action avait deux objectifs principaux. Premièrement, il fallait empêcher une escalade majeure et garantir la satisfaction des besoins humanitaires dans le nord-ouest, en maintenant l’attention des médias et des politiques sur le sort des civils à Idlib. Deuxièmement, il fallait faire pression pour que la libération des détenus progresse et afin que la vérité soit rétablie pour les familles. Il fallait de toute urgence améliorer l’accès aux lieux de détention, l’accès à l’information au sujet des disparus et la libération de tous ceux qui avaient été détenus arbitrairement.
Crisis Action a collaboré avec de nombreux partenaires afin de concevoir et de mener des actions de plaidoyer conjointes. Ces efforts on notamment oeuvré à:
– Garantir l’adoption puis le renouvellement de la résolution 2585 – le mécanisme transfrontalier de l’ONU qui soutient le flux d’une aide humanitaire vitale dans le nord-ouest tenu par l’opposition.
– Soutenir nos partenaires, Families for Freedom, lors d’un briefing du Conseil de sécurité de l’ONU, dans le cadre de l’un des premiers événements formels du Conseil sur les détenus.
– Soutenir la publication d’un rapport du groupe Trust and Justice Charter de détenus et de familles syriennes sur la nécessité de la mise en place d’un mécanisme international pour les personnes disparues.
– Convaincre les États-Unis d’accueillir une séance d’information du Conseil de sécurité de l’ONU marquant le 10ème anniversaire du début de la guerre, en maintenant le sort des détenus à l’ordre du jour mondial et en oeuvrant à obtenir des engagements des États membres à s’attaquer au sujet de la détention.
– Réunir 11 représentants d’ambassades et hauts fonctionnaires de l’ONU pour un briefing sur les détenus organisé par l’ambassade de Suède à Beyrouth.
– Soutenir les partenaires syriens dans la présentation de cas convaincants en faveur d’une action sur la détention lors d’un événement parallèle de l’ONU, « Dix ans de conflit en Syrie », animé par Crisis Action et auquel ont assisté des ambassadeurs et des responsables de l’ONU.
– Soutenir les réalisateurs du documentaire For Sama, nommé pour un Oscar et traitant de la situation à Idlib et une couverture via l’attribution d’une tribune dans le New York Times, un appel devant le siège de l’ONU à New York pour mettre fin au ciblage des hôpitaux et une projection du film en Russie.
– Aider à maintenir l’attention des médias mondiaux, à diversifier les voix commentant la réalité de la vie en Syrie et à faire plus de place au conflit dans le discours public et la culture populaire russes. Il s’agissait là d’une première, cristallisée par le soutien des rappeurs Amir Al-Muarri (d’Idlib) et Marisol (de Saint-Pétersbourg) qui ont partagé la scène en entamant des morceaux de hip-hop critiquant tous les belligérants qui ciblent des civils en Syrie. Un public de millions de personnes a été atteint via les réseaux sociaux et la couverture dans des médias du monde entier, notamment Al Hurra, Al Araby, la BBC, Der Tagesspiegel, Novaya Gazeta et bien d’autres.
– Organiser le premier « Syria Talk » anti-guerre à Saint-Pétersbourg, accueilli par le Comité des mères de soldats et auquel ont participé un large éventail d’activistes russes. Cet évènement a permis aux sociétés civiles des deux pays de dialoguer. À la suite de la réunion, une série de petites manifestations ont éclaté dans les rues de Saint-Pétersbourg, démontrant une opposition croissante au récit officiel russe sur la Syrie.
– Soutenir les sociétés civiles syriennes et russes dans le dépôt conjoint d’une action en justice historique contre une société militaire privée russe pour son rôle dans la torture d’un détenu en Syrie. L’affaire, décrite comme ayant des implications potentiellement importantes pour la responsabilité concernant le traitement futur des détenus en Syrie et au-delà, est l’une des collaborations novatrices issues d’une conférence de Crisis Action rassemblant 40 membres de la société civile syrienne et russe en 2019.
– Soutenir les travaux sur la responsabilité des violations des droits humains à Idlib. En réponse directe aux demandes des ONG, les conclusions d’un comité d’enquête de l’ONU formé pour enquêter sur les attaques contre les écoles et les hôpitaux à Idlib ont été rendues publiques. Le rapport conclut qu’il était « hautement probable » que le gouvernement syrien et/ou ses alliés avaient mené des frappes aériennes illégales, contribuera à garantir la responsabilité future des auteurs de ces actes.
Tanzanie (2020) – Réponse d’urgence
Quand de nombreux partenaires régionaux ont tiré la sonnette d’alarme, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence suite à une vague de violence, d’intimidation et de répression des électeurs parrainée par l’État à la veille des élections tanzaniennes d’octobre 2020. L’équipe de Crisis Action a collaboré avec ses partenaires et ses alliés, dont le Centre […]
Quand de nombreux partenaires régionaux ont tiré la sonnette d’alarme, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence suite à une vague de violence, d’intimidation et de répression des électeurs parrainée par l’État à la veille des élections tanzaniennes d’octobre 2020.
L’équipe de Crisis Action a collaboré avec ses partenaires et ses alliés, dont le Centre tanzanien de contentieux stratégique, la Commission kényane des droits humains, Kituo Cha Katiba (Centre d’Afrique de l’Est pour le développement constitutionnel) et Tanzania Elections Watch. L’objectif de cette action était de mettre en lumière les pratiques électorales inacceptables via un message unifié diffusé sur les médias nationaux et internationaux ainsi qu’une campagne menée sur les réseaux sociaux ayant atteint plus de 10 millions de personnes dans toute la région.
Crisis Action a également organisé des briefings de partenaires et autres experts régionaux à l’intention de hauts fonctionnaires de l’ONU et de l’UA. Cette action a eu pour résultats tangibles les appels à des élections libres et équitables de la part du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki.
Les violences post-électorales ont par conséquent été minimales. L’attention de l’ONU, de l’UA et des médias internationaux avait fait comprendre aux Tanzaniens – y compris au président Magufuli – que le monde les regardait.
Yémen (2018-2020)
En 2019, la campagne stratégique coordonnée avec persévérance par Crisis Action et menée par ses partenaires yéménites et internationaux a mis ce conflit jadis oublié sur le devant de la scène internationale. Des efforts de plaidoyer acharnés ont permis de propulser la crise yéménite à la une des journaux, la plaçant au premier plan des […]
En 2019, la campagne stratégique coordonnée avec persévérance par Crisis Action et menée par ses partenaires yéménites et internationaux a mis ce conflit jadis oublié sur le devant de la scène internationale. Des efforts de plaidoyer acharnés ont permis de propulser la crise yéménite à la une des journaux, la plaçant au premier plan des débats politiques et des délibérations internationales. Les voix yéménites se faisant plus audibles et les appels à trouver de nouvelles approches se faisant plus persistants, il devenait de plus en plus difficile pour les parties belligérantes et leurs soutiens de profiter du statu quo en place.
Crisis Action a notamment joué un rôle de taille dans le maintien de l’ouverture du port de Hodeïda, un point vital pour le pays. En juillet 2018, une protestation internationale orchestrée par Crisis Action a empêché une attaque anticipée dirigée par les Émirats arabes unis contre le port, évitant une catastrophe humanitaire d’envergure. Pour Crisis Action et ses partenaires, continuer de tirer la sonnette d’alarme revenait à faire en sorte que la menace s’estompe et que soit préservée une ligne d’approvisionnement cruciale pour des millions de civils yéménites. Ce succès a été salué par des responsables de l’ONU, le coordonnateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen reconnaissant en personne l’impact transformateur de Crisis Action sur cette crise.
En outre, les efforts de plaidoyer menés par Crisis Action ont joué un rôle déterminant lors de pourparlers décisifs de cessez-le-feu. Suite à l’attention internationale accrue suscitée par la crise de Hodeïda, les parties prenantes se sont réunies en Suède en décembre 2018 en vue de négocier, une première qui a abouti à un accord de cessez-le-feu pour Hodeïda. Cet accord a marqué un tournant important dans le conflit yéménite, entraînant une réduction substantielle des victimes locales. La coordination du plaidoyer humanitaire mené par Crisis Action a par ailleurs été déterminante dans le soutien à ce processus de paix, démontrant le pouvoir de la société civile dans la promotion de la paix.
Les campagnes de Crisis Action ont également exercé des pressions sur les gouvernements impliqués dans le conflit, notamment en ce qui concerne les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Au Royaume-Uni, le soutien de Crisis Action à Campaign Against the Arms Trade a contribué à une décision historique jugeant illégales les ventes d’armes britanniques à l’Arabie saoudite, entraînant la suspension de nouvelles licences d’exportation. Des efforts similaires en France et en Allemagne ont conduit à un examen accru des exportations d’armes et à des appels à des moratoires sur les ventes aux belligérants.
Aux États-Unis, la campagne coordonnée de Crisis Action a mobilisé un soutien bipartite du Congrès dans le but de mettre fin au soutien militaire américain à l’intervention saoudienne/émiratie au Yémen. Grâce à des messages unifiés, une couverture médiatique et des visites de plaidoyer de haut niveau, Crisis Action a influencé les décisions clefs du Congrès, aboutissant à des votes historiques pour suspendre l’assistance militaire aux parties belligérantes. Le soutien de Crisis Action aux défenseurs yéménites des droits humains, tels que Radhya Al-Mutawakel, a renforcé le mouvement pour le changement, bénéficiant de la reconnaissance de figures et d’institutions influentes.
Face à des défis de taille et à des intérêts bien ancrés, le plaidoyer infatigable de Crisis Action a continué de façonner le discours sur le Yémen, encourageant ainsi les efforts internationaux en faveur d’une paix durable et d’une aide humanitaire conséquente. Grâce à ses collaborations stratégiques et à son engagement indéfectible, Crisis Action est restée en première ligne des efforts visant à soulager les souffrances des civils yéménites et à résoudre l’une des crises humanitaires les plus urgentes au monde.
Nagorno-Karabakh (2020) – Réponse d’urgence
Fin septembre 2020, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence suite à l’embrasement du conflit armé qui a opposé l’Arménie à l’Azerbaïdjan au sujet du territoire disputé du Haut-Karabakh. L’équipe a donc mobilisé des responsables russes, allemands et français, les persuadant de jouer un rôle actif dans la résolution du conflit. Cette action a par […]
Fin septembre 2020, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence suite à l’embrasement du conflit armé qui a opposé l’Arménie à l’Azerbaïdjan au sujet du territoire disputé du Haut-Karabakh.
L’équipe a donc mobilisé des responsables russes, allemands et français, les persuadant de jouer un rôle actif dans la résolution du conflit. Cette action a par ailleurs réuni des personnalités de premier plan provenant des deux côtés du conflit : écrivains, militants, chefs religieux (dont Sa Sainteté Karékine II, Patriarche Suprême de l’Église apostolique arménienne) et militants de la société civile. Tous ont partagé leurs visions pour une paix durable avec les principaux décideurs politiques et les médias français, allemands et internationaux.
Après un mois de campagne, un accord de paix négocié par la Russie a abouti à un cessez-le-feu durable. L’intervention de Crisis Action a par ailleurs construit les fondations nécessaires à la protection des civils de la part des partenaires, des décideurs politiques et des militants.
Soudan du Sud (2013 – 2020)
Fin 2019, le conflit qui a éclaté au Soudan du Sud entrait dans sa 6ème année, ayant fait plus de 400.000 morts. Avec plus de 1,47 million de déplacés internes et 2,2 millions de Soudanais du Sud forcés à chercher refuge dans les pays voisins, la situation humanitaire terrible connait néanmoins un optimisme prudent grâce […]
Fin 2019, le conflit qui a éclaté au Soudan du Sud entrait dans sa 6ème année, ayant fait plus de 400.000 morts. Avec plus de 1,47 million de déplacés internes et 2,2 millions de Soudanais du Sud forcés à chercher refuge dans les pays voisins, la situation humanitaire terrible connait néanmoins un optimisme prudent grâce à une percée politique. Suite à une pression soutenue par des acteurs régionaux et internationaux, les dirigeants du Soudan du Sud sont parvenus à un compromis le 22 février 2020 dans le but de former un gouvernement d’union nationale.
Depuis 2013, Crisis Action et ses partenaires ont oeuvré à instaurer une paix durable au Soudan du Sud. Les efforts déployés à cette fin comprenaient le soutien aux capacités de la société civile sud-soudanaise et une coordination des efforts de la société civile internationale afin de maintenir la pression sur les parties prenant part au conflit, à l’échelle régionale et internationale. Ces efforts ont abouti à des avancées politiques de taille qui ont conduit à la signature de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit au Soudan du Sud (ARCSS-R) en septembre 2018.
À cet égard, voici certains des points forts du travail de plaidoyer menés en collaboration avec les divers partenaires :
2017: Catalyser la formation du Forum de la société civile sud-soudanaise et de la Coalition des femmes sud-soudanaises pour la paix en tant que plateformes de coordination des acteurs de la société civile dans le but de s’engager dans un plaidoyer collectif. L’efficacité de ces coalitions a conduit à leur inclusion dans les négociations et en tant que signataires du ARCSS-R. La Coalition des femmes a réussi à obtenir un quota de 35% pour l’inclusion des femmes dans les structures gouvernementales et continuent de jouer un rôle essentiel dans le suivi et la pression en faveur de la responsabilisation afin de s’assurer que les acteurs politiques sud-soudanais restent respectueux des obligations prévues par l’accord.
2018: Organisation du tout premier Sommet virtuel sur le Soudan du Sud qui a réuni des femmes dirigeantes influentes du monde entier pour amplifier les voix des femmes leaders du Soudan du Sud et galvaniser le soutien international pour favoriser le dialogue autour de solutions pour une paix durable et équitable au Soudan du Sud, y compris la fin des violences armées. L’un des principaux résultats de ce travail a été l’adoption d’un embargo sur les armes au Soudan du Sud par le Conseil de sécurité des Nations unies.
2019: Soutenir un conteur-documentariste, John-Allan Namu, ainsi que ses partenaires dans leur travail visant à exposer l’ampleur des profits de guerre réalisés par les élites sud-soudanaises et d’autres parties à l’échelle mondiale. Cette campagne a servi à attirer l’attention mondiale afin de faire pression sur les dirigeants sud-soudanais afin qu’ils cessent de piller le pays via les systèmes financiers kényans et ougandais et de prolonger le conflit pour leurs propres gains personnels.
2020: Faire pression sur le ARCSS-R afin que ses parties prenantes fassent des compromis qui prépareraient la formation du gouvernement d’union nationale et favoriser l’engagement du Conseil de sécurité de l’ONU via un renouvellement de l’embargo sur les armes afin de soutenir le contexte de paix fragile du Soudan du Sud.
Soudan (2019) – Réponse d’urgence
Des mois de manifestations anti-gouvernementales ont abouti à la destitution du président Omar el-Béchir, poussant Crisis Action à lancer une réponse d’urgence au Soudan en avril 2019. Cette campagne avait pour but d’exhorter à la transition pacifique vers un régime civil. Crisis Action a concentré ses efforts sur l’Union africaine (UA), l’encourageant à écouter la […]
Des mois de manifestations anti-gouvernementales ont abouti à la destitution du président Omar el-Béchir, poussant Crisis Action à lancer une réponse d’urgence au Soudan en avril 2019. Cette campagne avait pour but d’exhorter à la transition pacifique vers un régime civil.
Crisis Action a concentré ses efforts sur l’Union africaine (UA), l’encourageant à écouter la société civile soudanaise et à insister sur l’importance de remettre le pouvoir entre les mains des civils. Crisis Action a ainsi coordonné trois déclarations distinctes de la société civile, dont les exigences ont été reflétées dans deux déclarations fermes émises par l’UA qui a appelé à une transition vers un régime civil, fixant un délai pour le transfert de pouvoir. Crisis Action a également soutenu ses partenaires dans la production de deux rapports alternatifs à l’UA sur les progrès de cette transition.
Crisis Action a également organisé la visite de quatre délégués de la société civile soudanaise pour informer la Commission de l’UA, les membres du Conseil de paix et de sécurité et les missions diplomatiques à Addis-Abeba. Leur témoignage a été extrêmement influent, un ambassadeur confiant à Crisis Action par la suite qu’il « lui était impossible de trahir » ces délégués lors du vote de suspension du Soudan de l’UA.
En coulisses, Crisis Action a coordonné la rédaction et l’envoi d’une lettre privée au Conseil de paix et de sécurité de l’UA signé par huit personnalités africaines de renom. Crisis Action a également incité des chefs d’entreprise de renom à téléphoner à des responsables et ministres de l’UA à la veille d’un vote crucial afin de pousser en privé à la mise en place d’actions en faveur de la paix.
Venezuela (2019) – Réponse d’urgence
En mars 2019, à la suite d’une consultation de ses partenaires, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence ciblant la crise humanitaire au Venezuela, où plus de sept millions de personnes avaient urgemment besoin d’aide et d’où quatre millions de personnes avaient déjà fui. Il s’agissait là de la première initiative de Crisis Action en […]
En mars 2019, à la suite d’une consultation de ses partenaires, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence ciblant la crise humanitaire au Venezuela, où plus de sept millions de personnes avaient urgemment besoin d’aide et d’où quatre millions de personnes avaient déjà fui.
Il s’agissait là de la première initiative de Crisis Action en Amérique latine. Le principal objectif de cette campagne était de faire parvenir de l’aide à ceux qui en avaient le plus besoin. Via un soutien de ses partenaires, Crisis Action a exhorté l’ONU à intensifier son action sur place et à demander aux principaux gouvernements d’user de leur influence sur le Venezuela pour l’amener à accepter l’aide humanitaire internationale.
Une lettre privée coordonnée par Crisis Action a été envoyée aux membres du Groupe de contact international sur le Venezuela dirigé par l’Europe, les appelant à exiger un meilleur accès humanitaire et une réponse plus ferme à cette crise. La lettre a été bien accueillie. Peu après, le groupe a publié une déclaration commune comprenant des demandes fermes ayant pour but de s’attaquer à cette crise humanitaire. En outre, Crisis Action a organisé plusieurs visites de Feliciano Reyna, principal humanitaire vénézuélien d’Acción Solidaria, afin d’informer les principaux responsables de l’ONU ainsi que les missions diplomatiques.
Cameroun (2019) – Réponse d’urgence
À l’approche des élections camerounaises d’octobre 2018, le pays s’est vu en proie à une escalade de la violence sans précédent qui a poussé de nombreux civils à fuir. Crisis Action a donc lancé une réponse d’urgence ayant pour objectif d’amener le président sortant Paul Biya et les dirigeants séparatistes anglophones à s’engager dans un […]
À l’approche des élections camerounaises d’octobre 2018, le pays s’est vu en proie à une escalade de la violence sans précédent qui a poussé de nombreux civils à fuir. Crisis Action a donc lancé une réponse d’urgence ayant pour objectif d’amener le président sortant Paul Biya et les dirigeants séparatistes anglophones à s’engager dans un dialogue médiatisé. Cette campagne, bien que brève, a réussi à fédérer des organisations de la société civile anglophone et francophone dans le but de collaborer afin de monter une stratégie et une action commune ayant pour but de promouvoir la paix.
République démocratique du Congo (2018) – Réponse d’urgence
En mars 2018, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, a connu une escalade de la violence. Le gouvernement soutenait des attaques contre des manifestants qui exigeaient que les élections présidentielles soient organisées avant la fin de l’année. Le président Joseph Kabila était constitutionnellement empêché de se présenter à un troisième mandat. […]
En mars 2018, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, a connu une escalade de la violence. Le gouvernement soutenait des attaques contre des manifestants qui exigeaient que les élections présidentielles soient organisées avant la fin de l’année. Le président Joseph Kabila était constitutionnellement empêché de se présenter à un troisième mandat. Cependant, les élections avaient déjà été retardées et une inquiétude généralisée dans le pays et au-delà grandissait à ce sujet, pressentant que les élections n’auraient pas lieu avant la fin de l’année. Les partenaires de Crisis Action voyaient ces troubles envenimer une situation humanitaire déjà désastreuse. Une réponse d’urgence fut donc lancée, visant à prévenir de nouvelles violences et d’éventuelles atrocités de masse.
Alors que la violence gagnait du terrain en RDC, les partenaires et alliés ont estimé que le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa aurait une influence particulière auprès du président Kabila, ne serait-ce qu’en raison de sa position de président de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), un puissant bloc économique dont la RDC est membre. Crisis Action s’est donc concentrée avec ses partenaires pour amener le président Ramaphosa à encourager le président Kabila à se retirer et à permettre une transition pacifique et opportune du pouvoir. L’idée était que si le président Ramaphosa prenait la parole, d’autres dirigeants régionaux suivraient son exemple.
À la fin avril, à l’approche d’une réunion de la SADC, Crisis Action a facilité la rédaction d’une lettre conjointe de 11 organisations sud-africaines, internationales et de la diaspora congolaise au président Ramaphosa l’exhortant à user de son influence sur le président Kabila pour l’encourager à respecter le calendrier électoral. Via une étroite collaboration avec des organisations de défense des droits humains, Crisis Action a également organisé une série de réunions à Johannesburg avec des diplomates, des ONG et le ministère sud-africain des Affaires étrangères pour plaider en faveur d’élections en RDC et de l’intervention du président Ramaphosa. À la suite de ces réunions, Crisis Action a aidé le directeur régional de Human Rights Watch à obtenir une interview avec Mail & Guardian, le principal journal sud-africain.
Les 24 et 25 avril, le président Ramaphosa et d’autres chefs d’État de la SADC se sont réunis en Angola pour discuter des besoins sécuritaires de la RDC et de la crise électorale autour du président Kabila. Le communiqué externe était très diplomatique, sans aucune once de la fermeté espérée par les partenaires. Cependant, des responsables présents à la réunion ont révélé que les discussions internes étaient beaucoup plus houleuses et que le président Ramaphosa et le président angolais João Lourenço ont insisté avec force sur le fait que le président Kabila devait s’engager publiquement à laisser sa place.
République centrafricaine (2018) – Réponse d’urgence
En septembre 2017, la République centrafricaine a été en proie à une violence de plus en plus accrue de la part du gouvernement, des rebelles de la coalition musulmane Séléka et des milices chrétiennes anti-balaka. En RCA, une personne sur deux dépend d’aides pour survivre. La violence a fait passer le nombre de personnes déplacées […]
En septembre 2017, la République centrafricaine a été en proie à une violence de plus en plus accrue de la part du gouvernement, des rebelles de la coalition musulmane Séléka et des milices chrétiennes anti-balaka. En RCA, une personne sur deux dépend d’aides pour survivre. La violence a fait passer le nombre de personnes déplacées à plus d’un million et l’ONU a mis en garde contre des « signes avant-coureurs de génocide » et « un risque de basculer une nouvelle fois dans une crise humanitaire de grande ampleur ». L’intensification des attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires poussait les agences humanitaires à se retirer ou à suspendre leurs opérations en dépit des importants besoins. À la suite d’une consultation avec ses partenaires, Crisis Action a décidé de lancer une réponse d’urgence en RCA.
Loin de croire qu’il s’agissait là d’une panacée, les partenaires de Crisis Action étaient unanimes sur le fait que le renforcement de la force de maintien de la paix de l’ONU en RCA, connue sous le nom de MINUSCA, était crucial pour éviter des atrocités de masse. La pénurie mondiale de casques bleus qualifiés et les craintes de réduction du soutien américain à l’ONU rendaient ce défi quelque peu intimidant. L’ONU risquait de demander moins et le Conseil de sécurité risquait de refuser l’augmentation des troupes nécessaire à la protection des civils.
Pour s’attaquer à ces dynamiques, Crisis Action a réuni une coalition diverse qui s’est d’abord concentrée sur une demande du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité de renforcer la force centrafricaine, puis de persuader le Conseil de répondre positivement aux recommandations du Secrétaire général.
S’en est suivie la coordination de lettres conjointes et un travail médiatique ciblé dans le but de mettre en lumière les événements tragiques qui prenaient place sur le terrain. Ces activités ont conduit à une invitation de la part du Secrétaire général de l’ONU en personne. Crisis Action a permis à trois représentants d’ONG, dont un jeune leader inspirant de la RCA, de rencontrer António Guterres qui leur a fait part de sa conviction que la RCA avait besoin de plus de troupes et qu’il partagerait cette proposition avec le Conseil de sécurité. De hauts fonctionnaires de l’ONU ont qualifié le travail de la coalition “d’inestimable » et “impressionnant », déclarant qu’il avait aidé à convaincre le Secrétaire général de l’importance d’agir pour protéger les civils.
Suite au rapport du Secrétaire général recommandant une augmentation du nombre des troupes, Crisis Action a soutenu ses partenaires dans la publication d’une lettre commune, d’un document d’orientation et de deux tribunes, conçus dans le but d’encourager les membres du Conseil de sécurité à soutenir le plan du Secrétaire général.
Le 15 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité l’envoi de 900 casques bleus supplémentaires à la mission de l’ONU en République centrafricaine. Des responsables du département d’État américain ont affirmé que la pression des ONG avait été déterminante pour influencer la décision du Conseil.
Avant de mettre fin à cette réponse d’urgence, Crisis Action a mis en place un comité de coordination des principaux partenaires. Ce groupe a continué à mener une campagne efficace sur la RCA en travaillant avec la coalition plus large que Crisis Action a créée. Lorsque le Brésil est revenu sur sa promesse initiale de fournir des troupes supplémentaires, la coalition est passée à l’action pour plaider en faveur du déploiement de troupes alternatives dans le but de protéger les civils à risque.
Myanmar (2018) – Réponse d’urgence
À la fin du mois d’août 2017, les forces militaires birmanes et des extrémistes bouddhistes locaux ont attaqué les minorités ethniques Rohingya dans l’État de Rakhine, au nord-ouest du pays. S’en sont suivies des atrocités – sans précédent: pillage et incendie de villages Rohingya tout entiers, meurtres de masse de civils Rohingya, viols collectifs et […]
À la fin du mois d’août 2017, les forces militaires birmanes et des extrémistes bouddhistes locaux ont attaqué les minorités ethniques Rohingya dans l’État de Rakhine, au nord-ouest du pays. S’en sont suivies des atrocités – sans précédent: pillage et incendie de villages Rohingya tout entiers, meurtres de masse de civils Rohingya, viols collectifs et autres actes de violences sexistes et sexuelles. Bien qu’à l’époque, Crisis Action se concentrait déjà sur quatre fronts, une deuxième intervention s’avéra nécessaire lorsque près de 700 000 Rohingya furent forcés de fuir le pays. Le but était de soutenir les partenaires qui tentaient de prévenir d’autres nettoyages ethniques et de mettre fin à la souffrance humaine.
En tant que donateur clef, l’Union européenne exerce une influence de taille sur le Myanmar, fournissant des formations à l’armée et des partenariats commerciaux stratégiques depuis 2012. Compte tenu de ce rapport de choix et sachant qu’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE devait se tenir en octobre 2017, l’un des pivots de la réponse d’urgence de Crisis Action a été d’encourager l’UE à imposer des sanctions contre les autorités birmanes, certaines entreprises et l’armée.
Crisis Action a coordonné un briefing entre ses partenaires et des diplomates de l’UE afin de présenter les arguments en faveur d’une action de l’UE et permettant ainsi d’inscrire le Myanmar à l’ordre du jour des ministres des Affaires étrangères. Deux lettres privées ont ensuite été envoyées de la part de plus de 20 ONG. Elles furent adressées aux ministres des Affaires étrangères de l’UE et à Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères. Ces lettres appelaient l’UE à interrompre sa coopération avec le Myanmar et à mettre en place une série de sanctions ciblées. Crisis Action a par ailleurs soutenu une figure de la lutte des Rohingya qui a partagé un compte rendu poignant de son expérience dans une publication clef de l’UE et coordonné une action de ses partenaires sur les réseaux sociaux.
Ces efforts ont porté leurs fruits lorsqu’en octobre, l’UE a accepté d’imposer certaines sanctions à des responsables militaires birmans. Ces dernières ont été étendues, approfondies et combinées à un embargo sur les armes et les équipements en février.
En parallèle du plaidoyer mené à Bruxelles, Crisis Action a travaillé avec de nombreux partenaires lors de plusieurs réunions tenues aux Nations Unies dans le but de sensibiliser au sujet de la crise birmane et d’oeuvrer en faveur d’une réponse internationale. Ces efforts ont permis d’obtenir une déclaration présidentielle forte de la part du Conseil de sécurité ainsi qu’une résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies condamnant le nettoyage ethnique des Rohingya.
Un autre volet de cette campagne consistait à faire pression sur le gouvernement indien afin d’éviter qu’Il n’expulse 400 000 réfugiés Rohingya avant qu’un jugement ne soit émis par la Cour suprême.
Dans sa toute première grande coalition indienne, Crisis Action a contribué à rédiger une lettre ouverte au Premier ministre indien Modi, récoltant 51 signatures de personnalités indiennes de renom dont Shashi Tharoor, ancien ministre d’État indien et ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies ; Palaniappan Chidambaram, ancien ministre de l’Intérieur de l’Union indienne ; et Miloon Kothari, ancien Rapporteur spécial des Nations Unies. Cette lettre a été couverte par le Times of India (quotidien anglophone le plus lu en Inde), The Quint et le Navbharat Times. Elle a également été tweetée par l’ancien ministre Tharoor à ses 5,8 millions d’abonnés.
Yémen (2017) – Réponse d’urgence
En mars, des décideurs politiques ont averti Crisis Action d’un assaut aérien potentiellement imminent de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite sur le port crucial du Yémen à Hodeïda. Il s’agissait d’un point hautement stratégique par lequel une grande partie de la nourriture et de l’aide était importée pour être ensuite acheminée vers 17 millions […]
En mars, des décideurs politiques ont averti Crisis Action d’un assaut aérien potentiellement imminent de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite sur le port crucial du Yémen à Hodeïda. Il s’agissait d’un point hautement stratégique par lequel une grande partie de la nourriture et de l’aide était importée pour être ensuite acheminée vers 17 millions de personnes dans le besoin. Crisis Action a donc oeuvré avec des ONG partenaires dans le but d’augmenter les coûts politiques pour la coalition saoudienne et ses soutiens (notamment les États-Unis et le Royaume-Uni) en orchestrant un tollé international contre les effets humanitaires catastrophiques d’une telle attaque contre le port.
Crisis Action a donc réuni un groupe de plus de 40 anciens diplomates, travailleurs humanitaires et experts dans le but de souligner, sur la place publique, le risque de famine auprès des politiciens britanniques. L’alarme a également retenti dans l’ensemble de notre réseau, permettant aux ONG partenaires de produire une déclaration conjointe ainsi que des communiqués de presse dans le but d’informer les hauts responsables de l’ONU et du Royaume-Uni. Un responsable du gouvernement britannique a notamment déclaré que, suite à la pression de la société civile britannique, le Premier ministre avait soulevé l’importance de Hodeïda et la situation humanitaire auprès du roi Salmane d’Arabie saoudite et de son ministre de la Défense. Le journal The Times a par ailleurs cité des personnes proches du gouvernement saoudien ayant affirmé que le tollé international sur l’impact humanitaire avait influencé la décision de renoncer à attaquer le port.
En mai, dans le but de maintenir la pression pour éviter une attaque contre Hodeïda, Crisis Action a soutenu Radhya Al-Mutawakel, présidente de l’organisation yéménite de défense des droits humains Mwatana, afin qu’elle puisse informer le Conseil de sécurité de l’ONU et appeler à ce que le port soit protégé. C’était la première fois qu’un militant de la société civile yéménite parvenait à se faire entendre par le Conseil. Crisis Action a également organisé une campagne sur les réseaux sociaux. Intitulée #YemenCantWait, cette campagne a atteint plus de sept millions de personnes en une semaine.
Après une année de silence quasi total, le Conseil de sécurité a publié une déclaration présidentielle appelant avec fermeté à protéger les civils demandant à ce que le port de Hodeïda soit sauvegardé en tant que « planche de salut pour le soutien humanitaire ». Les gouvernements britannique, français et suédois ont par ailleurs souligné que la pression des ONG, coordonnée par Crisis Action, avait joué un rôle déterminant dans cette prise de position. Étant donné que les États-Unis et le Royaume-Uni ont soutenu cette déclaration et sont les principaux soutiens de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, il semble inconcevable, au moment de la rédaction, qu’une attaque puisse se produire. La prévention de l’attaque contre le port a permis à l’aide de continuer à parvenir à des millions de personnes dans le besoin.
Il fallait cependant continuer d’accroitre la pression sur l’Arabie saoudite et les États-Unis afin qu’ils protègent mieux les civils au Yémen. Crisis Action a donc rassemblé ses partenaires pour renforcer l’opposition du Congrès américain au renouvellement des ventes d’armes américaines à l’Arabie saoudite. Crisis Action a travaillé avec Oxfam, le Comité des amis pour la législation nationale et le Projet de paix au Yémen pour organiser une table ronde sur le Yémen à laquelle ont participé 41 collaborateurs du Congrès, dont quatre experts américains en sécurité nationale travaillant dans des think tanks, certains progressistes et d’autres conservateurs. Un ancien ambassadeur américain au Yémen a par ailleurs exhorté en privé les sénateurs à s’opposer aux ventes d’armes et coordonné un travail médiatique d’envergure en faveur de cette cause aux États-Unis. Bien que le Sénat américain ait finalement approuvé les ventes d’armes, il l’a fait avec une très faible marge. L’opposition étonnamment élevée (la plus forte opposition aux ventes d’armes saoudiennes jamais enregistrée) a clairement indiqué les préoccupations du Sénat concernant les violations des droits humains au Yémen. Cela a également accru le contrôle sur la façon dont ces armes étaient utilisées au Yémen et a augmenté la pression sur l’Arabie saoudite et les États-Unis pour minimiser les pertes civiles de ce conflit.
République démocratique du Congo (2016-2017) – Réponse d’urgence
Le second mandat présidentiel de Joseph Kabila devait toucher à sa fin le 19 décembre 2016. Cependant, le gouvernement invoquait des obstacles à la tenue de nouvelles élections, ce qui impliquait une prolongation du mandat présidentiel. Une impasse se profilait donc entre le gouvernement de Kinshasa et l’opposition, conduisant à une exacerbation des tensions politiques […]
Le second mandat présidentiel de Joseph Kabila devait toucher à sa fin le 19 décembre 2016. Cependant, le gouvernement invoquait des obstacles à la tenue de nouvelles élections, ce qui impliquait une prolongation du mandat présidentiel. Une impasse se profilait donc entre le gouvernement de Kinshasa et l’opposition, conduisant à une exacerbation des tensions politiques dans tout le pays. En août 2016, Crisis Action a mobilisé une réponse d’urgence en prévision de l’escalade annoncée qui promettait de basculer vers la violence, s’accompagnant de nouvelles atteintes aux droits humains contre les civils.
De nombreux observateurs considéraient cette impasse politique comme une situation compromettante pour la paix et la stabilité du pays et comme étant capable d’avoir de graves conséquences humanitaires dans toute la région. Crisis Action a donc travaillé avec ses partenaires à la prévention des violences massives contre les civils si les dates des élections n’étaient pas annoncées dans de brefs délais. À cette fin, Crisis Action a intensifié son plaidoyer sur tous les fronts et toutes les parties prenantes, y compris le facilitateur de l’UA pour le dialogue national, afin de garantir que les résultats des négociations prennent en compte les demandes des principales figures de l’opposition et qu’un calendrier révisé soit approuvé pour les élections de 2017.
Yémen (2016) – Réponse d’urgence
En mars 2015, l’Arabie saoudite a dirigé une coalition de pays dans une campagne de frappes aériennes et un blocus naval au Yémen. La coalition intervenait aux côtés des forces loyales au président Abdrabbuh Mansour Hadi dans un conflit qui avait éclaté une semaine plus tôt avec les Houthis et l’ancien président Ali Abdallah Saleh. […]
En mars 2015, l’Arabie saoudite a dirigé une coalition de pays dans une campagne de frappes aériennes et un blocus naval au Yémen. La coalition intervenait aux côtés des forces loyales au président Abdrabbuh Mansour Hadi dans un conflit qui avait éclaté une semaine plus tôt avec les Houthis et l’ancien président Ali Abdallah Saleh. En quelques mois, des milliers de personnes sont tuées, le pays était au bord de la famine, et quatre Yéménites sur cinq avaient besoin d’une aide humanitaire. Les deux camps commettaient des violations généralisées du droit humanitaire international.
Face à la détérioration de la situation pour les civils yéménites, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence en août 2015. L’objectif était un cessez-le-feu, avec un accent mis sur le Royaume-Uni et les États-Unis : bien que les Houthis aient également été responsables de violations du droit humanitaire international et des droits humains d’autres Yéménites, l’alliance britannique et américaine avec le Royaume d’Arabie saoudite (KSA) et la sensibilité de la KSA aux critiques dans les médias occidentaux offraient une réelle perspective d’impact.
Aux côtés des efforts des partenaires, nous avons travaillé avec :
- Des partenaires humanitaires lors de séances d’information avec des législateurs américains et britanniques, ce qui a conduit des sénateurs et des députés à remettre en question la politique de leurs gouvernements sur le Yémen ;
- L’ancien secrétaire d’État britannique au Développement international, Andrew Mitchell MP, dont un article dans le Guardian, affirmant que le Royaume-Uni avait externalisé sa politique étrangère à ses alliés du Golfe, a conduit à des rapports sur une inquiétude croissante au sein du Foreign Office britannique ;
- Une lettre conjointe de 13 partenaires adressée au Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne, qui a été utilisée par des membres du Conseil pour s’assurer que le Royaume-Uni et d’autres pays appuient un appel à un cessez-le-feu ;
- Le général de division Tim Cross (retraité), qui a affirmé dans le Telegraph que le Royaume-Uni avait la responsabilité, en tant qu’allié de l’Arabie saoudite, de souligner que la KSA n’agissait pas dans l’intérêt britannique, saoudien ou yéménite et devait passer d’une stratégie militaire défaillante à une stratégie politique pour obtenir un cessez-le-feu ;
- Les intellectuels yéménites Farea Al-Muslimi et Rafat Al-Akhali, qui ont écrit dans le New York Times que les dirigeants des parties en conflit devaient arrêter les combats et lever leur blocus
- L’ancien ambassadeur britannique auprès des Nations unies, Sir Jeremy Greenstock, qui a écrit dans The Times que « le Royaume-Uni doit réfléchir à la meilleure manière de soutenir un processus de paix durable et la stabilité dans la région » en révisant ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite et en travaillant d’urgence pour rétablir un cessez-le-feu. Cela a suivi la publication d’un avis juridique par Philippe Sands, commandé par Amnesty, Saferworld et d’autres, qui a été présenté dans le programme Newsnight de la BBC. Sands a affirmé que les ventes d’armes du Royaume-Uni à l’Arabie saoudite violaient les lois nationales et internationales, compte tenu des violations du droit humanitaire international par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen.
Des pourparlers politiques ont débuté au Koweït en avril, accompagnés d’une cessation partielle des hostilités. Cela a conduit à une réduction spectaculaire des frappes aériennes et des combats au sol, et pour la première fois, les analystes s’attendaient à ce que les pourparlers politiques produisent un accord permettant de préserver ces avancées pour la protection des civils. Le 25 avril 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies a également appelé à une feuille de route pour mettre fin au conflit et établir la sécurité et la gouvernance, a demandé au Secrétaire général de faire un rapport dans les 30 jours, et a exhorté toutes les parties à respecter la cessation des hostilités.
Les informations provenant de contacts aux Nations unies, à la Ligue arabe, au Conseil de sécurité et d’analystes sur le Yémen suggéraient que l’Arabie saoudite en particulier était désireuse de conclure un accord en raison des critiques en Occident sur la manière dont le conflit au Yémen était mené, critiques en grande partie coordonnées et catalysées par Crisis Action avec nos alliés et partenaires.
Sur la base de l’idée que nos efforts collectifs avaient contribué à l’élan vers un cessez-le-feu, Crisis Action a décidé fin avril 2016 de mettre fin à sa réponse d’urgence au Yémen.
République démocratique du Congo (2016) – Réponse d’urgence
En septembre 2016, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence en République démocratique du Congo (RDC) face à l’embrasement des protestations contre la réticence apparente du président Kabila à se retirer suite à ses deux mandats. Une coalition d’ONG, dont le groupe congolais de femmes SEPPAF , l’Initiative pour une société ouverte en Afrique australe […]
En septembre 2016, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence en République démocratique du Congo (RDC) face à l’embrasement des protestations contre la réticence apparente du président Kabila à se retirer suite à ses deux mandats. Une coalition d’ONG, dont le groupe congolais de femmes SEPPAF , l’Initiative pour une société ouverte en Afrique australe (OSISA) , Human Rights Watch et International Crisis Group, ont conseillé Crisis Action dans la conception d’une stratégie ayant pour but de prévenir la violence électorale en forgeant un accord sur un processus électoral. Ce dernier devait bénéficier d’un soutien suffisant du président Kabila, de figures clefs de l’opposition et de la société civile.
La stratégie collective coordonnée par Crisis Action ciblait un accord sur une transition politique via trois ensembles de puissants médiateurs.
Elle s’est tout d’abord appuyée sur de solides partenaires, dont Christian Aid et CAFOD (l’organisation caritative catholique internationale de développement d’Angleterre et du Pays de Galles). C’est ainsi que les évêques catholiques de RDC ont été identifiés comme détenteurs d’un pouvoir de taille, étant les principaux acteurs non étatiques respectés par le peuple, l’opposition et le président Kabila lui-même. En collaboration avec CAFOD, Crisis Action a partagé les informations et analyses de ses partenaires congolais et internationaux avec les évêques, ainsi que des encouragements à utiliser leur influence en faveur d’une médiation pacifique. En octobre, Crisis Action a planifié un voyage au siège de l’Union africaine pour les évêques, afin qu’ils puissent plaider pour une nouvelle approche de la médiation de la crise. Le voyage a été annulé à la dernière minute lorsque le président Kabila a demandé en personne aux évêques de faciliter les négociations à Kinshasa.
Afin de compléter le travail des évêques, Crisis Action a également identifié des organisations de femmes clefs en capacité d’influer sur le président Kabila. C’est ainsi que 80 groupes de femmes de 25 pays ont été réunis dans une lettre ouverte exhortant le président Kabila à respecter la Constitution et à saisir « la chance d’offrir à la RDC sa première transition pacifique du pouvoir”. L’appel de la coalition, qui faisait référence aux violences sexistes et sexuelles généralisées subies par les femmes et les filles, a été largement couvert par des médias influents et repris dans le monde entier par l’ensemble des partenaires de Crisis Action.
Enfin, les participants à une table ronde en Afrique du Sud avec l’Initiative pour une société ouverte en Afrique australe (OSISA) et d’autres partenaires ont identifié l’influence des présidents de l’Angola et du Congo-Brazzaville sur le président Kabila. S’appuyant sur cette analyse, Crisis Action a oeuvré en collaboration avec trois éminentes dirigeantes africaines afin d’exhorter en privé ces présidents à user de cette influence en faveur de la paix. Ces dirigeantes étaient la lauréate du Prix Nobel, Leymah Gbowee ; la lauréate du prix Ginetta Sagan pour les défenseurs des droits des femmes, Julienne Lusenge ; et l’ambassadrice de bonne volonté de l’Union africaine, Nyaradzayi Gumbonzvanda.
Le 31 décembre 2016, les évêques ont réussi à négocier un accord historique pour une transition politique et des élections qui auraient lieu au plus tard à la fin de l’année 2017. L’accord reflétait les demandes des coalitions de femmes coordonnées par Crisis Action, réduisant les tensions dans le pays et évitant un embrasement qui avait toutes les chances d’aboutir vers une violence généralisée.
Burundi (2015 – 2016) – Réponse d’urgence
« En tant qu’activistes burundais, Crisis Action nous a offert une plateforme rare qui nous a permis de dire la vérité aux grands de ce monde à un moment critique. » Dr. Marie Louise Baricako, Présidente du Mouvement des Femmes et Filles du Burundi pour la Paix et la Sécurité et Co-dirigeante de la délégation des dirigeants […]
« En tant qu’activistes burundais, Crisis Action nous a offert une plateforme rare qui nous a permis de dire la vérité aux grands de ce monde à un moment critique. » Dr. Marie Louise Baricako, Présidente du Mouvement des Femmes et Filles du Burundi pour la Paix et la Sécurité et Co-dirigeante de la délégation des dirigeants de la société civile burundaise au Conseil de sécurité de l’ONU, avril 2016.
Lorsqu’en avril 2015, le président du Burundi depuis 10 ans, Pierre Nkurunziza, décide de se présenter à un troisième mandat, il plonge son pays dans le chaos. De nombreux Burundais considèrent alors sa candidature comme anticonstitutionnelle, une violation des Accords d’Arusha de 2000 qui avaient ramené la paix dans le pays après une guerre civile de 12 ans (1993-2005). Des milliers de personnes manifestent dans les rues et font face à une violente répression de la part des forces armées du gouvernement et de sa milice de jeunesse. S’en suivent les intimidations, les arrestations arbitraires et les assassinats ciblés de membres de la société civile, de journalistes et de leaders de l’opposition et des dizaines de milliers de personnes fuient le pays pour éviter la violence.
Crisis Action a donc lancé une réponse d’urgence afin d’empêcher le pays de replonger dans un conflit armé, juste avant les élections présidentielles.
Peu de temps plus tard, la Communauté d’Afrique de l’Est a appelé au « désarmement urgent de tous les milices de jeunes alliés aux partis politiques, un écho aux appels précédemment lancé par des ONG locales ». L’élection présidentielle s’est déroulée le 21 juillet 2015 et la Commission électorale a annoncé la victoire du président Nkurunziza, avec 70% des voix. La situation est donc restée tendue et la population n’était pas sans craindre un retour du conflit armé. Entre temps, la répression des droits humains a continué de faire des ravages. Étant donné la demande continue d’une action internationale pour prévenir de nouveaux conflits, Crisis Action a poursuivi son engagement en faveur de la protection des civils.
En février 2016, l’Union européenne a annoncé qu’elle suspendrait l’aide au développement versée directement au gouvernement burundais mais qu’elle continuerait à financer des programmes humanitaires et des projets de développement non gouvernementaux. Les consultations restaient cependant ouvertes et l’aide au développement versée par l’UE maintenue en cours d’examen, incitant ainsi le gouvernement à changer de cap.
Lorsque la violence armée a atteint son paroxysme le 11 décembre 2015, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a pris une mesure sans précédent : envoyer une mission de maintien de la paix africaine au Burundi afin de stabiliser la situation et d’éviter des crimes de masse. Le gouvernement du Burundi s’est empressé de condamner cette décision, avertissant que des troupes armées seraient traitées comme une force d’invasion. Pour faire pression sur l’UA, Crisis Action a réuni une puissante coalition de chefs d’entreprise et de leaders civiques africains de renom dans une lettre ouverte remise aux principaux chefs d’État africains avant le sommet de l’UA en janvier 2016. Y figuraient les signatures de l’ancienne chef des droits humains de l’ONU Navi Pillay, du plus jeune milliardaire d’Afrique Ashish Thakkar, de l’entrepreneur en télécommunications Mo Ibrahim, ainsi que d’autres. La coalition appelait les dirigeants africains à mettre en œuvre leur décision et à stabiliser la situation. La lettre ouverte a été largement reprise par divers grands médias africains et par nos partenaires à l’échelle internationale.
Malheureusement, les chefs d’État africains sont revenus sur leur décision, refusant d’envoyer une mission de maintien de la paix sans le consentement du gouvernement hôte. Suite à l’inaction de l’UA, Crisis Action et ses partenaires ont recentré leurs efforts sur le Conseil de sécurité de l’ONU, où l’idée d’une force de police de l’ONU pour protéger les civils gagnait déjà du terrain.
Trois mois plus tard, à la fin du mois de juillet 2016, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé une résolution autorisant le déploiement d’une police de l’ONU au Burundi comme l’avait demandé la délégation. Une étape positive dans le travail de lutte dissuasive contre les abus des droits humains.
Nigeria (2015) – Réponse d’urgence
Face aux avertissements généralisés de violences autour des élections présidentielles retardées au Nigeria le 28 mars 2015 et à l’augmentation des attaques contre les civils par Boko Haram, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence pour soutenir le plaidoyer des partenaires en faveur de la protection des civils. Crisis Action a travaillé avec ses partenaires […]
Face aux avertissements généralisés de violences autour des élections présidentielles retardées au Nigeria le 28 mars 2015 et à l’augmentation des attaques contre les civils par Boko Haram, Crisis Action a lancé une réponse d’urgence pour soutenir le plaidoyer des partenaires en faveur de la protection des civils.
Crisis Action a travaillé avec ses partenaires pour développer une stratégie en deux volets axée sur la réduction des risques de violences liées aux élections et la protection des civils dans les zones touchées par Boko Haram.
Pour prévenir les violences liées aux élections, Crisis Action a collaboré avec :
- Le président de la Commission nigériane des droits de l’homme, Chidi Odinkalu, sur un article d’opinion appelant la communauté internationale à soutenir les efforts pour maintenir le calme pendant les élections, publié dans le Huffington Post et Zeit Online.
- Des acteurs et célébrités d’origine nigériane, y compris Nakeem Kae-Kazim (de « Hotel Rwanda ») et Stephen K Amos, pour diffuser des messages sur les réseaux sociaux en faveur d’élections pacifiques et crédibles.
Heureusement, et contrairement aux prévisions même les plus optimistes, les élections présidentielles se sont déroulées en grande partie pacifiquement, avec seulement quelques poches de violence. Cela a été un succès retentissant pour le pays, marquant la première fois dans l’histoire du Nigeria qu’un changement pacifique de président a eu lieu par des élections libres, justes et démocratiques.
Pour soutenir les efforts des partenaires visant à améliorer la protection des civils dans les zones touchées par Boko Haram, Crisis Action a aidé :
- Sept organisations de droits de l’homme et de protection des civils à influencer les délibérations du Conseil de sécurité des Nations unies sur Boko Haram. Une note conjointe mettant en évidence les éléments clés nécessaires à une résolution du Conseil de sécurité (UNSCR) pour s’attaquer de manière globale à Boko Haram et assurer que les civils ne soient pas exposés à des risques supplémentaires a été coordonnée. Grâce à cette note, Crisis Action a facilité le plaidoyer des partenaires auprès des décideurs à Londres, New York, Bruxelles, La Haye et Paris. Les messages clés figuraient dans les derniers projets de la résolution avant que les négociations ne stagnent, y compris l’appel à une unité de suivi des victimes civiles.
- Onze dirigeants de la société civile nigériane et ouest-africaine à lancer un appel public aux dirigeants nigérians pour qu’ils soutiennent le projet de résolution afin de protéger les civils. Cet appel public a été publié sur ReliefWeb et dans The Telegraph, et largement diffusé auprès des décideurs politiques.
- Des partenaires humanitaires opérant au Nigeria à transmettre les réalités sur le terrain aux discussions à l’ONU. La mission nigériane à l’ONU a ensuite cité ces informations, mot pour mot, au Conseil de sécurité pour sensibiliser à la crise humanitaire au Nigeria.
- Une coalition de leaders de la société civile nigériane à coordonner un plaidoyer national avec des liens solides au nouveau gouvernement. En les aidant à parler d’une seule voix, nous avons veillé à ce que les messages clés soient repris textuellement dans une soumission au comité de transition, ce qui a influencé l’approche du nouveau gouvernement face à Boko Haram.
- Le général britannique Sir Nick Parker, à rédiger un article d’opinion sur Boko Haram publié au Royaume-Uni et au Nigeria, dans The Times, The Guardian Nigeria et le Huffington Post. Il y soulignait les engagements du président Buhari à tenir les auteurs de violations des droits humains dans l’armée nigériane responsables. Le général Parker a exhorté la communauté internationale à soutenir l’armée nigériane dans une approche qui s’attaque au sous-développement et aux griefs alimentant l’insurrection.
L’insurrection de Boko Haram a coûté environ 15 000 vies en six ans. Cependant, après avoir contrôlé environ 20 000 miles carrés de territoire, la taille des territoires de Boko Haram avait considérablement diminué en 2016. L’offensive régionale de l’armée nigériane a permis de récupérer des territoires clés, des armes, ainsi que de lancer un programme de réhabilitation pour les membres de Boko Haram faisant défection. Bien que des progrès aient été réalisés, des attaques attribuées à Boko Haram persistaient encore début 2016, et des preuves suggéraient que le groupe détenait encore des territoires et des bases dans certaines zones rurales reculées du nord du Nigeria. Tant que les attaques persistent, nos partenaires nigérians et internationaux continueront à travailler pour garantir que les efforts visant à vaincre totalement l’insurrection rendent les civils plus en sécurité.
République Centrafricaine (2013) – Réponse d’urgence
« Crisis Action m’a aidé à obtenir un accès privilégié aux décideurs haut placés à l’Élysée et au Ministère des Affaires étrangères. Grâce à leur agile travail de coordination en coulisses, j’ai eu l’opportunité d’influencer directement le gouvernement français au sujet de la crise humanitaire et sécuritaire dévastatrice en République Centrafricaine. Crisis Action a aussi […]
« Crisis Action m’a aidé à obtenir un accès privilégié aux décideurs haut placés à l’Élysée et au Ministère des Affaires étrangères. Grâce à leur agile travail de coordination en coulisses, j’ai eu l’opportunité d’influencer directement le gouvernement français au sujet de la crise humanitaire et sécuritaire dévastatrice en République Centrafricaine. Crisis Action a aussi organisé des interviews en direct sur des journaux télévisés, m’offrant ainsi une plateforme publique pour tirer la sonnette d’alarme sur la crise dans mon pays ».
Archevêque de Bangui
En mars 2013, après des mois de combats, la coalition rebelle Seleka a renversé le gouvernement, et leur dirigeant, Michel Djotodia, s’est proclamé Président, menant la RCA vers une crise humanitaire et sécuritaire massive. Pour répondre aux attentes de ses partenaires, Crisis Action a aidé à :
- Organiser un appel regroupant les agences clés des Nations Unies présentes en RCA et les ONG humanitaires et des droits de l’Homme pour développer une stratégie rapide sur la meilleure façon d’agir ;
- Construire une coalition de 9 éminentes agences d’aide et de l’Archevêque de Bangui pour souligner l’ampleur de la crise humanitaire et appeler à davantage d’aide pour les populations civiles. Cet appel conjoint, développé conjointement avec le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a précédé un voyage en RCA de la Secrétaire Générale adjointe de l’OCHA, Valérie Amos ;
- Coordonner un travail médiatique pour porter l’attention des médias internationaux sur les 4.6 millions de personnes affectées par la crise, les 200.000 personnes déplacées à cause des violences, et le risque que la crise déstabilise l’ensemble de l’Afrique centrale. Les retombées médiatiques incluent un article en première page du New York Times (qui se base sur l’appel conjoint facilité par Crisis Action pour mettre en lumière le désastre humanitaire et cite les partenaires Amnesty International et la FIDH), une interview en direct sur France 24 et TVMonde (dans laquelle l’Archevêque souligne les « conséquences désastreuses de la rébellion pour les Centrafricains ») et aussi une large couverture dans le Washington Post, Chicago Tribune, Africa Review et d’autres encore ;
- Travailler avec les principaux groupes de protection des droits de l’Homme et de prévention des conflits pour appeler l’ONU, l’Union Africaine et la France à protéger les droits de l’Homme et restaurer la sécurité dans le pays. L’appel demandait également à la communauté internationale de surveiller davantage la situation des droits de l’Homme et d’augmenter le nombre de bailleurs de fonds. Des responsables du Département Politique et de Maintien de la paix de l’ONU et le Haut-commissaire aux droits de l’Homme y ont répondu favorablement ;
- Organiser des réunions pour appeler les décideurs politiques clés à mettre en œuvre les recommandations mentionnées ci-dessus. A Paris, cela s’est traduit par une réunion de haut-niveau pour l’Archevêque et les partenaires de Crisis Action à l’Élysée avec le cabinet du Président François Hollande ainsi que par des réunions avec les Ministères des affaires étrangères et de la Défense afin de porter les recommandations humanitaires et de sécurité à l’attention directe des décideurs politiques français. Au même moment, à New York, nous avons organisé des réunions avec des membres clés du Conseil de sécurité de l’ONU en amont de leur briefing sur la RCA prévu en juillet.
En juillet 2013, l’Union Africaine a voté en faveur de la création d’une force africaine en RCA (la FOMAC) visant à mieux protéger les civils, comme l’appel conjoint le préconisait. Le plaidoyer collectif constitue un point de référence pour les débats politiques et ses points principaux ont été repris par la suite par Valérie Amos, Kristalina Georgiava, la Commissaire européenne à l’Aide humanitaire, et d’autres encore. La réponse directe des responsables du coup d’État au communiqué de presse conjoint des ONG stipulait que la sécurité s’était améliorée et niait les accusations des « groupes d’aides ». Ceci démontre que le plaidoyer facilité par Crisis Action a atteint les niveaux de décision les plus élevés en RCA. De plus, en juillet 2013, le Royaume-Uni et l’UE ont chacun promis une aide supplémentaire de 8 millions de dollars et, en août 2013, la France a annoncé qu’elle mettrait à disposition une aide supplémentaire de 2 millions d’euros, ce qui constituait l’un des objectifs clés de l’appel conjoint. A la demande du Président Hollande, Crisis Action a également organisé une réunion à l’Élysée avec ses partenaires.
Armée de résistance du Seigneur (2010-2013)
« Depuis l’entrée en scène de Crisis Action, c’est le jour et la nuit en terme de coordination du plaidoyer, à l’ONU et à travers le monde, pour combattre la menace posée par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Crisis Action a anticipé et organisé des moments uniques de plaidoyer sur la LRA à l’Union […]
« Depuis l’entrée en scène de Crisis Action, c’est le jour et la nuit en terme de coordination du plaidoyer, à l’ONU et à travers le monde, pour combattre la menace posée par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Crisis Action a anticipé et organisé des moments uniques de plaidoyer sur la LRA à l’Union Africaine (UA), l’ONU, l’Union Européenne (UE) et dans des capitales clés. »
Paul Ronan, directeur du plaidoyer, The Resolve LRA Crisis Initiative
Depuis 2008, l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, ou LRA) a tué au moins 2 300 personnes, en a enlevé plus de 3 000 et a déplacé plus de 440 000 civils au Soudan du Sud, au Congo et en République centrafricaine.
Depuis la fin de l’année 2010, Crisis Action joue un rôle clé en catalysant une réponse internationale pour s’attaquer à la crise provoquée par la LRA. Crisis Action a coordonné une campagne de plaidoyer collectif auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, poussant l’ONU à lancer une réponse régionale urgente face à la LRA et à établir une présence de l’ONU plus proactive dans les régions affectées par la LRA. Cette initiative a réussi à prévenir une répétition des « massacres de Noël » perpétrés par la LRA en 2008 et 2009, au cours desquels des centaines de civils avaient été tués.
Le bureau de Crisis Action à Nairobi a organisé des séances d’information sur la gestion de la menace posée par la LRA avec des dirigeants de l’UA qui participaient aux négociations. L’UA a par la suite adopté les recommandations plus fortes, prévoyant entre autres la mise sur pied d’une force militaire régionale et d’un centre conjoint d’opérations.
En 2012, Crisis Action a organisé la venue de représensants de la societé civile locale provenant de zones affectées par les atrocités de la LRA pour informer le Conseil de sécurité de l’ONU, le Congrès américain et les décideurs politiques de l’UE. Suite à leurs séances d’information, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est vu présenter, et a approuvé, la toute première Stratégie de l’ONU sur la LRA – concrétisant un objectif de la campagne poursuivi depuis longtemps par les partenaires de Crisis Action. Nous continuons de mobiliser nos partenaires pour faire en sorte que ces initiatives internationales sur la LRA soient pleinement mises en œuvre et que les civils soient protégés contre les attaques du groupe rebelle.
Israël et les Territoires palestiniens occupés (2007-2013)
«Crisis Action a mis sur pied une coalition extrêmement efficace de partenaires de la société civile pour que la situation tragique de la population de Gaza soumise au blocus reste exposée aux yeux du public et des décideurs en Europe. L’organisation a joué un rôle crucial, aidant à mobiliser un positionnement international plus clair et […]
«Crisis Action a mis sur pied une coalition extrêmement efficace de partenaires de la société civile pour que la situation tragique de la population de Gaza soumise au blocus reste exposée aux yeux du public et des décideurs en Europe. L’organisation a joué un rôle crucial, aidant à mobiliser un positionnement international plus clair et plus cohérent, nécessaire pour mettre enfin un terme au blocus ».
John Ging, ex-directeur de l’UNRWA, Opérations à Gaza
Depuis 2007, Crisis Action a travaillé avec ses partenaires pour mettre en évidence l’impact humanitaire du blocus israélien sur la bande de Gaza. En 2013, Crisis Action a soutenu ses partenaires pour faire pression sur l’UE afin qu’elle mette fin au commerce avec les colonies israéliennes illégales en Cisjordanie, qui menace la viabilité d’une solution pacifique à deux États au conflit.
Dans un premier temps, Crisis Action a collaboré avec ses partenaires pour mettre l’accent sur la situation dans la Bande de Gaza et pour demander aux gouvernements de prendre des mesures afin de lever le blocus imposé à la population gazaouie. Cette campagne a inclus la publication d’une série de rapports majeurs conjoints d’ONG qui ont attiré l’attention des médias sur Gaza et qui ont également contribué à un renforcement de la position européenne contre le blocus et, depuis 2010, à un assouplissement partiel de certaines restrictions. Malheureusement, le blocus est toujours en place malgré l’assouplissement partiel, et il risque de se perpétuer encore.
En dehors du blocus, Crisis Action a également apporté son soutien à des partenaires pour appeler à ce que toutes les parties soient amenées à rendre des comptes pour les violations commises lors de la guerre de 2009, et pour appeler l’Europe à soutenir clairement la réconciliation israélo-palestinienne. En 2009, Crisis Action a mobilisé ses partenaires pour mettre en lumière certaines incohérences majeures dans la position de l’UE sur le processus de paix au Moyen-Orient, contribuant à l’adoption d’une position beaucoup plus audacieuse de l’UE en décembre 2009.
Depuis fin 2011, Crisis Action a travaillé avec ses partenaires pour mettre fin aux colonies israéliennes dans les Territoires Palestiniens occupés, qui sont l’un des principaux obstacles à la paix et constituent des violations massives du droit international et des droits de l’homme. Crisis Action a forgé une coalition pour exhorter l’UE à passer de la condamnation rhétorique des colonies illégales à l’adoption de mesures concrètes.
Parmi les nombreuses actions réalisées, Crisis Action a notamment facilité la publication du rapport «La Paix au Rabais» par une large coalition de 22 organisations européennes de la société civile. Le rapport décrit un ensemble clair de mesures visant à combler les lacunes importantes dans les politiques de l’UE qui ont permises aux colonies jusque là de bénéficier des financements européens et du commerce avec l’UE.
En Juillet 2013, l’UE a publié des lignes directrices excluant fermement les colonies de ses programmes de financement. L’UE s’est également engagée à adopter des lignes directrices sur l’étiquetage précis des produits fabriqués dans les colonies en territoires occupés pour permettre aux consommateurs de les distinguer des produits fabriqués en Israël.
« Le rapport « La Paix au Rabais » est un résumé important et puissant des questions entourant les colonies illégales, qui sont de plus en plus un élément destructeur à la fois dans la vie des Palestiniens et en ce qui concerne le concept même d’accord de paix au Moyen-Orient ».
Eamon Gilmore, Ministre irlandais des Affaires étrangères.
Soudan et Soudan du Sud (2005-2013)
« J’ai été ravi de contribuer aux efforts bien ciblés de Crisis Action pour réduire les conflits au Soudan et accroître la sensibilisation à leurs conséquences. Leur organisation d’événements parlementaires et médiatiques m’a semblé très professionnelle – et leur modèle collaboratif beaucoup plus efficace que des voix isolées. » Sir John Holmes, ancien Secrétaire général […]
« J’ai été ravi de contribuer aux efforts bien ciblés de Crisis Action pour réduire les conflits au Soudan et accroître la sensibilisation à leurs conséquences. Leur organisation d’événements parlementaires et médiatiques m’a semblé très professionnelle – et leur modèle collaboratif beaucoup plus efficace que des voix isolées. »
Sir John Holmes, ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires humanitaires
Crisis Action a commencé à travailler sur le Soudan en 2005, en réponse aux atrocités de masse et aux graves violations des droits humains commises contre des centaines de milliers de civils au Darfour. L’organisation a joué un rôle clé dans la coordination d’une partie de la campagne mondiale pour le Darfour, qui a propulsé ce conflit au sommet de l’agenda politique mondial et incité le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des mesures concertées, notamment l’autorisation d’une force de maintien de la paix majeure pour protéger les civils.
En 2010, nous avons élargi notre champ d’action lorsqu’il est devenu évident qu’il y avait un besoin urgent de prévenir un conflit généralisé entre le Nord et le Sud du Soudan à l’approche et après le référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud. Nous avons construit une coalition mondiale couvrant 20 pays pour mener des actions de plaidoyer conjointes auprès des gouvernements qui avaient agi comme « garants » de l’Accord de paix global de 2005. Des décideurs politiques de haut niveau ont confirmé que ces efforts coordonnés les ont aidés à intensifier leurs actions pour garantir que le référendum ait lieu à temps et sans violence.
Depuis la reprise des violences dans la région frontalière entre le Soudan et le Soudan du Sud à la mi-2011, Crisis Action a soutenu ses partenaires dans leur engagement auprès des gouvernements pour mettre fin à la crise humanitaire qui en a résulté au Kordofan du Sud et au Nil Bleu, touchant plus d’un million de personnes, et pour prévenir un retour à une guerre totale entre les deux Soudans. Nous avons organisé des délégations de leaders de la société civile soudanaise pour s’adresser aux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes. Nous avons également travaillé avec des figures éminentes, des ONG humanitaires et de défense des droits de l’homme, des militants soudanais et des leaders religieux pour sensibiliser à l’urgence humanitaire et faire monter la nécessité d’une résolution sur l’agenda politique.
Mali (2012) – Réponse d’urgence
« Crisis Action repère en permanence les occasions pour améliorer l’impact de notre plaidoyer en nous impliquant dans des efforts collectifs et efficaces venant à point nommé pour influencer les principaux décideurs politiques et obtenir des changements positifs dans la manière dont les réfugiés et les personnes déplacées internes sont protégés. » Michel Gabaudan, Président, […]
« Crisis Action repère en permanence les occasions pour améliorer l’impact de notre plaidoyer en nous impliquant dans des efforts collectifs et efficaces venant à point nommé pour influencer les principaux décideurs politiques et obtenir des changements positifs dans la manière dont les réfugiés et les personnes déplacées internes sont protégés. »
Michel Gabaudan, Président, Refugees International
Après des mois d’âpres combats opposant le gouvernement malien aux groupes rebelles, des insurgés islamiques armés ont pris le contrôle du nord du pays. Le Conseil de sécurité des Nations Unies ayant envisagé une intervention militaire, Crisis Action a collaboré avec ses partenaires pour influencer le mandat de la force et veiller à ce que tout déploiement contribue positivement à la protection des civils sur le terrain.
En octobre 2012, lorsque les Nations Unies ont commencé à envisager une intervention militaire au nord du Mali afin d’arracher le contrôle des groupes islamiques armés, les partenaires se sont tournés vers Crisis Action pour veiller à ce que l’action de l’ONU ne vienne pas aggraver la situation déjà désastreuse dans laquelle se trouvaient les habitants de cette vaste région.
Crisis Action a répondu à cet appel en contribuant à l’élaboration d’une stratégie d’urgence destinée à un plaidoyer collectif, l’objectif étant de conclure des accords sur les attributions de toute force envoyée au Mali par l’ONU. Le but de la campagne était de garantir que tout déploiement militaire serve en priorité à protéger la population civile, et que les troupes déployées ne comptent pas parmi elles des soldats coupables de graves atteintes aux droits de l’homme.
Influencer le Secrétaire général des Nations Unies
Au mois de novembre, alors que le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon devait présenter son rapport sur le Mali au Conseil de sécurité, Crisis Action et ses partenaires ont cherché à influencer sa position. L’objectif de la coalition était ainsi de s’assurer que le Secrétaire général signale clairement aux États membres que toute réponse militaire internationale devait servir à protéger la population malienne, tout en minimisant les risques d’atteintes aux droits de l’homme ou d’infractions au droit humanitaire international lors du déploiement.
Crisis Action a coordonné la préparation de deux notes d’information privées destinées au Secrétaire général pour lui faire part des préoccupations de ses partenaires concernant l’impact néfaste qu’une opération militaire pourrait avoir sur les civils au Mali. Tout en reconnaissant que le Conseil de sécurité était soumis à de fortes pressions politiques visant à lui faire prendre des mesures propices à l’élimination de l’insurrection, ces documents demandaient au Secrétaire général de s’assurer que tout déploiement militaire validé par l’ONU au Mali :
- Soit formé au préalable aux droits de l’homme et au droit international humanitaire et respecte ces règles.
- Fournisse au Conseil des rapports réguliers et publics sur les mesures visant à minimiser les effets néfastes sur les populations civiles et leurs biens, en mettant plus particulièrement l’accent sur les mesures de protection destinées aux femmes et aux enfants.
- Applique strictement les procédures figurant dans la Politique onusienne de diligence voulue en matière de droits de l’homme afin de contrôler tous les Casques bleus et de rejeter quiconque aurait commis de graves atteintes aux droits de l’homme.
- Soit accompagné d’une équipe d’observateurs des droits de l’homme de l’ONU, solide et dotée de ressources adéquates, pour rendre compte régulièrement et publiquement des conclusions sur le terrain.
- Coopère pleinement à toute enquête ouverte dans le contexte du Mali par la Cour pénale internationale (CPI).
La coalition a également appelé Ban Ki-moon à avertir les États membres que ni les souffrances de la population malienne ni la crise politique du pays ne pourraient être résolues exclusivement par des moyens militaires. Elle a souligné la nécessité de veiller à accorder la priorité à un processus politique pacifique parallèlement à tout déploiement onusien.
Afin de renforcer ces messages, Crisis Action a facilité pour ses partenaires des réunions de plaidoyer de suivi avec le Secrétaire général de l’ONU ainsi qu’avec d’autres personnalités de l’ONU. Résultat : le rapport de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité a repris tous les points soulevés par la coalition, à l’exception de la référence à la CPI.
Influencer les membres du Conseil de sécurité
Encouragée par le fort soutien de Ban Ki-moon, Crisis Action a aidé ses partenaires à porter leur attention sur les décisions des membres du Conseil suite aux recommandations du Secrétaire général. Il s’agissait là de faciliter des activités conjointes de plaidoyer visant les principaux ambassadeurs du Conseil de sécurité afin qu’ils s’engagent à utiliser une terminologie propre à atténuer les risques pour les civils lors de la conception des grands axes opérationnels de la force internationale africaine.
Puis, en décembre, juste avant l’adoption d’une résolution sur le Mali par le Conseil, Crisis Action a collaboré avec dix partenaires de l’humanitaire œuvrant au Mali afin de publier un communiqué de presse conjoint pour maintenir la pression.
Ces efforts collectifs ont conduit à l’adoption de la Résolution 2085, qui reflétait la quasi-totalité des recommandations émises lors de la campagne. On pouvait entre autres y lire que :
- Toute opération militaire serait soumise à une série de points de référence, reposant notamment sur les progrès réalisés en termes d’identification d’une solution politique, et que les troupes internationales et maliennes seraient formées aux obligations qui leur incombent au titre du droit international régissant les droits de l’homme, du droit humanitaire et du droit des réfugiés.
- Le Secrétaire général serait chargé de rendre compte au Conseil des activités de la mission tous les 90 jours, en mettant plus particulièrement l’accent sur les points suivants : la situation de la population malienne ; toute atteinte au droit international et la réduction des effets néfastes des opérations militaires sur les civils.
- La mission inclurait la livraison d’une aide humanitaire gérée par des organisations civiles conformément au droit humanitaire international.
- La mission devrait apporter son aide à la CPI lors de ses enquêtes sur les atteintes aux droits de l’homme.
Les partenaires ont ensuite tiré parti de la réussite de cette campagne pour s’assurer que le Conseil de sécurité tienne ces engagements alors qu’en avril 2013, le Conseil a mandaté une force de stabilisation onusienne pour le Mali à l’issue d’une intervention militaire inattendue lancée en janvier 2013 par la France.
Afghanistan (2009 – 2012)
« À un moment crucial pour l’Afghanistan, Christian Aid a joint ses forces à celles de Crisis Action pour appeler des organisations en Europe, en Afghanistan et aux États-Unis à s’unir pour envoyer ensemble un puissant message aux dirigeants mondiaux, leur faisant comprendre que leurs politiques devaient d’abord et avant tout servir le peuple afghan. […]
« À un moment crucial pour l’Afghanistan, Christian Aid a joint ses forces à celles de Crisis Action pour appeler des organisations en Europe, en Afghanistan et aux États-Unis à s’unir pour envoyer ensemble un puissant message aux dirigeants mondiaux, leur faisant comprendre que leurs politiques devaient d’abord et avant tout servir le peuple afghan. »
Loretta Minghella, directrice, Christian Aid
Le dernier cycle de conflit en Afghanistan a débuté le 7 octobre 2001, avec le déclenchement de l’Opération Enduring Freedom dirigée par les États-Unis. Une dizaine d’années plus tard, la confiance de l’opinion publique en une issue positive du conflit etait au plus bas.
Avec pour toile de fond cette situation complexe et très politisée, Crisis Action a rassemblé des organisations d’aide humanitaire, de défense des droits humains et de consolidation de la paix afin d’appeler à un soutien international en faveur d’une nouvelle approche stratégique, comprenant notamment : un processus de paix juste et global ; des mesures pour protéger les civils ; des mesures pour s’assurer que l’aide s’inscrive dans le long terme et soit gérée par les civils.
En novembre 2010, à l’approche du sommet de l’OTAN à Lisbonne, Crisis Action a lancé un rapport conjoint de Christian Aid, de l’Open Society Foundations et de l’Oxford Research Group, intitulé ‘Piecemeal or Peace Deal: NATO, peace talks and a political settlement in Afghanistan’. En mars 2011, la campagne ‘Together Afghanistan’ a rassemblé la plus grande coalition internationale jamais mise en place sur l’Afghanistan pour influencer les gouvernements qui se réunissaient à Bonn pour définir la prochaine étape de la politique en Afghanistan. La campagne incluait la publication d’une étude éffectuée auprès de l’opinion publique afghane sur l’impact du conflit, des manifestations pacifiques dans des capitales européennes clés, ainsi qu’un travail médiatique avec d’anciens leaders politiques et des experts afghans appuyant la nouvelle approche. Crisis Action a également organisé des rencontres entre une délégation de représentants de la société civile afghane et des responsables de haut niveau et des médias à travers l’Europe pour souligner à quel point il est important de placer la population civile au cœur de la politique internationale.
« Nous saluons l’habileté de Crisis Action à conduire un plaidoyer efficace et à piloter des campagnes conjointes sur les conflits armés. Notre collaboration avec Crisis Action dans le cadre de la campagne sur l’Afghanistan est extrêmement appréciée – nous bénéficions pleinement des informations importantes qu’ils transmettent, de leurs contacts clés et des coalitions qu’ils dirigent avec efficacité. »
Jessica Mosbahi, chargée du plaidoyer et des droits humains, Medica Mondiale
République Démocratique du Congo (2008-2012)
« Crisis Action s’est avérée être une formidable force pour réagir à la flambée de violence dans l’est du Congo. Sa capacité à rassembler des personnes et des organisations puissantes au sein de la société civile pour faire pression et mener des campagnes sur le plan international a permis d’avoir un accès direct aux décideurs. […]
« Crisis Action s’est avérée être une formidable force pour réagir à la flambée de violence dans l’est du Congo. Sa capacité à rassembler des personnes et des organisations puissantes au sein de la société civile pour faire pression et mener des campagnes sur le plan international a permis d’avoir un accès direct aux décideurs. Crisis Action a concouru à faire en sorte que la protection des civils en RDC soit au cœur de l’agenda politique. Et les efforts déployés par son équipe, en soutenant ses nombreux partenaires, ont directement contribué à mobiliser les efforts internationaux pour contenir la crise. »
Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-unies pour la République Démocratique du Congo
Crisis Action a travaillé sur la République Démocratique du Congo de 2008 à 2012. Au cours de ces années, Crisis Action a mis sur pied de puissantes coalitions d’organisations congolaises et internationales ayant pour objectif de pousser le Conseil de Sécurité à conferer à ses forces de maintien de la paix (MONUC/MONUSCO) de solides mandats de protection des civils. Cette initiative est ainsi parvenue à ce que la MONUSCO se voie attribuer un rôle important dans la surveillance des abus liés aux élections, ainsi qu’une responsabilité renforcée sur le plan de la protection des civils contre la LRA.
Crisis Action a également aidé ses partenaires à réclamer avec succès la traduction en justice des auteurs de violence sexuelle. En août 2010, en réaction aux viols massifs de plus de 300 femmes et enfants à Walikale, Crisis Action a mis en place une coalition d’ONG de premier plan afin d’exhorter le Conseil de Sécurité de l’ONU à autoriser une enquête publique urgente sur l’incident. En l’espace de trois semaines, le Conseil de Sécurité a autorisé la conduite de cette enquête et en a rendu publics les résultats. À la suite de quoi l’un des principaux commandants a été poursuivi pour avoir ordonné les viols, tandis que d’autres ont fait l’objet de sanctions.
En 2011, notre travail a principalement visé à réduire au minimum la violence liée aux élections nationales au Congo et à faire de la réforme de l’armée congolaise l’une des priorités de l’agenda politique après le scrutin. Nous avons œuvré aux côtés d’associations de défense des droits humains pour convaincre la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre une déclaration publique avertissant les auteurs de violences électorales qu’ils seraient tenus de répondre de leurs actes. Le travail médiatique et de plaidoyer collectif facilité par Crisis Action a joué un rôle primordial en incitant les parties congolaises et internationales à prendre des mesures urgentes pour prévenir la violence électorale. Bien que les fraudes et les irrégularités aient été massives, bon nombre des mesures préventives préconisées par la coalition pilotée par Crisis Action ont été mises en œuvre, limitant ainsi les répercussions violentes.
« De la République démocratique du Congo à Israël/Palestine, la coordination, le partage d’information et l’engagement de Crisis Action ont visiblement tiré vers le haut le travail de la société civile sur les conflits armés. »
Pol Degreve, directeur, Broederlijk Delen, Belgique
République démocratique du Congo (2012) – Réponse d’urgence
Lorsque, en novembre 2012, les rebelles du M23 ont lancé une attaque surprise pour prendre le contrôle de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo, la violence a forcé des dizaines de milliers de personnes à prendre la fuite. Crisis Action a rapidement initié pour ses partenaires une réponse d’urgence pour faire de […]
Lorsque, en novembre 2012, les rebelles du M23 ont lancé une attaque surprise pour prendre le contrôle de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo, la violence a forcé des dizaines de milliers de personnes à prendre la fuite. Crisis Action a rapidement initié pour ses partenaires une réponse d’urgence pour faire de la protection des civils la priorité de la communauté internationale dans la résolution de cette crise.
Les travaux de campagne poussés des partenaires de Crisis Action sur la question de la République démocratique du Congo (RDC) en 2011-12 ont apporté des résultats significatifs. Ainsi, en juin 2012, les Nations Unies ont adopté une résolution au titre de laquelle la MONUSCO, la mission de maintien de la paix de l’ONU, s’est vu confier un nouveau mandat intégrant les principales recommandations du rapport rédigé conjointement par des ONG et facilité par Crisis Action, « RDC : prendre position sur la réforme du secteur de la sécurité ».
Ce nouveau mandat en place, Crisis Action a conclu sa campagne de longue durée sur la RDC, tout en continuant d’observer la situation. Lorsque des violences ont éclaté à Goma en novembre, Crisis Action a réagi rapidement en facilitant une série de réunions d’information de haut niveau avec d’importants officiels de l’ONU et des membres du Conseil de sécurité. Ces réunions ont permis aux partenaires de mettre en évidence l’ampleur des besoins humanitaires découlant du conflit et de faire part de leurs préoccupations quant à la question de la protection des civils.
Crisis Action a également aidé 15 organisations internationales de plaidoyer à souligner le soutien que le Rwanda apportait à l’insurrection du M23 et à exhorter le Président Barack Obama à supporter plusieurs recommandations pour consolider la réponse internationale à apporter à la crise. Citons notamment les recommandations suivantes :
- Nomination d’un envoyé présidentiel chargé d’organiser une réponse américaine coordonnée à la crise.
- Soutien apporté à la nomination d’un envoyé de l’ONU de haut niveau dans la région des Grands Lacs pour qu’il collabore avec l’Union africaine (UA) à l’élaboration d’accords politiques durables entre les gouvernements de la région, l’objectif étant de porter un coup d’arrêt aux attaques qui se produisent de manière récurrente à travers les frontières de la RDC.
- Soutien à la mise en œuvre de sanctions sévères contre les auteurs d’atteintes à l’embargo sur les armes imposé à la RDC par l’ONU, conformément à la recommandation du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC.
- Élimination de toute l’assistance militaire et suspension des autres formes d’aide non humanitaires au Rwanda, tout en condamnant publiquement le gouvernement rwandais pour le soutien qu’il a apporté à l’insurrection du M23.
La proposition relative à la nomination par l’ONU d’un Envoyé spécial en charge de la région des Grands Lacs a été appuyée, entre autres, par le gouvernement américain ; Mary Robinson a ainsi pris ses fonctions fin mars 2013. Espérons que son rôle lui permettra d’aider l’UA et d’autres parties prenantes clés à s’atteler aux origines du cycle de violence dans la région et à trouver une voie menant à une paix durable.
Soudan (2011)
Un rapport marquant, intitulé « The Cost of Future Conflict in Sudan » (Le coût des futurs conflits au Soudan), a fourni un contexte essentiel à nos efforts de plaidoyer pour la paix au Soudan. Ces efforts se sont par ailleurs intensifiés lorsque le compte à rebours vers des événements historiques s’est enclenché : le référendum sur […]
Un rapport marquant, intitulé « The Cost of Future Conflict in Sudan » (Le coût des futurs conflits au Soudan), a fourni un contexte essentiel à nos efforts de plaidoyer pour la paix au Soudan. Ces efforts se sont par ailleurs intensifiés lorsque le compte à rebours vers des événements historiques s’est enclenché : le référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud de janvier 2011 et sa proclamation officielle le 9 juillet 2011, marquant la fin de l’Accord de paix global.
Lancée le 9 janvier 2010, la campagne Sudan365 a notamment visé à garantir un engagement renforcé et coordonné des acteurs internationaux afin d’empêcher une recrudescence du conflit au Soudan. En réunissant plus de 100 organisations à travers 20 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe ainsi que des États-Unis, la campagne a ciblé les États et les institutions agissant en tant que garants de l’accord de 2005. De hauts fonctionnaires ont confirmé que Sudan365 a contribué à renforcer les efforts visant à prévenir la violence avant le référendum.
Crisis Action a également déployé des efforts afin d’influencer les négociations de haut niveau. En septembre 2010 et à la veille de réunions cruciales auxquelles assistaient des dirigeants mondiaux, dont le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et le président américain Barack Obama, Crisis Action a oeuvré avec ses partenaires afin de plaider en faveur d’un engagement pour la paix au Soudan.
Crisis Action a par ailleurs mis en lumière les coûts économiques d’une recrudescence du conflit en usant du rapport susmentionné (« Le coût des futurs conflits au Soudan »). Cette analyse exhaustive avait notamment souligné la perte potentielle de PIB pour le Soudan et les pays voisins, ainsi que d’importantes dépenses humanitaires et relatives au maintien de la paix pour la communauté internationale. Crisis Action a maximisé l’impact du rapport en ayant recours à des éditoriaux, des lancements médiatiques à l’échelle internationale et des réunions de plaidoyer avec de hauts fonctionnaires, sensisbilisant ainsi le monde à l’ampleur des conséquences d’un conflit renouvelé au Soudan.
Libye (2011)
La campagne de Crisis Action en Libye a été menée en réponse à la répression violente du régime libyen contre les manifestations pacifiques dans plusieurs villes en février 2011. Lorsque le colonel Mouammar Kadhafi a menacé de réprimer les manifestations par tous les moyens nécessaires, y compris la force létale, la communauté internationale a exprimé […]
La campagne de Crisis Action en Libye a été menée en réponse à la répression violente du régime libyen contre les manifestations pacifiques dans plusieurs villes en février 2011. Lorsque le colonel Mouammar Kadhafi a menacé de réprimer les manifestations par tous les moyens nécessaires, y compris la force létale, la communauté internationale a exprimé une grave inquiétude face à une violence croissante et au risque d’un massacre de civils à Benghazi, bastion de l’opposition.
Malgré les condamnations de nombreux dirigeants à l’échelle internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU a hésité à prendre des mesures ciblées contre le régime libyen sans soutien clair de la part des dirigeants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Entendant l’appel de ses partenaires arabes en faveur d’un soutien aux sanctions internationales par les dirigeants régionaux, Crisis Action a mobilisé plus de 200 organisations arabes provenant de 18 pays afin d’exhorter la Ligue arabe, l’Union africaine, l’UE, le Conseil de sécurité de l’ONU et les différents gouvernements régionaux à agir. Cet effort avait pour but de prévenir les atrocités, de soutenir l’enquête du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et d’éviter que les responsables ne tournent la page en toute impunité.
Crisis Action a rassemblé des figures arabes de renom, dont nombre d’auteurs et de réalisateurs, autour d’une lettre ouverte exhortant les instances régionales à empêcher les attaques contre les civils. Portées par un engagement stratégique des médias, ces différentes initiatives ont suscité un vaste écho au Moyen-Orient, aux États-Unis et en Europe, influençant ainsi le discours régional et international.
C’est ainsi que la réunion d’urgence de la Ligue arabe a abouti à une résolution historique demandant une intervention du Conseil de sécurité de l’ONU visant à protéger les civils libyens. Le soutien international et régional croissant a ensuite conduit l’Union africaine à condamner les actes de Kadhafi et à autoriser une mission d’enquête. Une collaboration étroite entre les organisations de défense des droits humains sur le plan médiatique a par ailleurs incité l’UE à mettre en place des sanctions et à fournir une aide aux populations touchées.
Cette série de mesures a conduit à l’adoption des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU qui ont imposé des sanctions économiques et une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, marquant une action internationale significative contre le régime de Kadhafi. Crisis Action a joué un rôle crucial dans la mobilisation du soutien régional et international, soulignant via divers moyens, l’urgence de la situation et plaidant pour des mesures de protection des civils libyens contre la violence appuyée par l’État.
Égypte (2011)
La campagne “Stop à la répression”, coordonnée par Crisis Action en Égypte lors du soulèvement de 2011 contre le président Hosni Moubarak, a suscité une attention et un soutien d’ampleur à l’échelle internationale. Suite à la révolution tunisienne, des Égyptiens se sont rassemblés Place Tahrir exigeant la démission de Moubarak, entraînant une violente répression qui […]
La campagne “Stop à la répression”, coordonnée par Crisis Action en Égypte lors du soulèvement de 2011 contre le président Hosni Moubarak, a suscité une attention et un soutien d’ampleur à l’échelle internationale. Suite à la révolution tunisienne, des Égyptiens se sont rassemblés Place Tahrir exigeant la démission de Moubarak, entraînant une violente répression qui a fait 850 morts côté manifestants, tués par des snipers gouvernementaux.
Le bureau MENA (Afrique du Nord Moyen Orient) de Crisis Action a travaillé en collaboration avec des groupes de la société civile égyptienne dans le but de surveiller la situation et d’exhorter la communauté internationale à intervenir. Cette campagne a notamment réussi à fédérer une coalition de plus de 20 organisations égyptiennes et internationales dans le but de monter une campagne publicitaire conjointe publiée dans divers journaux de renom tels que The Guardian, l’Observer et Le Monde. Ces efforts ont notamment précédé un sommet de l’UE sur la crise égyptienne.
Crisis Action a par ailleurs facilité des briefings d’Amnesty International, de Human Rights Watch et de l’Egyptian Initiative for Personal Rights organisés pour les médias internationaux. Ces activités avaient pour but d’exposer les atteintes aux droits humains perpétrées contre les manifestants et ont abouti à une couverture médiatique de la part de chaînes telles que CNN, Le Figaro et Libération.
Cette campagne a également permis la publication d’un éditorial par le “Committee of Wisemen” dans le Washington Post esquissant un programme de réformes au moment de la chute de Moubarak. Crisis Action a aussi soutenu Amnesty International dans l’organisation d’une Journée mondiale d’action pour l’Égypte, exigeant que les atteintes contre les manifestants ne soient pas passées sous silence.
Après la démission de Moubarak, Crisis Action a continué à soutenir ses partenaires dans la revendication de réformes des services de sécurité égyptiens et dans la poursuite en justice des responsables de toute atteinte recensée. Des interventions stratégiques et des efforts de plaidoyer à l’échelle internationale ont ainsi permis à Crisis Action de contribuer à mettre en lumière les violations des droits humains commises en Égypte et à promouvoir des réformes significatives pendant une période de bouleversements politiques majeur.
Côte d’Ivoire (2010-2011) – Réponse d’urgence
« Alors que tous les regards de la communauté internationale se portaient sur les événements survenant dans le monde arabe, Crisis Action a joué un rôle capital en attirant l’attention des responsables politiques sur la crise humanitaire et des droits humains en Côte d’Ivoire. L’organisation nous a aidés à veiller à ce que des mesures […]
« Alors que tous les regards de la communauté internationale se portaient sur les événements survenant dans le monde arabe, Crisis Action a joué un rôle capital en attirant l’attention des responsables politiques sur la crise humanitaire et des droits humains en Côte d’Ivoire. L’organisation nous a aidés à veiller à ce que des mesures soient prises pour protéger les civils vulnérables. L’appui de Crisis Action a été crucial, nous permettant de réaliser un travail de lobbying et médiatique ciblé, d’excellente qualité, en un laps de temps extrêmement court et dans une période troublée. »
François Danel, directeur exécutif, Action Contre la Faim
Dans la foulée de l’élection présidentielle contestée de novembre 2010 en Côte d’Ivoire, la confrontation s’est intensifiée entre le Président Alassane Ouattara et l’ex-Président Laurent Gbagbo et entre leurs forces respectives, débouchant sur des accrochages violents, des exécutions sommaires et des attaques délibérées contre les civils. Plus d’un million de personnes ont été déplacées de chez elles et près de 135 000 ont été forcées de fuir pour chercher refuge au Liberia.
Crisis Action a formé une coalition d’organisations internationales et ouest-africaines de la société civile pour exhorter les dirigeants locaux et la communauté internationale à lancer un appel au calme. Nous avons facilité une téléconférence pour la presse internationale avec des ONG sur le terrain. Alors que les déplacements à l’intérieur de la Côte d’Ivoire étaient interdits, cet échange a fourni aux journalistes un éclairage capital sur l’évolution de la situation, générant une vaste couverture médiatique internationale. Crisis Action a également organisé des réunions pour ses partenaires avec des membres du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’apporter de nouveaux éléments dans leurs discussions sur une possible résolution.
En janvier 2011, le Conseil de sécurité a adopté une résolution condamnant la violence et autorisant un renfort de 2 000 hommes pour la mission de maintien de la paix de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI). Cette résolution a été suivie par l’autorisation de mesures pour accroître la protection des civils et par l’imposition de sanctions ciblées contre Gbagbo et ses proches alliés, comme le préconisaient les partenaires de Crisis Action.
Kirghizistan (2010) – Réponse d’urgence
Le 11 juin 2010, de violents affrontements ont éclaté entre les communautés d’origine ethnique kirghize et ouzbèke dans la ville d’Osh, au sud du Kirghizistan. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que 400 000 personnes avaient été déplacées par les violences, dont environ 100 000 qui avaient traversé la frontière […]
Le 11 juin 2010, de violents affrontements ont éclaté entre les communautés d’origine ethnique kirghize et ouzbèke dans la ville d’Osh, au sud du Kirghizistan. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que 400 000 personnes avaient été déplacées par les violences, dont environ 100 000 qui avaient traversé la frontière pour trouver refuge en Ouzbékistan.
Crisis Action s’est attachée avec ses partenaires à produire un document d’information humanitaire décrivant la dynamique du conflit et son impact sur la population civile afin d’aider les responsables à évaluer et à améliorer leur réaction. Nous avons également travaillé avec l’Archevêque Desmond Tutu à la publication d’une tribune d’opinion formulant des recommandations sur ce que pouvait faire la communauté internationale pour contribuer à endiguer la violence.
Pakistan (2009-2010) – Réponse d’urgence
« Le fait d’être un partenaire de Crisis Action accroît directement la portée et l’efficacité de notre plaidoyer pour protéger les civils pris dans les zones de conflits où nous travaillons. Lorsqu’une crise menace ou éclate, Crisis Action est toujours prête à agir en rassemblant des partenaires et des experts pour discuter d’une stratégie commune, […]
« Le fait d’être un partenaire de Crisis Action accroît directement la portée et l’efficacité de notre plaidoyer pour protéger les civils pris dans les zones de conflits où nous travaillons. Lorsqu’une crise menace ou éclate, Crisis Action est toujours prête à agir en rassemblant des partenaires et des experts pour discuter d’une stratégie commune, et en coordonnant les contacts avec des décideurs de haut niveau afin d’assurer une réponse rapide mais efficace. »
Mervyn Lee, directeur exécutif, Mercy Corps
En juin 2009, le gouvernement pakistanais a lancé une offensive militaire contre les Talibans dans la vallée de Swat. Quelque deux millions de civils ont été déplacés, faisant dire à l’ONU que cet exode humain constituait la pire crise que le monde ait connue en termes de déplacement de population depuis le génocide rwandais de 1994.
Crisis Action s’est attachée à faire en sorte que l’impact humanitaire et les conséquences à long terme de ces opérations militaires soient examinés en profondeur par les décideurs politiques internationaux. Des réunions de sensibilisation avec le gouvernement britannique ont notamment été coordonnées, débouchant sur l’envoi de représentations par le Royaume-Uni auprès de l’armée et du gouvernement pakistanais pour discuter de l’impact humanitaire des opérations.
En amont du premier sommet UE-Pakistan qui s’est tenu à Bruxelles en 2009, Crisis Action a organisé des réunions de plaidoyer conjointes, dont l’une avec le Ministre pakistanais de l’Intérieur. Lors du sommet, l’UE a offert un programme d’assistance supplémentaire de 124 millions d’euros pour aider les civils pakistanais déplacés et financer la réhabilitation après le conflit.
Sri Lanka (2009) – Réponse d’urgence
Entre février et mai 2009, derniers mois de la campagne militaire du gouvernement sri-lankais contre les Tigres de libération de l’Ilam Tamoul (LTTE), Crisis Action s’est attelée avec ses partenaires à s’attaquer à la tragédie humanitaire dans la région de Vanni au Sri Lanka. Des milliers de civils ont été cernés dans cette étroite bande […]
Entre février et mai 2009, derniers mois de la campagne militaire du gouvernement sri-lankais contre les Tigres de libération de l’Ilam Tamoul (LTTE), Crisis Action s’est attelée avec ses partenaires à s’attaquer à la tragédie humanitaire dans la région de Vanni au Sri Lanka. Des milliers de civils ont été cernés dans cette étroite bande de terre et plus de 6 500 ont été tués lorsque le gouvernement a affronté les rebelles des Tigres tamouls qui luttaient pour une patrie séparée.
Notre bureau à New York a organisé des réunions avec des responsables pour certains partenaires afin qu’ils recommandant des mesures spécifiques en vue d’une résolution juste et durable du conflit entre le gouvernement sri- lankais et les LTTE. Cette démarche a été suivie d’une conférence de presse au siège de l’ONU, au cours de laquelle des ONG ont présenté des informations exceptionnelles et récentes provenant de la zone de conflit au Sri Lanka. Crisis Action a par ailleurs coordonné une série de rencontres pour la délégation d’ONG avec des institutions de l’UE et des représentants des États membres. Suite à ces réunions, l’UE a suspendu une partie des préférences commerciales accordées au Sri Lanka dans le cadre du Système de préférences généralisées (SPG+).
Géorgie (2008) – Réponse d’urgence
En août 2008, la Russie a lancé une opération militaire de grande envergure de l’autre côté de la frontière géorgienne, occupant l’Ossétie du Sud et déclenchant un conflit qui a causé la mort de centaines de civils et a donné lieu à de graves atteintes aux droits humains perpétrées par les deux camps. Crisis Action […]
En août 2008, la Russie a lancé une opération militaire de grande envergure de l’autre côté de la frontière géorgienne, occupant l’Ossétie du Sud et déclenchant un conflit qui a causé la mort de centaines de civils et a donné lieu à de graves atteintes aux droits humains perpétrées par les deux camps.
Crisis Action a aidé ses partenaires à échanger des informations et à présenter des recommandations politiques communes sur cette situation en rapide évolution où l’absence d’accès au territoire contrôlé par les Russes inquiétait fortement les agences humanitaires. Crisis Action a également assuré la liaison entre ses partenaires et les fonctionnaires compétents de la Commission européenne ainsi que les représentants des Nations Unies en Géorgie afin de garantir un canal de communication clair avec les bailleurs de fonds les plus importants.
Birmanie (2007-2009)
« Alors que le monde se demandait comment gérer la crise au Myanmar, Crisis Action a été capable de canaliser efficacement les efforts de la société civile pour provoquer un changement. Elle a joué un rôle unique. » Irene Khan, alors secrétaire générale d’Amnesty International Suite à la répression brutale menée en septembre 2007 par […]
« Alors que le monde se demandait comment gérer la crise au Myanmar, Crisis Action a été capable de canaliser efficacement les efforts de la société civile pour provoquer un changement. Elle a joué un rôle unique. »
Irene Khan, alors secrétaire générale d’Amnesty International
Suite à la répression brutale menée en septembre 2007 par le régime birman pour écraser les mouvements massifs de protestation pacifique, Crisis Action a apporté son soutien aux campagnes menées par des associations birmanes appelant la communauté internationale à exercer des pressions plus fortes sur le régime birman pour qu’il mette fin à la répression militaire.
Crisis Action a coordonné une journée mondiale d’action sur les cinq continents, incluant la plus grande manifestation jamais organisée au Royaume-Uni sur la Birmanie, avec la participation d’ONG, de représentants de toutes les grandes confessions religieuses, d’associations de femmes, de syndicats et de fédérations étudiantes. Alors que la pression populaire s’intensifiait partout dans le monde, Crisis Action s’est employée, aux côtés de ses partenaires, à pousser les États membres de l’UE à approuver la mise en place de nouvelles sanctions ciblées de l’UE contre le régime birman et à inviter le Conseil de sécurité de l’ONU à élever la voix. La Chine a réagi aux pressions en autorisant la publication de la toute première déclaration présidentielle du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Birmanie et l’UE a renforcé les mesures punitives à l’encontre du régime birman.
En juin 2009, suite à la décision du régime birman de poursuivre Aung San Suu Kyi pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence, et devant le refus de la junte de libérer les prisonniers politiques, Crisis Action a aidé ses partenaires à lancer la campagne ‘64 pour Suu’ coïncidant avec le 64e anniversaire d’Aung San Suu Kyi. Des célébrités et d’éminents politiciens, dont Bono, Paul McCartney, Julia Roberts, Gordon Brown, Mary Robinson, 41 députés allemands et un large éventail de politiciens asiatiques ont soutenu la campagne. À la suite de cette initiative, l’UE s’est engagée à prendre des mesures ciblées supplémentaires à l’encontre du régime birman si la dirigeante de l’opposition n’était pas libérée et le Secrétaire Général des Nations-unies, Ban Ki-moon, a décidé de se rendre en Birmanie pour faire pression en faveur de sa libération et de celle d’autres prisonniers politiques.
Aung San Suu Kyi a été libérée en novembre 2010.
« En l’espace de quelques heures, Crisis Action a réuni la plus grande coalition d’ONG britanniques ayant jamais travaillé sur la Birmanie. Elle a pris la direction des opérations, organisant la plus grande manifestation jamais mise sur pied au Royaume-Uni sur la Birmanie, et cela en une semaine seulement. Qui plus est, elle a donné un nouvel élan politique aux demandes d’intervention de la communauté internationale. Rien de tout cela ne serait arrivé sans Crisis Action. »
Mark Farmaner, directeur, Burma Campaign UK
Tchad (2007-2008)
« Crisis Action nous a aidés à faire entendre les messages de la société civile tchadienne à Bruxelles et à promouvoir une plus grande implication de l’EU dans la crise tchadienne. Son modèle flexible lui a permis de s’adapter à nos besoins et d’apporter une réelle valeur ajoutée à notre travail en France en s’en […]
« Crisis Action nous a aidés à faire entendre les messages de la société civile tchadienne à Bruxelles et à promouvoir une plus grande implication de l’EU dans la crise tchadienne. Son modèle flexible lui a permis de s’adapter à nos besoins et d’apporter une réelle valeur ajoutée à notre travail en France en s’en faisant l’écho à Bruxelles, où nos capacités sont limitées. »
Bruno Angsthelm, directeur du Programme Afrique, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement
Le terrible conflit au Darfour a poussé des centaines de milliers de civils à traverser la frontière pour trouver refuge au Tchad. En 2007, Crisis Action s’est attachée à aider ses partenaires à s’attaquer au sort tragique des femmes dans les camps de réfugiés et à mettre en lumière la violence et les abus sexuels dont elles étaient victimes. Nous avons organisé, pour un groupe de femmes internationales de premier plan qui s’étaient récemment rendues dans des camps de réfugiés au Tchad, des rencontres avec des politiciens de haut niveau et des chefs d’État à travers l’EU afin qu’elles leur communiquent ce qu’elles avaient vu. La délégation comprenait Mary Robinson, ex-Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Ngozi Okonjo-Iweala, ex-ministre des Finances du Nigeria, et Angelique Kidjo.
Au cours de l’été 2007, la France a mené des négociations au sein de l’UE pour envoyer une force dans l’est du Tchad afin de fournir une protection aux réfugiés darfouriens. Crisis Action a aidé ses partenaires à être en contact direct avec le gouvernement et les stratèges militaires français pour mettre l’accent sur le besoin de garantir la neutralité de cette force et de faire clairement la distinction entre le travail humanitaire et les activités militaires. Nous avons par ailleurs apporté notre concours pour que des représentants de la société civile tchadienne contribuent aux discussions de l’UE. L’UE a fini par déployer une force européenne dans l’est du Tchad et le nord de la République centrafricaine début 2008.
Somalie (2007) – Réponse d’urgence
« Crisis Action apporte réellement une valeur ajoutée au travail de Muslim Aid en nous permettant de comprendre les points de vue d’autres agences qui opèrent dans des zones de conflit telles que la Somalie et le Darfour. Notre approche des conflits n’est peut-être pas toujours la même mais il est certain que nous pouvons […]
« Crisis Action apporte réellement une valeur ajoutée au travail de Muslim Aid en nous permettant de comprendre les points de vue d’autres agences qui opèrent dans des zones de conflit telles que la Somalie et le Darfour. Notre approche des conflits n’est peut-être pas toujours la même mais il est certain que nous pouvons mieux faire entendre notre voix en faveur de la paix si nous sommes mieux informés. »
Saif Ahmad, directeur général, Muslim Aid
À la suite de la forte escalade de la violence en Somalie en 2007, Crisis Action a réagi aux inquiétudes de ses partenaires en coordonnant une intense campagne de plaidoyer de haut niveau limitée dans le temps. En mars 2007, les forces de maintien de la paix de l’Union africaine ont atterri à Mogadishu alors que les insurgés et les forces gouvernementales soutenues par des soldats éthiopiens se livraient une bataille rangée. La Croix-Rouge l’a qualifiée de pire combat en 15 ans. En l’espace d’un mois, la crise humanitaire a pris de l’ampleur, l’ONU faisant état du départ de plus de 320 000 Somaliens fuyant les combats à Mogadishu.
Crisis Action a mis sur pied une vaste coalition d’ONG britanniques pour partager les informations et élaborer des recommandations à l’intention des décideurs politiques. Cette période d’efforts concertés, en coulisse, a débouché sur d’importants engagements pris par le gouvernement britannique concernant les principaux problèmes humanitaires et des droits humains et elle a contribué à une plus grande prise en compte de la Somalie au Conseil de sécurité de l’ONU.
Zimbabwe (2007) – Réponse d’urgence
Au cours de l’année 2007, la situation humanitaire au Zimbabwe est devenue de plus en plus problématique en raison des maigres chutes de pluie et de la sécheresse. Pendant ce temps, la situation des droits humains s’est détériorée alors que le mouvement de protestation populaire contre le Président Mugabe … Au cours de l’année 2007, […]
Au cours de l’année 2007, la situation humanitaire au Zimbabwe est devenue de plus en plus problématique en raison des maigres chutes de pluie et de la sécheresse. Pendant ce temps, la situation des droits humains s’est détériorée alors que le mouvement de protestation populaire contre le Président Mugabe …
Au cours de l’année 2007, la situation humanitaire au Zimbabwe est devenue de plus en plus problématique en raison des maigres chutes de pluie et de la sécheresse. Pendant ce temps, la situation des droits humains s’est détériorée alors que le mouvement de protestation populaire contre le Président Mugabe et le parti au pouvoir, ZANU-PF, prenait de l’ampleur. En 2007, Crisis Action s’est employée à sensibiliser à cette crise en organisant un partenariat d’écrivains d’Afrique et d’Europe – dont Václav Havel, Wole Soyinka et Günter Grass – pour écrire aux dirigeants internationaux et exprimer leur colère face à leur « lâcheté politique » à l’égard du pays.
À la suite des élections parlementaires et présidentielles contestées de 2008 au cours desquelles, pour la première fois depuis l’indépendance en 1980, Mugabe et le ZANU-PF n’ont pas obtenu la victoire, une campagne de violence a été orchestrée contre l’opposition et le public indépendant.
Crisis Action a aidé à coordonner une réponse de la société civile internationale en solidarité avec les ONG zimbabwéennes, dénonçant l’escalade de la violence. La campagne a appuyé les efforts syndicaux visant à arrêter la livraison de 77 tonnes d’armes au Zimbabwe, transportées par le cargo chinois An Yue Jiang. Une campagne publique collective a également été menée contre l’entreprise allemande Giesecke & Devrient, responsable de fournir du papier fiduciaire à la banque centrale zimbabwéenne. Giesecke & Devrient a cédé aux pressions et annoncé qu’elle arrêtait immédiatement la livraison de papier fiduciaire au Zimbabwe. Crisis Action a été informée que par voie de conséquence directe, le gouvernement zimbabwéen avait suspendu le paiement d’une partie de ses forces de sécurité, menant à la fermeture de plusieurs camps de sécurité où des civils auraient été torturés.
Liban (2006-2007)
« Crisis Action a pris tout son sens lors de la guerre au Liban. Sa coordination souple mais fiable, créative et professionnelle a permis à Save the Children d’amplifier son plaidoyer à travers une coalition lorsque cela se révélait opportun, sans toutefois nous y contraindre lorsque nous avions besoin de tracer notre propre chemin. Dans […]
« Crisis Action a pris tout son sens lors de la guerre au Liban. Sa coordination souple mais fiable, créative et professionnelle a permis à Save the Children d’amplifier son plaidoyer à travers une coalition lorsque cela se révélait opportun, sans toutefois nous y contraindre lorsque nous avions besoin de tracer notre propre chemin. Dans un environnement si fortement politisé, Crisis Action a été le vecteur parfait qui a permis de rassembler des voix disparates et de se faire l’écho de l’opinion publique. »
Martin Kirk, conseiller pour les affaires publiques, Save the Children
Juillet 2006 a été marqué par le conflit qui a éclaté entre Israël et le Hezbollah au Sud-Liban. Ce conflit causera la mort de quelque 1 300 Libanais et de 165 Israéliens. Il a également déplacé environ un million de Libanais et entre 300 et 500 000 Israéliens.
Crisis Action est devenue une plateforme centrale pour les ONG travaillant sur la crise. Nous avons coordonné un groupe d’agences humanitaires, d’associations religieuses, de syndicats et d’organisations de défense des droits humains pour faire pression sur Tony Blair afin qu’il soutienne publiquement un cessez-le-feu immédiat. La campagne a notamment consisté à organiser des conférences de presse humanitaires, à lancer des pétitions publiques à l’intention du Premier Ministre et à coordonner un travail de sensibilisation auprès des parlementaires britanniques afin qu’ils adoptent une position sur le conflit et la rendent publique. Ce plaidoyer collectif a montré qu’une majorité écrasante du Parlement était favorable à un cessez-le-feu, débouchant sur l’interruption des vacances parlementaires d’une Commission parlementaire britannique afin qu’elle débatte de la politique du Royaume-Uni sur le Liban et réclame l’approbation d’un cessez-le-feu.
« Les organisations humanitaires, qui restent souvent silencieuses sur les questions politiques controversées, ont compté parmi les plus ardents détracteurs de la politique de M. Blair au Moyen-Orient depuis le début de la guerre au Liban. »
David Fickling, The Guardian
Iran (2005-2007)
« Le travail de Crisis Action sur l’Iran a été professionnel, responsable et politiquement habile. En démontrant que l’action militaire serait désastreuse, et qu’il y avait un espace pour des négociations, Crisis Action a contribué à faire évoluer le débat public. Crisis Action est une perle rare, capable d’exploiter l’expertise et l’influence des personnes impliquées, […]
« Le travail de Crisis Action sur l’Iran a été professionnel, responsable et politiquement habile. En démontrant que l’action militaire serait désastreuse, et qu’il y avait un espace pour des négociations, Crisis Action a contribué à faire évoluer le débat public. Crisis Action est une perle rare, capable d’exploiter l’expertise et l’influence des personnes impliquées, des analystes et des associations de la société civile pour confronter, à la fois par écrit et lors de réunions en face à face, les réalités politiques et avoir un impact. »
Sir Richard Dalton, ex-ambassadeur britannique en Iran
En 2007, les craintes de voir les États-Unis ou Israël mener une attaque militaire contre l’Iran se sont accentuées. Crisis Action a lancé une campagne collective dont l’objectif était de bloquer l’espace politique nécessaire au gouvernement britannique pour appuyer des frappes militaires.
Crisis Action a mis en place une coalition éclectique – regroupant des ONG, des syndicats, des associations religieuses et des fédérations d’étudiants – pour mobiliser la pression publique contre toute action militaire. Cette campagne était axée sur une série de rapports conjoints d’ONG, dont ‘Time to Talk’, un rapport qui fournissait une analyse systématique des conséquences éventuelles d’une action militaire et préconisait des échanges diplomatiques directs entre les États-Unis et l’Iran. Le rapport a été traduit en hébreu, en farsi et en arabe et a servi de pierre angulaire à une campagne médiatique internationale, pilotée par Sir Richard Dalton, ex-ambassadeur britannique en Iran. D’anciens inspecteurs en désarmement de l’ONU, de hauts responsables religieux et des généraux américains en retraite ont également apporté leur soutien à la campagne. Le Premier Ministre britannique, Tony Blair, a réagi à la pression populaire en déclarant, « Je ne pense pas que la meilleure chose à faire serait de mener une action militaire contre l’Iran. »
« En conjuguant une analyse digne de foi et un plaidoyer collectif, le travail de Crisis Action sur l’Iran a été bien au-delà des limites habituelles des campagnes menées par les ONG. Crisis Action est parvenue à rassembler un groupe diversifié d’organisations – qu’il s’agisse d’associations de militants ou d’experts en politique étrangère – pour réaliser un travail stratégique sur l’une des questions internationales actuelles les plus difficiles. »
Robert Lowe, directeur du Programme Moyen-Orient, Chatham House
Irak (2005)
La première campagne de Crisis Action a été lancée en 2005 pour convaincre le gouvernement britannique d’ouvrir une enquête approfondie et indépendante sur les victimes civiles irakiennes depuis l’invasion de 2003. Crisis Action s’est assurée le concours de célébrités, de généraux de l’armée, d’éminents spécialistes de la santé pour appuyer la campagne et nous avons […]
La première campagne de Crisis Action a été lancée en 2005 pour convaincre le gouvernement britannique d’ouvrir une enquête approfondie et indépendante sur les victimes civiles irakiennes depuis l’invasion de 2003. Crisis Action s’est assurée le concours de célébrités, de généraux de l’armée, d’éminents spécialistes de la santé pour appuyer la campagne et nous avons démontré au moyen d’un sondage d’opinion que 59% du public était favorable à une enquête.